Coût estimé : 40 M€ par an, dès 2023
Contexte du chiffrage
Informations générales : article 17 du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2023.
Mesure proposée : déployer des rendez-vous de prévention à des âges clés de la vie - à 25,45 et 65 ans - entièrement pris en charge par l'Assurance maladie.
Commentaire synthétique du chiffrage et ses effets
En France, environ 800 000 de personnes ont 25 ans, 865 000 ont 45 ans et 680 000 ont 65 ans. Chaque année, 2,3 M de personnes pourraient donc être concernées par le rendez-vous de prévention.
Le Gouvernement estime, qu’en raison du non-recours au dispositif et d’une évaluation préalable aux rendez-vous de 45 et de 65 ans, seules 290 000 personnes effectueraient réellement le rendez-vous prévention en 2023 (12 %) et 860 000 personnes à l’horizon 2026 (37 %).
Selon l’Institut Montaigne, la prévision de 860 000 patients (et autant de consultations) par an, dès 2023, est plus vraisemblable. En effet, même si le dispositif est peu connu l’an prochain, tous les patients d’une tranche d’âge compris entre 20 et 25 ans, 40 et 45 ans, et 60 et 65 ans (et non seulement de 25, 45 et 65 ans) pourraient se rendre dès l’année prochaine au rendez-vous de prévention. Le nombre de personnes éligibles sera donc plus élevé que ce qui est mentionné dans le PLFSS. Dans les années à venir, le nombre de personnes éligibles baissera (car un patient ne va qu’à un rendez-vous prévention), tandis que le dispositif sera plus connu, impliquant un taux de recours plus élevé, ce qui est également anticipé par le gouvernement. Il est donc raisonnable d’estimer que ces deux phénomènes se compensent, conduisant donc à une prévision stable de 860 000 patients chaque année, et cela, dès l’an prochain.
Les rendez-vous prévention mobiliseraient l’équivalent de 250 médecins généralistes à temps plein, sur un total de 94 538. L’estimation de l’Institut Montaigne repose sur l’hypothèse que les médecins généralistes passent près de 44h30 par semaine auprès de leurs patients, pour une durée moyenne de consultation de 18 minutes. Ces consultations prévention seraient toutefois deux fois plus longues que les consultations de médecine générale ordinaire (36 minutes au lieu de 18 minutes), hypothèse prise en compte dans le chiffrage de l’Institut Montaigne.
L’impact des rendez-vous de prévention sur l’activité médecins spécialistes est en revanche difficile à anticiper.
Chiffrage détaillé de la proposition
La durée de la consultation pourrait conduire à une majoration de son coût : au lieu de 25€ (actuellement chez le médecin généraliste), le tarif applicable à la prévention pourrait s’établir à 46€ (actuellement en vigueur chez le spécialiste), comme évoqué dans le PLFSS.
Sous ces hypothèses, l’Institut Montaigne estime que le coût annuel du dispositif serait de 40 M€ par an, dès 2023, contre un impact évalué par le Gouvernement à environ 10 M€ en 2023, 20 M€ en 2024, et 30 M€ au-delà.
À terme, des économies sont attendues, notamment en lien avec la baisse de comportements néfastes pour la santé (tabagisme, alcoolisme, etc.).