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Liban - La France et le désarmement du Hezbollah : oui, mais

Liban - La France et le désarmement du Hezbollah : oui, mais
 Augustin Motte
Auteur
Chef de cabinet de la Directrice générale

Fondé en 1985 après l'attentat du Drakkar qui tua 58 parachutistes français, le Hezbollah doit être désarmé d'ici la fin de 2025 : une bonne nouvelle, mais une gageure pour le Liban, où la milice avait un rôle considérable. Comment veiller à l'intégrité territoriale du pays et réintégrer les chiites dans la communauté nationale ? Quel rôle pour la France ?

Traditionnellement marqué par la succession des festivals dans la torpeur de son climat méditerranéen, l’été beyrouthin fut cette année animé par un ballet de diplomates américains venus soutenir - ou exiger ? - le désarmement du Hezbollah par l’armée libanaise. La France s’est, pour sa part, montrée d’une discrétion surprenante au vu de sa présence historique au Liban et de son activisme sur les dossiers palestinien et syrien.

La mission du président Joseph Aoun apparaît certes moins risquée que celle de Saint Georges, qui à Beyrouth terrassa le dragon. Décapité par les assassinats ciblés de Hassan Nasrallah et de ses principaux lieutenants, déboussolé par la chute de Bachar al-Assad qui assurait le transit de son armement via la Syrie, déprimé par la défaite de son protecteur iranien, le Hezbollah ne crache plus de feu. L’objectif fixé par le gouvernement à son armée paraît donc atteignable.

 La France s’est, pour sa part, montrée d’une discrétion surprenante au vu de sa présence historique au Liban et de son activisme sur les dossiers palestinien et syrien.

Mais la discrétion française ne doit pas être synonyme de passivité. Depuis quatre décennies, le Hezbollah a pris une place fondamentale dans les équilibres libanais et régionaux. Son désarmement présente un risque de bouleversement pour les objectifs poursuivis par la France au Liban : le maintien de sa position privilégiée, la stabilité régionale et l’affirmation de la souveraineté de ses partenaires arabes.

Le désarmement du Hezbollah pointe la nécessité de réarmer l’État libanais

À première vue, le désarmement du Hezbollah constituerait une chance unique pour le peuple libanais. En restituant à l’État le monopole de la violence sur son territoire, il créerait la première condition d’une paix intérieure que le Liban a perdue depuis 50 ans. En 1975, au déclenchement de la guerre civile, l’éclatement de l’armée entre milices communautaires avait plongé le pays dans le chaos. En 1990, la bienveillance de la Syrie, sponsor des accords de Taëf, et la poursuite de l’occupation israélienne, avaient justifié que le Hezbollah soit la seule de ces milices à ne pas être désarmée. Après l’évacuation unilatérale d’Israël en 2000, puis de la Syrie en 2005, c’est au prétexte que la petite enclave des fermes de Chebaa était toujours occupée que le Hezbollah avait maintenu son activité militaire.

Ce maintien a de fait interdit au pays de tourner la page de la guerre. Guerre extérieure avec Israël : ainsi des 33 jours de conflit de 2006, qui ont vu le "parti de Dieu" défendre avec succès la frontière du Sud-Liban. Guerre civile toujours en suspens : ainsi en 2008 de la confrontation entre les alliances dites du 8-Mars (pro-Hezbollah) et du 14-Mars (pro-Hariri), qui n’a heureusement pris qu’une forme militaire limitée. Et lorsque la société civile essayait de faire évoluer le statu quo communautaire, comme avec la "révolution" de 2019, elle se heurtait en première ligne aux intimidations de Hassan Nasrallah.

Après la victoire remportée par Israël sur le Hezbollah, entérinée par l’accord de cessez-le-feu du 26 novembre 2024, les différentes communautés libanaises (hors chiites) partagent un large consensus pour définitivement achever le cycle de conflits en cours depuis 1975. Dans ce contexte, il est naturel que le désarmement du Hezbollah, qui a entraîné le Liban dans la guerre en ouvrant un front de soutien au Hamas dès le 8 octobre 2023, soit à l’ordre du jour.

Cette opération présente pourtant deux risques majeurs.

Le premier risque est de nature externe : le désarmement du Hezbollah laisse le Liban directement aux prises avec Israël. À plusieurs reprises, l’armée libanaise a délégué de fait au "parti de Dieu" la défense du sud de son territoire. En 2006, lors de la "guerre des trente-trois jours", elle a même assuré sa logistique pour contrer l’attaque israélienne. De théâtre de la confrontation irano-israélienne, le Liban post-Hezbollah pourrait ainsi devenir le miroir de la nouvelle suprématie israélienne sur la région. Ce statut n’est guère plus enviable. Le chantage territorial et les opérations militaires régulières menées par Israël contre la Syrie sont là pour en témoigner.

Le second risque est de nature interne et tient à la réaction de la communauté chiite, la première en nombre du pays. Depuis sa victoire militaire sur le mouvement Amal à la fin des années 1980, le Hezbollah a établi sa suprématie sur cette communauté et la mobilise derrière la finalité politique presque exclusive de la "résistance" militaire à Israël. "On avait deux dieux, l’un est mort", déclarait un habitant du Sud-Beyrouth à L’Orient - Le Jour à la mort de Hassan Nasrallah, dont les gigantesques portraits demeurent omniprésents dans toutes les places fortes chiites. Le plan de désarmement du Hezbollah, dont la propagande répétait à l’envi l’engagement (plus ou moins respecté) à ne jamais tourner ses armes contre des Libanais, est perçu par un grand nombre de chiites comme une trahison de la cause nationale par les autres communautés. Il faut donc prendre au sérieux les menaces de "guerre civile" proférées à l’encontre du gouvernement par le successeur de Hassan Nasrallah, Naïm Qassem.

Garantir le respect de la souveraineté de l’État sur tout le territoire libanais, réintégrer la communauté chiite dans un projet national.

Garantir le respect de la souveraineté de l’État sur tout le territoire libanais, réintégrer la communauté chiite dans un projet national : voici les deux difficultés sous-jacentes au désarmement du Hezbollah. Et dans ces deux chantiers, la France est en position d’aider.

En complément de l’action américaine pour désarmer le Hezbollah, la France plaide pour le plein respect de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies. 

Une fois n’est pas coutume, l’administrationTrump se prévaut dans le dossier libanais d’un scrupuleux respect du droit international, et plus précisément de la résolution n° 1701 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies au terme de la "guerre des trente-trois jours" le 11 août 2006.

Cette résolution prévoit que l’armée libanaise soit à terme la seule force militaire stationnée au Sud-Liban, au-delà du fleuve Litani. Elle renforce considérablement la FINUL (Force intérimaire des Nations-Unies au Liban) qui avait été créée en 1978 avec déjà l’objectif de régler le conflit israélo-libanais.

Co-auteur avec les États-Unis de la résolution 1701, la France a une responsabilité particulière pour en soutenir l’application complète : le désarmement du Hezbollah est souhaitable, mais il a pour corollaire le respect par Israël de la souveraineté libanaise. Si cette condition n’était pas respectée, le risque serait de placer le Liban dans une trop grande vulnérabilité face à l’État hébreu, qui ne montre aucune volonté d’apaiser la tension avec son voisin : maintien de cinq positions d’occupation à la frontière (méconnaissant tant la résolution 1701 que l’accord de cessez-le-feu du 26 novembre), violations quotidiennes de l’espace aérien libanais, appel au départ de la FINUL (sur laquelle Israël a ouvert le feu à plusieurs reprises au cours des mois écoulés).

Pour protéger son ami libanais, la France est entrée dans un jeu de type good cop/bad cop avec les États-Unis : à l’envoyé américain Tom Barrack de menacer le Liban d’être "laissé en arrière" s’il refuse de désarmer le Hezbollah et de donner carte blanche à Israël pour s’en charger à sa place ; à l’envoyé français Jean-Yves Le Drian de recevoir la demande du président Aoun de faire pression sur Israël, prolongeant l’engagement d’Emmanuel Macron pour le "retrait complet des forces israéliennes du Sud-Liban" et de proposer les services de la France pour transférer le contrôle des points d’occupation à l’armée libanaise.

Cet étrange tango des puissances occidentales a abouti le 28 août à un compromis majeur s’agissant de la FINUL, dont le Liban (et la France) demandait la prorogation tandis qu’Israël (et les États-Unis) voulait qu’elle expire dès 2025. Le mandat de la FINUL a finalement été prolongé "une dernière fois " jusqu’à la fin 2026 par le Conseil de Sécurité. Un répit pour l’armée libanaise, qui apparaît comme l’acteur clef non seulement du désarmement du Hezbollah, mais encore de la stabilisation du pays.

Demeurant la seule institution libanaise véritablement nationale, l’armée dispose de la légitimité pour faire face au "parti de Dieu", mais sans doute pas de la force pour s’opposer à sa place aux possibles incursions israéliennes futures. Victime de la crise économique, elle a réduit le salaire de ses soldats à quelques centaines de dollars par mois et fermé les yeux sur les emplois secondaires qu’ont dû en conséquence rejoindre la plupart d’entre eux. La bouffée d’oxygène qu’elle a trouvé dans les aides américaines (3 milliards de dollars investis sur 20 ans) et britanniques (partenariat renforcé pour l’entraînement des forces libanaises) n’est pas une panacée. Comme l’a reconnu explicitement Tom Barrack, ces aides ont pour vocation exclusive de permettre à l’armée de s’opposer au Hezbollah et en aucun cas de défendre la frontière qu’elle partage avec Israël.
 

Pour protéger son ami libanais, la France est entrée dans un jeu de type good cop/bad cop avec les États-Unis.

Or, 82 000 civils du Sud-Liban sont toujours déplacés du fait des frappes israéliennes et constatent quotidiennement l’impuissance de l’armée libanaise à les défendre.

Le respect du cessez-le-feu par Israël s’est avéré tout à fait théorique et plus de 300 Libanais ont trouvé la mort dans des frappes israéliennes en 2025. Dans ce contexte, on comprend les hésitations du gouvernement libanais à ajouter au départ annoncé de la FINUL le désarmement du Hezbollah.

La conférence de soutien à l’armée libanaise qu’organisera la France d’ici à la fin de l’année revêt dès lors une importance cardinale. Il nous revient de mobiliser la communauté internationale pour doter le Liban d’une armée à même non seulement de s’arroger le monopole des armes sur son territoire, mais encore de défendre ce dernier face aux agressions extérieures. À minima, cela implique une dotation importante en capacités antiaériennes à même de dissuader l’armée israélienne de futures incursions dans le ciel libanais. Pour financer cette montée en puissance, la diplomatie française pourrait notamment se tourner vers ses partenaires du Golfe qui, à la suite du sommet arabo-islamique de Doha, ont à cœur d’envoyer à Israël un message ferme quant au respect de leur sécurité. Face à d’éventuels grincements de dents de nos partenaires occidentaux, il conviendrait de rappeler que cette solution d’équilibre, la seule qui garantisse le plein respect de la légalité internationale, est politiquement nécessaire à obtenir le désarmement du Hezbollah.

Alors que la nation libanaise est à un moment essentiel de sa consolidation, la France peut y prendre part dans les domaines économique et culturel.

Les plus optimistes pourront voir dans la réserve française concernant le désarmement du Hezbollah une modestie aussi inhabituelle que bienvenue. D’une part, dans la mesure où la puissance hégémonique américaine a décidé de la direction qu’elle souhaitait prendre, y a-t-il vraiment une plus-value à ce que la France s’aligne ? D’autre part, s’agissant d’un dossier qui concerne d’abord et avant tout les Libanais, ne convient-il pas de limiter au maximum le risque de perception d’ingérence ?

Quand elle traite avec le Liban, la France peine à se départir de la mégalomanie associée à son statut d’ancienne puissance coloniale. Ses promesses spectaculaires ont fini par lasser la population : ainsi du "nouveau pacte politique" proposé en août 2020 par Emmanuel Macron, inapte à tourner la page des réflexes communautaires parce que ceux-ci sont profondément ancrés et qu’il ne revient pas à une puissance étrangère de les remettre en cause.

Pour éviter une nouvelle explosion liée aux tensions intercommunautaires, et en particulier celles qui pourraient résulter du désarroi chiite post-Hezbollah, le Liban a besoin de se réaffirmer comme nation. Ce besoin est d’autant plus prégnant que, dans toutes les zones chiites, le "parti de Dieu" s’est affirmé comme acteur socio-économique dominant, distribuant les ressources captées via le soutien iranien et divers trafics à ses combattants, aux civils affectés par la guerre de 2024 au titre de la reconstruction et à diverses œuvres caritatives. Devant ce blocage politique, deux leviers peuvent être mobilisés pour établir un sentiment national qui surpasse les communautés : celui de l’intégration économique, celui de l’unité culturelle.

L’intégration économique est aujourd’hui rendue impossible par le manque criant de services collectifs, détruits par un demi-siècle de guerre. Ce manque est exploité par les chefs communautaires qui tirent parti de la dépendance de la population. Ainsi, le très lucratif business des générateurs électriques permettrait à une poignée d’hommes d’affaires d’empocher jusqu’à 3 milliards de dollars annuels en profitant de l’insuffisance de l’entreprise publique Électricité du Liban. La reconstruction du Liban des années 1990 a vu les dollars du Golfe se concentrer sur les secteurs financier et immobilier, avec pour seule conséquence la bétonisation anarchique des magnifiques paysages de Beyrouth et de la baie de Jounieh. Les investisseurs internationaux doivent apprendre de cette erreur, exiger des réformes anti-corruption et se concentrer sur les secteurs vraiment nécessaires à la vie du pays : l’électricité, l’eau, les transports, la propreté. La France, qui organisera une conférence de financement de la reconstruction (distincte de la conférence de soutien à l’armée) avant la fin de l’année, est en bonne position pour y veiller. Elle peut en outre proposer les services de ses entreprises leaders dans ces différents domaines, le contrat de production d’électricité solaire récemment signé par CMA CGM pouvant à ce titre montrer la voie.

Deux leviers peuvent être mobilisés pour établir un sentiment national qui surpasse les communautés : celui de l’intégration économique, celui de l’unité culturelle.

L’unité culturelle est un défi tout aussi fort dans un pays tiraillé entre références anachroniques à sa dolce vita des années 1960 et expérience quotidienne d’une mondialisation sauvage, marquée par l’émigration, la dollarisation et l’anglicisation. Il y a urgence pour les Libanais à se réapproprier leur patrimoine plurimillénaire.

Pour un investissement très modique, des pans entiers de la culture libanaise aujourd’hui littéralement abandonnés pourraient être réhabilités par l’Institut français du Proche Orient (IFPO) : ainsi des exceptionnelles ruines de Tyr, en plein cœur du Sud chiite, trop longtemps négligées et aujourd’hui envahies de mauvaises herbes. Dans ce contexte, nous pourrions aussi nous appuyer sur le très francophile ministre de la Culture Ghassan Salamé pour susciter une relance de la francophonie menacée. Alors que la pratique du français tend à se restreindre dans les régions musulmanes, ces zones pourraient être ciblées en priorité pour éviter que le français devienne seulement la "langue des chrétiens".

En se détournant des ingérences politiques pour se concentrer sur la coopération culturelle et économique, la France ne ferait que prolonger son œuvre historique au Liban. C’est elle qui avait aménagé l’essentiel des voies de chemin de fer parcourant le pays qui, si elles étaient encore en service, contribueraient tant au désenclavement de ses régions pauvres. C’est aussi elle qui a attiré les yeux du monde sur la richesse extraordinaire du patrimoine libanais, dès la mission archéologique pionnière confiée par Napoléon III à Ernest Renan en 1860. Renouer avec cette tradition ne pourra que renforcer l’amitié qu’elle nous a toujours amenée.

Le Hezbollah a été fondé en 1985, après l'attentat du Drakkar par lequel ses fondateurs ôtèrent la vie à 58 de nos parachutistes. La France ne peut qu’applaudir son désarmement annoncé et ne le regrettera pas. Alors que les États-Unis ont largement pris la main sur cette opération, il nous revient pourtant de veiller à ce que cette dernière se fasse dans le respect des meilleurs intérêts du peuple libanais, afin que les affrontements de 2024 ferment définitivement le chapitre de la "guerre pour les autres" (selon l’expression de Ghassan Tueni) que le Liban semble condamné à mener depuis 50 ans.

Il faut s’attendre dans cette entreprise à une violente réaction d’Israël, déjà scandalisé par la reconnaissance de la Palestine et dont la politique de temps long a visé à l’éclatement communautaire du Liban. Il y a fort à parier qu’Israël emploiera dans les mois à venir toutes les options à sa disposition pour se venger de ce qu’il perçoit comme une trahison de la France, voire pour la déloger de la région. Face à ce risque de confrontation, il ne faut pas oublier que nous avons les meilleures cartes à jouer : l’UE est le premier partenaire d’Israël à l’import (31 % de part de marché) comme à l’export (24 %). Si nos partenaires allemands demeurent réticents à sanctionner Israël, le revirement récent de la très atlantiste Giorgia Meloni, sous pression populaire au vu de la poursuite du massacre en cours à Gaza, prouve que l’esprit du temps a changé. Dans la lignée de la reconnaissance de l’État palestinien, la France doit plaider pour que la poursuite de la coopération économique UE - Israël soit conditionnée non seulement à l’arrêt des opérations à Gaza, mais encore au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays arabes environnant. Les déclarations particulièrement sombres de Benjamin Netanyahou sur les perspectives économiques de son pays témoignent de l’efficacité de ce levier de pression.

Dans la lignée de la reconnaissance de l’État palestinien, la France doit plaider pour que la poursuite de la coopération économique UE - Israël soit conditionnée non seulement à l’arrêt des opérations à Gaza, mais encore au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays arabes environnant.

Naturellement, de telles options n’iront pas sans risques pour la diplomatie française. Notre engagement pour la souveraineté du Liban, comme de la Syrie et de la Palestine, doit pourtant être poursuivi avec détermination. D’abord parce que c’est la voie de l’honneur : la France ne doit pas tolérer l’absence de considération portée à des frontières qu’elle a contribué à tracer, pas plus qu’à des accords dont elle s’est portée garante.

Ensuite parce qu’en matière diplomatique les véritables amitiés sont rares et doivent être respectées : le général De Gaulle n’a-t-il pas qualifié les Libanais de "seul peuple dont jamais aucun jour le cœur n'a cessé de battre au rythme du cœur de la France" ?

Copyright Sarah Meyssonnier / POOL / AFP
Emmanuel Macron et le président du Liban, Joseph Aoun à l’Élysée le 28 mars 2025.

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