AccueilExpressions par MontaigneÉtats-Unis - UE - Chine : un triangle impossibleL'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.10/03/2025États-Unis - UE - Chine : un triangle impossible EuropeImprimerPARTAGERAuteur François Godement Expert Résident, Conseiller spécial - Asie et États-Unis Le discours prononcé par Donald Trump au Congrès le 4 mars donne la mesure de la bascule de doctrine américaine. Du point de vue de la Chine, son "amitié sans limite" avec la Russie risque-t-elle de pâtir du réchauffement des relations entre la Maison-Blanche et le Kremlin et lui faudrait-il, dès lors, jouer la carte du rapprochement avec l'Europe ? Quelles conséquences pourraient avoir le désengagement américain de l’Ukraine et le lâchage des alliés européens sur le théâtre pacifique et le statut de Taiwan ? Recentrage des moyens ou isolationnisme, y compris vis-à-vis de l'île ? Du point de vue de l'Europe, comment envisager le repositionnement requis par les nouveaux choix stratégiques des États-Unis ? La Chine leur offre-t-elle une solution de repli acceptable ? Devant les offensives de Donald Trump contre l'Europe, d'aucuns semblent en effet estimer que l'UE pourrait avoir intérêt à se tourner vers Pékin. Pourtant, si un effort de renouvellement de l'engagement de Bruxelles sur le plan commercial à l'égard de la Chine pourrait être justifié, rien, en-dehors de vagues déclarations, ne laisse présager que Pékin y soit prêt. Les Européens, nous montre François Godement, ne doivent donc transiger sur aucun des risques qui se présentent à eux et en aucun cas sacrifier le défi chinois au défi américain.La Russie et la Chine se trouvent face à des opportunités en or massif. En mars 2023, Xi avait publiquementdit à Poutine : "Maintenant, il se produit des changements qui n’ont pas eu lieu depuis 100 ans. Quand nous sommes ensemble, nous faisons avancer ces changements." Or, le tournant de Trump contre les alliés et partenaires, et son rapprochement avec la Russie, est au moins aussi historique que l’invasion de 2022.Le virage à 180° de la politique américaine envers la Russie, le mépris pour la vérité et les manipulations de celle-ci opérées par le trio Donald Trump, J.D.Vance et Elon Musk rappellent l’univers du 1984 de George Orwell. Il est inévitable que certains, pris dans les phares, cherchent des échappatoires, y compris sous forme de nouvelles configurations internationales. L’Europe compte son lot de partisans de la paix à tout prix avec la Russie, en considérant que le sort de l’Ukraine est très éloigné du nôtre. Et pourquoi ne pas envisager un rapprochement avec la Chine, bien plus éloignée encore, afin d’équilibrer la relation avec Washington ? Les Européens ne peuvent pas parier sur un renversement majeur de politique à Washington sous la conduite de l’équipe actuelle, ni même sur un résultat des élections de mi-mandat : elles n’auront lieu que dans deux ans, et une grande partie des dégâts actuellement causés ne pourra pas être effacée. Le principal dommage concerne la notion de confiance et la fiabilité de l’article 5 de l’Alliance atlantique (prévoyant que toute attaque contre l’un de ses membres entraîne une réponse collective). Et pourtant, malgré l’accélération du soutien à la défense européenne, il faudra au mieux des années pour combler les lacunes que les États-Unis avaient toujours comblées - du renseignement à l’armement. Nous sommes 450 millions, mais nous disposons d’une puissance militaire limitée durant cette transition. Une guerre commerciale, ou deux guerres commerciales simultanées, sont aussi très coûteuses durant cette transition.Il faudra au mieux des années pour combler les lacunes que les États-Unis avaient toujours comblées - du renseignement à l’armement.Avec son sang-froid habituel, Poutine saisit déjà l’occasion : il accroît la pression militaire sur l’Ukraine tout en faisant essentiellement traîner toute forme de réponse à Donald Trump. La brève saute d’humeur de ce dernier le 7 mars, lorsqu’il a soudain menacé d’augmenter les sanctions contre la Russie avant de louer la "générosité"de Poutine quelques instants plus tard, en dit long sur les limites de la diplomatie secrète que les nouveaux dirigeants de Washington pourraient mener avec le plus aguerri des hommes forts.Ce qui distingue encore les intérêts de la Chine de ceux de la RussieMais la façon dont la Chine peut exploiter cette opportunité en or est plus complexe. Certains intérêts de la Chine sont identiques à ceux de la Russie, d’autres diffèrent. La Chine dispose notamment d’une empreinte manufacturière et commerciale mondiale, tandis que la Russie est principalement un fournisseur d’énergie et de matières premières. La sécurité eurasiatique reste étroitement interconnectée et s’est renforcée depuis "l’amitié sans limites" entre la Chine et la Russie annoncée en février 2022. Cependant, la soumission de Trump à bon nombre des exigences russes avant même le début d’une négociation pourrait poser des problèmes à la Chine. Il ne s’agit pas d’un prétendu "Kissinger à l’envers", qui n’a aucun fondement côté russe. Pourquoi Poutine ferait-il confiance à des États-Unis inconstants et instables ? Pourquoi se priverait-il d’une source majeure de technologies qui se révèle de plus en plus une alternative complète à l’Occident, et d’un marché chinois majeur pour les ressources naturelles ? La Chine fournit à la Russie un soutien essentiel, comme accès alternatif aux marchés monétaires, et en tant que fournisseur de technologies au moins à usage dual, sinon de systèmes d’armes complets. Les ventes chinoises de véhicules, avions et navires (y compris composants) ont été multipliées par 10 au cours des 5 dernières années, et celles d’équipements électriques et de machines ont quadruplé. La Chine a aussi servi de canal indirect pour du matériel technologique occidental de pointe interdit d’exportation directe, avec par exemple 1,5 milliard de dollars d’équipements électroniques cruciaux livrés entre l’invasion de l’Ukraine et la fin de 2023. Cela s’ajoute aux considérations sur les parentés de régimes politiques et sur l’idéologie. Si Donald Trump cautionne personnellement l’autoritarisme, cela ne comble pas pour autant les écarts entre systèmes politiques et sociétés.Cependant, du point de vue de Pékin, la situation qui se dessine comporte deux risques. Le premier est d’une importance économique certaine mais non majeure. La Russie a dû se soumettre aux conditions de la Chine pour ses ventes d’énergie, avec, dit-on, des prix du gaz très bas. Alors que le pipeline Force de Sibérie 1 s’est achevé en novembre 2024, Force de Sibérie 2 est en panne, apparemment en raison des exigences chinoises en matière de prix. La levée des sanctions américaines ou occidentales affaiblirait la main de la Chine.Pour Pékin, la seconde incertitude, bien plus importante, concerne les objectifs ultimes de Trump vis-à-vis de la Chine. Obtenir la paix en Ukraine par la coercition de celle-ci et retirer des troupes et du soutien à l’Europe entraîne deux conséquences contradictoires pour la Chine. D’une part, le soutien réel des États-Unis à Taiwan paraît soudain moins certain. Non seulement Trump se positionne comme un porte-drapeau des isolationnistes, mais la leçon de l’Ukraine pourrait se transposer au détroit de Taiwan. Et non seulement la nouvelle administration obtient de TSMC, le géant taïwanais des semi-conducteurs, l’engagement d’investir 100 milliards de dollars aux États-Unis, mais Trump indique au PDG de TSMC que c’est un déplacement vers un "endroit sûr", ce qui suppose l’inverse pour Taiwan.Trump et la Chine : trick or treat ?D’un autre côté, libérer des ressources militaires à partir d’autres théâtres augmente évidemment la capacité potentielle de se concentrer sur la Chine. Bien que le budget du Pentagone soit en baisse, sans doute particulièrement pour l’armée de terre, certains secteurs échappent à cette coupe. Ils concernent directement la Chine, par exemple l’engagement à augmenter la construction navale aux États-Unis et à accélérer la livraison de sous-marins nucléaires de la classe Virginia - à ce jour, l’arme la plus redoutable contre l’Armée populaire de Libération (APL), sans même compter ses capacités de dissuasion nucléaire. Selon que Donald Trump favorise les "faucons" de son entourage ou les isolationnistes, l’issue pourra être très différente pour la Chine.Parallèlement à cette dimension géopolitique, la macroéconomie joue un rôle majeur. Alors que le premier trimestre 2025 s’achève, la Chine maintient un excédent commercial toujours croissant avec le reste du monde - combinaison d’exportations soutenues et d’importations réduites. Si la tendance se poursuit, l’excédent commercial de la Chine dépassera le seuil de 1 000 milliards de dollars déjà atteint en 2024, tandis que le chiffre pour les seuls produits industriels atteindra 2 000 milliards de dollars.Libérer des ressources militaires à partir d’autres théâtres augmente évidemment la capacité potentielle de se concentrer sur la Chine.Les droits de douane de Trump à 10 % n’étaient pas vraiment un problème, compte tenu de la déflation des prix chinois et d’un renminbi plus faible. À 20 %, ils deviennent préoccupants - principalement parce que cela rend crédible une hausse jusqu’à 60 %, et plus rapide que celle envisagée par certains inspirateurs de la politique tarifaire de Trump. Selon Trump et son nouveau secrétaire au Trésor, Scott Bessent, les dommages collatéraux pour l’Amérique résultant des droits de douane sont temporaires et ne sont donc pas une préoccupation majeure. Trump, le 4 mars : "Il y aura un peu de désordre (…) Mais nous sommes d’accord avec ça." Et Bessent, le 6 mars : "L’accès à des biens bon marché n’est pas l’essence du rêve américain."Bien sûr, ceci préoccupe la Chine, même si l’on met de côté le lien de plus en plus établi par l’administration américaine entre les exigences géoéconomiques et la géopolitique.Le renouveau de l’offensive de charme de la Chine envers l’EuropeIl n’est donc pas surprenant que le ton de la Chine envers les États-Unis ait changé immédiatement après le discours sur l’état de l’Union de Trump le 4 mars et l’annonce d’une seconde vague de droits de douane sur les produits chinois. Jusqu’alors, les organes officiels chinois étaient restés étonnamment avares de commentaires sur la nouvelle administration. Les influenceurs chinois et pro-chinois louaient souvent le réalisme de Trump - sa reconnaissance de la vanité d’une politique étrangère fondée sur les valeurs, sa prise en compte du monde multipolaire et du nouvel équilibre mondial des puissances, et bien sûr son abandon de toute mission démocratique.C’est donc le 5 mars que le porte-parole de l’ambassade de Chine aux États-Unis a tweeté : "Si la guerre est ce que veulent les États-Unis, qu’il s’agisse d’une guerre tarifaire, d’une guerre commerciale ou de toute autre forme de guerre, nous sommes prêts à nous battre jusqu’au bout."Et c’est ce même jour qu’a été relancée, pour l’instant à bas niveau, l’"offensive de charme"de la Chine envers l’Europe. Après l’ère de la diplomatie du "loup combattant"de 2020 à 2023, une première tentative avait émergé fin 2023, avant d’être mise en suspens lors de la polémique sur les subventions et tarifs des véhicules électriques. Elle est maintenant relancée, et son premier messager n’est autre que Lu Shaye, l’ex-ambassadeur en France désormais nommé émissaire spécial pour l’Europe, connu auparavant comme l’un des principaux "loups combattants". Jusqu’à cette date, on n’avait plus entendu parler de lui. Soudain, il est réapparu avec des propos informels en soutien à l’Europe : "Quand on regarde la politique effrontée et dominatrice de l’administration Trump envers l’Europe, traiter ainsi ses alliés, honnêtement, d’un point de vue européen, c’est assez consternant." La Chine s’en donne en effet à cœur joie pour souligner sa stabilité face à l’incertitude permanente créée par Trump. En ce sens, la déclaration de Lu vise avant tout à encourager les réactions européennes envers Trump. Mais Lu Shaye a aussi déclaré que l’Europe ne devrait pas être exclue des négociations Russie-États-Unis sur l’Ukraine. La Chine peut se targuer de neutralité et de bienveillance, étant donné que Donald Trump occupe déjà tout l’espace en tant que "méchant" menaçant. On pourrait ajouter que cela sert aussi d’avertissement discret à Moscou : ne nous considérez jamais comme acquis par principe.Cela a été suivi de déclarations plus vagues de Wang Yi, redevenu ministre des Affaires étrangères, toujours dans un contexte de critique à l’égard des États-Unis. Dans la tradition des offensives de charme formelles de la Chine, Pékin adapte son comportement aux nouvelles circonstances, y compris envers Bruxelles. À la suite de l’appel d’Ursula von der Leyen à un "engagement équilibré" avec la Chine, la diplomatie publique chinoise s’est de nouveau déployée vers le Parlement européen - toujours formellement sous sanctions. En revanche, Kaja Kallas, la Haute représentante de l’UE, s’est vu refuser une rencontre avec le secrétaire d’État Marco Rubio à Washington ! Une mission avancée du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) a été reçue à haut niveau à Pékin - avant la visite de la présidente de la Commission à Pékin fin mars.Aucune substance à ce jour derrière les paroles de PékinÉvidemment, le comportement inacceptable de Washington - de l’Ukraine au Groenland, en passant par l’ingérence dans la politique européenne avec un soutien ouvert à l’extrême droite, sans oublier les menaces commerciales qui ont de fortes chances de se concrétiser -pourrait pousser les Européens à définir leur propre voie vis-à-vis de la Chine. Le socle sur lequel le Conseil transatlantique du commerce et des technologies (TTC) avait été construit sous l’administration Biden est en grande partie détruit par ses successeurs. Il sera difficile pour l’UE de faire face à une guerre commerciale sur deux fronts en même temps. Les Européens avaient déjà des divergences d’intérêts sur ces sujets, même si la Commission a fait un travail remarquable d’unité face à la Chine : elle fait désormais face à la même tâche concernant les États-Unis, qui adoptent une approche bilatérale, à la chinoise, envers les États membres. Des questions telles que le contrôle des investissements sortants vers la Chine et l’attitude vis-à-vis de potentiels investissements chinois majeurs en Europe peuvent encore diviser.Peu importe les belles paroles : il est tout simplement impossible d’identifier, à partir de n’importe quelle source publique ou officieuse, la moindre concession, grande ou petite, que la Chine aurait consentie à l’égard de l’Europe en parallèle de ses propos plus aimables.Pourtant, un fait devrait sauter aux yeux. Peu importe les belles paroles : il est tout simplement impossible d’identifier, à partir de n’importe quelle source publique ou officieuse, la moindre concession, grande ou petite, que la Chine aurait consentie à l’égard de l’Europe en parallèle de ses propos plus aimables. Dans une situation similaire où le Canada est en conflit inédit avec les États-Unis, la Chine a choisi ce moment précis pour imposer un droit de douane de 100 % sur certaines productions agricoles canadiennes clés - censément en réponse aux taxes canadiennes sur les véhicules électriques annoncées il y a pourtant déjà six mois. Dans ce cas précis, la colère de Xi Jinping contre Justin Trudeau à propos de l’affaire Huawei l’a peut-être incité à faire une offrande à Donald Trump, lui aussi hostile à Trudeau…Le rôle potentiel de la Chine après un cessez-le-feuUn autre espoir se fait jour. Si un cessez-le-feu en Ukraine venait à s’installer, la question d’observateurs militaires ou de troupes d’interposition se poserait. Sans participation américaine, et avec peu d’envie de la part des Européens de se positionner près de la ligne de cessez-le-feu, on évoque parfois des Casques bleus de l’ONU et des contingents non européens. À Bruxelles, on dit qu’une dizaine d’États membres pourraient être ouverts à une présence chinoise - en partie parce que les Russes ne seraient pas susceptibles de leur tirer dessus. Le simple fait d’évoquer cette possibilité la rend plus plausible.Cette proposition doit toutefois être examinée avec soin. Premièrement, depuis que Xi Jinping s’est engagé, lors de l’Assemblée générale de l’ONU en 2015, à un rôle bien plus important dans le maintien de la paix, la Chine fait exactement le contraire - elle évite tout nouvel engagement de ce type. Ensuite, la question de la responsabilité réelle assumée par la Chine serait cruciale : si son contingent était déployé du côté russe de la ligne de cessez-le-feu ou limité à un rôle d’observation et d’arbitrage (comme à Genève en 1953 pour l’armistice coréen), cela pourrait au contraire être contre-productif, car entièrement en faveur de la Russie.Si un tel rôle survenait, il serait en tous cas désastreux pour l’économie européenne d’échanger ce rôle contre des concessions européennes faites en matière de commerce et de sécurité économique pour l’obtenir. La balance commerciale de l’UE avec la Chine est encore plus déficitaire que celle des États-Unis. Certes, l’Europe veut réduire les risques, et non se découpler. Elle pourrait être tentée par un accord commercial avec la Chine, comprenant des garanties sur les co-entreprises en Europe (transfert de technologies, quotas pour les fournisseurs chinois) : un dispositif qui devrait aller bien plus loin que l’accord d’investissement global de 2020 avec la Chine, avorté depuis. Il n’y a aucun signe que cela soit en préparation. Alors même que la Chine risque beaucoup avec les droits de douane américains et la probabilité que les économies émergentes mettent en place des mesures similaires pour se protéger, elle juge encore l’UE comme le partenaire le plus modéré et n’a guère de raisons de faire des concessions.En clair, l’Europe doit faire face à deux défis simultanés qui ne disparaîtront probablement pas de sitôt, et qui heurtent profondément les fondements de la construction européenne. Ignorer un défi, peut-être parce que l’autre s’accompagne des attaques symboliques les plus violentes, se ferait à nos risques et périls. Certes, la diplomatie de l’Union européenne a été mise au ban par Marco Rubio. On sait que la Commission - en particulier le vice-président Valdis Dombrovskis et le commissaire au Commerce Maroš Šefčovič - font de leur mieux pour maintenir d’autres canaux ouverts avec les interlocuteurs américains. Ils cherchent notamment à plaider pour que la coopération sur des questions clés de sécurité économique reste possible, quelle que soit l’ampleur des conflits commerciaux (et numériques), et, comme tout le monde, pour éviter des droits de douane portant sur la totalité des échanges. La Commission et le SEAE font de même avec la Chine en allant à Pékin.Mais tout comme une réponse ferme et rapide est nécessaire face à la batterie de mesures que s’apprête à prendre Trump, nous ne devons pas confondre les déclarations de Pékin avec de réelles ouvertures. Un recul unilatéral de la part des Européens serait interprété comme la confirmation d’une faiblesse.Nous avons besoin d’industrie, d’innovation, de renforcement de nos capacités et d’une intensification de nos relations économiques avec les économies qui partagent nos intérêts. C’est la priorité, avec la défense bien sûr. Le seul changement fondamental serait une situation où Trump aurait montré à la Chine qu’il ne cherche aucun "deal", tout en maintenant la pression sur l’Europe sur plusieurs fronts. On ne peut rien exclure de sa part, mais nous ne devrions pas fonder notre politique vis-à-vis de la Chine sur ces hypothèses.L’Europe doit faire face à deux défis simultanés qui ne disparaîtront probablement pas de sitôt, et qui heurtent profondément les fondements de la construction européenne.À ce jour, Pékin a commencé à adopter un discours plus ferme, mais reste assez modéré et ciblé dans ses contre-mesures envers les États-Unis. La Chine évalue clairement la solidité et la constance de Washington dans ses intentions. Nous ne pourrons pas changer cela à nous seuls.Copyright image : Brendan Smialowski / AFP Donald Trump et Xi Jinping le 29 juin 2019 à Osaka, à l’occasion d’une réunion du G20.ImprimerPARTAGERcontenus associés 19/02/2025 Europe : prendre acte du sabotage des relations transatlantiques François Godement 19/02/2025 La tentation de la carte chinoise Mathieu Duchâtel 06/11/2024 [Trump II] - La Chine dans la relation transatlantique avec Donald Trump François Godement