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Note d'éclairage
Mars 2025

Compétitivité  Européenne : quels
enseignements tirer
de l'IRA ?

Auteurs
Georgina Wright
Spécialiste des questions européennes

Georgina Wright est Spécialiste des questions européennes. Elle était Experte Résidente et directrice adjointe des Études Internationales à l’Institut Montaigne jusqu'au mois de février 2025. Elle est Visiting Fellow au German Marshall Fund of the United States, un think tank américain.

Énora Morin
Chargée de projets - Programme Europe

Énora Morin est chargée de mission Europe au sein de la Direction des études internationales de l’Institut Montaigne depuis septembre 2024.

L'Inflation Reduction Act (IRA), adopté en août 2022, a marqué un tournant dans la politique industrielle américaine. Deux ans plus tard, Donald Trump retourne au pouvoir et cherche à effacer l’agenda climatique de Joe Biden - démantelant plusieurs des mesures clés de l’IRA et donnant la priorité aux énergies fossiles. Pour renforcer sa compétitivité, quels enseignements stratégiques l’Europe peut-elle tirer de l’IRA et de son approche de la réindustrialisation ?

La taille des investissements mobilisés, la rapidité et la facilité d’accès aux mesures de soutien sont les principaux éléments de succès de l’IRA, qui était bien plus qu’une politique climatique. L’IRA visait non seulement à réduire les émissions carbone, mais aussi à limiter la dépendance des chaînes d'approvisionnement, à contrer la domination de la Chine et à stimuler la croissance et la réindustrialisation sur le sol américain. Un démantèlement complet de l’IRA serait juridiquement et politiquement complexe mais l’administration Trump prend déjà des mesures en ce sens, rompant totalement avec l’approche de l’administration précédente en terme de politique énergétique et de compétitivité industrielle.

Cette note propose un aperçu des évolutions possibles de l’IRA sous l’administration Trump et offre des pistes de réflexion pour l’Europe. Si l’objectif n’est pas une réplique complète de l’IRA, l’UE devrait améliorer ses mécanismes de financement de la cleantech, accélérer les processus d'autorisation, de délivrance de permis et les procédures d'approbation des crédits d'impôt au niveau national, garantir une distribution plus efficace des subventions et soutenir autant l'offre que de la demande. L’expérience de l’IRA suggère également qu’une approche "Made in Europe" serait plus efficace qu’une approche "Made by Europe". Enfin, l’UE devrait davantage communiquer sur la stabilité que son cadre réglementaire offre aux investisseurs.

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