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Rapport
Mars 2025

Infrastructures numériques :
un plan décisif

<p><strong>Infrastructures numériques :</strong><br />
un plan décisif</p>
Groupe de travail

L’Institut Montaigne remercie l’ensemble des personnes ayant contribué à l’élaboration de ce travail : 


PRÉSIDENTS DU GROUPE DE TRAVAIL : 

  • Nicolas Guérin, Secrétaire général d’Orange
  • Gérard Memmi, Professeur Télécom Paris
  • Nicolas Bohy, Vice-Président Cloud Practice de Kyndryl France


L’Institut Montaigne tient à adresser ses plus sincères remerciements à Philippe Roncati, président de Kyndryl jusqu’en mars 2024 et membre du groupe de travail, pour son engagement dans l’élaboration de ce rapport. Son expertise, sa disponibilité et son implication sans faille ont constitué un apport déterminant pour la qualité et la rigueur des analyses développées tout au long de ce travail.

MEMBRES DU GROUPE DE TRAVAIL : 

 

  • Louise Frion, rapporteure, responsable de projets Nouvelles technologies, Institut Montaigne
  • Matthieu Bourguignon, vice-président Europe, Nokia France
  • Phédon Cacouros, rapporteur, pilote d’Innovation chez Orano
  • Nicolas David, rapporteur, consultant senior en stratégie IT, BearingPoint France
  • Jérôme Martin, rapporteur, associé, BearingPoint France
  • Paul Monnier, rapporteur, associé, BearingPoint France
  • Stéphane Perrin, Chief technology officer, Nokia France
  • Marc Petitier, Partner, White & Case
  • Milo Rignell, directeur des opérations, LightOn
  • Philippe Roncati, ex-CEO, Kyndryl
  • Stephen Shibel, directeur de la décarbonation et de la transformation "as a service", Atos

 



RELECTEURS :

  • Charlotte Baylac, directrice France des affaires publiques, AWS
  • Jean Philippe Bonnet, directeur adjoint, pôle stratégie, prospective, évaluation, RTE
  • Christophe Cousin, responsable affaires publiques chez Amazon France, AWS
  • Mathieu Duchâtel, directeur des études internationales, Institut Montaigne
  • Godefroy Galas, directeur de cabinet adjoint auprès du directeur général des entreprises, ministère de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique
  • Fred Geraud, directeur affaires publiques et politiques publiques, Google Cloud
  • Daniel Kofman, Professeur Telecom Paris, Codirecteur du PEPR Réseaux du Futur (France 2030)
  • Alexandra Laffitte, directrice des affaires publiques, Lenovo ISG France
  • Antoine Lesserteur, chargé des relations institutionnelles, France Data Center
  • Philippe Limantour,Chief Technology and cybersecurity officer, Microsoft
  • Olivier Micheli, président directeur général, Data4
  • Jean-Christophe Morisseau, directeur général, Lenovo ISG France
  • Julien Nicolas, directeur numérique, groupe SNCF
  • Alexandre Pébereau, fondateur et membre du conseil d’administration, Tofane
  • Henri Pidault, président 574 Invest, directeur des actifs Numériques du Groupe SNCF
  • Corentine Poilvet Clediere, directrice France, LSEG
  • Guillaume Poupard, directeur général adjoint, Docaposte
  • Stéphane Requena, directeur technique et innovation, GENCI
  • Milo Rignell, directeur des opérations, LightOn
  • Philippe Roncati, ex CEO, Kyndryl
  • Jean Pierre Sabio, directeur général, Gigalis
  • Arthur Sauzay, associé, Allen & Overy Shearman
  • Stephen Shibel, directeur de la décarbonation et de la transformation “as a service”, Atos
  • Alain de Thomasson, responsable comptes monde, Hitachi
  • Jérôme Totel, directeur de l’innovation et de la stratégie de groupe, Data4
Personnes auditionnées

Neil Abroug, ex-coordinateur national de la stratégie pour les technologies quantiques auprès du SGPI
Henri d’Agrain, délégué général du Cigref
Ombeline Bartin, directrice des affaires publiques, groupe Iliad
Gilles Babinet, entrepreneur et président du Conseil national du numérique
Jean Barrere, Partner, Accuracy
Charlotte Baylac, directrice politiques publiques France, AWS
Rodolphe de Beaufort, Délégué général adjoint, GIMELEC
Jean Philippe Bonnet, directeur adjoint, pôle stratégie, prospective, évaluation, RTE
Matthieu Bourguignon, Senior Vice President, head of Europe market, Nokia
Yves Caseau, directeur général et systèmes d’information du groupe Michelin
Laurent Celerier, Executive vice-president Central Europe & International business, Orange Cyberdéfense
Miguel Cereijo, Enterprise software practice manager, Hitachi
Roland Chedlivili, co-directeur général, BU TowerCO de TDF
Béatrice de Clermont-Tonnerre, investisseur, ex General Manager Secteur Public Microsoft France
Christophe Cousin, responsable affaires publiques chez Amazon France, AWS
Dr Agnès Delaborde, responsable évaluation IA, LNE
Emmanuel Dotaro, VP, Fellow 5G-6G expertise, Thalès
Camille Dumouchel, consultante chez Anthenor Public Affairs, pour le secrétariat général de l’OFITEM
Julien Duvaud-Schelnast, Partner, Arthur D. Little
Blandine Eggrickx, responsable des affaires publiques OVH
Hugues Even, Chief data officer, Groupe BNP Paribas
Antoine de Fleurieu, délégué général, GIMELEC
Antoine Fournier, président de Thésée data centers
Philippe Herbert, président de Mission 5G industrielle
Jason HSU, Senior Fellow at Hudson Institute
Yosra Jarraya, co-fondatrice et CEO, Astran
Thomas Jeanneret, directeur général adjoint, LNE
Francis Jutand, directeur exécutif adjoint des Mines Télécom
Aloïs Kirchner, Senior Fellow Industrie, Institut Montaigne
Daniel Kofman, professeur Telecom Paris, Codirecteur du PEPR Réseaux du Futur (France 2030)
Nicolas Kozakiewicz, Innovation executive advisor, Wordline
Dr Agniezska Kupzok, IP Policy & Advocacy, Nokia Technologies
Paul Labrogère, directeur général, IRT System X
Alexandra Lafitte, directrice des Affaires Publiques, Lenovo
Philippe Laval, CTO & Managing partner, Jolt Capital
Philippe Legrand, vice-président d’InfraNum et président du groupe Teleos
Arnaud Lucaussy, secrétaire général TDF, président OFITEM
Olivier Michelier, président Data4, président de France datacenter
Stella Morabito, déléguée générale, AFNUM
Jean-Christophe Morisseau, directeur général, Lenovo ISG France
Jean-Louis Mounier, directeur général de la business unit Towerco, TDF
Aliette Mousnier-Lompré, directrice générale, Orange Business
Michel-Marie Maudet, directeur général du groupe, Linagora
Jean-Noël Patillon, directeur adjoint de l’institut CEA List
Mathieu Pauwels, Chief operating officer, Zurich
Pierre Peladeau, Partner, Arthur D. Little
Thierry Plouvier, président, Hitachi Energy France
Vincent Pointcheval, directeur juridique et affaires publiques ATC, Secrétaire OFITEM
Guillaume Poupard, directeur général adjoint, Docaposte
Arno Pons, délégué général, Digital New Deal
Mahasti Razavi, avocat associé, Managing partner d’August Debouzy
Stéphane Requena, directeur technique et innovation, GENCI
Jean-Louis Rougier, enseignant chercheur, Télécom Paris
Guillaume de Saint Marc, VP Engineering, Outshift by Cisco
Christophe Samson, DG Peaksys, DSI Cdiscount
Arthur Sauzay, associé, Allen & Overy Shearman
Hubert Tardieu, ancien président, actuellement administrateur indépendant de Gaia-X
Alain de Thomasson, responsable comptes monde, Hitachi
Aurélien Vigano, SVP International Infrastructures, Orange
Joël Vormus, délégué Data Centers, GIMELEC


Les rapporteurs remercient Marie-Pierre de Bailliencourt, directrice générale de l’Institut Montaigne, pour son suivi attentif tout au long de ce projet ainsi que l’ensemble des équipes de l’Institut Montaigne qui ont contribué à l’élaboration de ce rapport, notamment Mathieu Duchâtel, Lisa Thomas-Darbois, Catherine Merle-du-Bourg, Nicolas Laine, Luna Vauchelle, Brian Ndungo Quiassata et Clara Yazi.
 

Jamais les technologies n’ont joué un rôle si déterminant pour l’avenir de la société et la compétitivité économique. Ainsi, les infrastructures numériques - l'architecture sous-jacente de toutes les opérations numériques - revêtent une importance stratégique pour la France et l’Europe. Elles sont le socle de notre économie et organisation moderne. Pourtant, la France tarde à définir son positionnement, alors que les Américains en ont fait un vecteur de conquête économique, et que les Chinois en usent comme d’un instrument de puissance politique.

Disposer d’une vision commune, globale et cohérente, intégrant l’ensemble des briques technologiques essentielles à la souveraineté numérique, est aujourd’hui un impératif. Dans un contexte budgétaire contraint pour la France et l’Europe, la question centrale n’est pas seulement combien investir, mais où, quand et comment. Quels usages devons-nous impérativement maîtriser à l’avenir et comment les sécuriser ?

France et Europe : un retard sur les infrastructures numériques de traitement

Sur les 5 075 Mds€ du marché mondial des infrastructures numériques, 2,4 % est détenu par la France

70 % des données Françaises sont hébergées sur des clouds américains

L'Europe a besoin de 12 supercalculateurs supplémentaires d'ici 2030 soit un total de 15 exaflops

Face à ce constat, l’Institut Montaigne propose une analyse issue d’une réflexion de près de deux ans avec plus 100 auditions, qui vise à mobiliser la puissance publique sur la construction et la mise en œuvre  d’une stratégie qui englobe l’ensemble des infrastructures numériques (réseaux, traitement de données, calcul). Ce rapport formule 9 recommandations actionnables, chiffrées et mesurables qui visent à planifier une stratégie industrielle adaptée aux aux besoins futurs.

Les infrastructures numériques, un rôle essentiel

Aujourd’hui, les infrastructures numériques — des data centers aux réseaux de fibres optiques en passant par les satellites — connectent les individus, les entreprises et les États, et permettent à nos économies et à nos sociétés de fonctionner de manière sécurisée et efficace. Invisibilisées au service des usages qu’elles permettent, elles jouent pourtant un rôle aussi structurant que les routes ou les entrepôts logistiques depuis l’Empire romain. Les infrastructures numériques ne se limitent pas aux entreprises technologiques, mais impactent directement notre quotidien, que ce soit par l'accès à Internet, la sécurité de nos données ou le fonctionnement de nos services essentiels (hôpitaux, écoles, armées, etc.). Ce sont elles qui garantissent notre capacité à produire, échanger et protéger les informations plus ou moins sensibles.

Les infrastructures numériques sont aussi la structure essentielle sans laquelle la technologie ne peut se déployer. Elles conditionnent les futurs déploiements des technologies de rupture, au premier rang desquelles l’IA, du cloud et la cybersécurité. Sans approche stratégique et globale, il est impossible de garantir leur robustesse, leur résilience et leur capacité à accompagner les grandes transformations économiques et sociétales, ainsi que les futurs usages, encore imprévisibles, qui redéfiniront nos modes de vie et de travail. 

Infrastructures numériques : au-delà des datacenters

Infrastructures numériques : au-delà des datacenters

Satellites - Antennes - Câbles sont connects aux serveur qui procède a des calculs (calcul quantique calcul HPC (processus en action sur les serveurs - sur site, cloud, hybride, edge puis l'information est traitée/envoyée aux logiciels (exploitation, virtualisation, orchestration, intelligence artificielle) , enfin les données sont envoyées aux ordinateurs, téléphones, robots, capteurs.

Surmonter les obstacles dans un marché en profonde mutation

Les infrastructures numériques évoluent vers une convergence entre les réseaux de communication et le traitement des données (cloud, edge). Le edge computing, en particulier, qui pourrait traiter 74 % des données mondiales d’ici 2031, représente une opportunité stratégique pour garantir la protection des données européennes et éviter une captation systématique par des infrastructures étrangères. Aujourd’hui, cette évolution a configuré un marché, au profit d’acteurs globalisés, présents sur l’intégralité de la chaîne de valeur de l’infrastructure numérique.

En France, il y a désormais un consensus sur les priorités mais pas d’identification des composantes de la chaîne de valeur qui doivent impérativement rester sous contrôle souverain, et pour quels usages, contrairement aux États-Unis et à la Chine. De plus, dans l’Hexagone les infrastructures numériques sont confrontées à des obstacles techniques et administratifs qu’il faut surmonter : 

  • Un déploiement insuffisant des infrastructures de traitement et de réseau
  • Une absence de planification de l’usage énergétique et électrique
  • Les délais administratifs restent excessifs, malgré la volonté politique affichée lors du Sommet de l’Action de l’IA pour les réduire
     

3 priorités stratégiques pour bâtir une feuille de route réaliste

Plutôt que de chercher à combler un retard qui risque de se maintenir au vu des capitaux requis, nous devons concentrer nos efforts sur des segments où nous avons un avantage stratégique. Nous estimons que le triptyque "Financements, Énergie et Talents", clé de la force de frappe américaine, est à notre portée grâce à l’excellence de nos ingénieurs et à un accès privilégié à une énergie compétitive. Cela passe par des choix stratégiques assumés, sans dispersion des moyens et en concentrant les efforts là où un leadership européen reste atteignable. Ainsi, l’Institut Montaigne a identifié trois priorités pour permettre à la France de sécuriser ses usages souverains prioritaires, maîtriser ses dépendances, demeurer un acteur majeur du traitement de données et du calcul intensif et valoriser l’excellence technologique de son infrastructure de réseaux : 

1
Recommandation 1 : Construire une offre souveraine cloud-réseau-edge-IoT “bout-en-bout” au niveau français et européen pour des usages aux dépendances maîtrisées.
Détails
2
Recommandation 2 : Entamer, dès aujourd’hui, à minima, en France, la construction de 6 supercalculateurs exaflopiques additionnels afin de proposer à l'Europe une capacité de calcul de 9 exaflop.
Détails
3
Recommandation 3 : Construire une réelle planification étatique en matière d’approvisionnement électrique pour mailler le territoire français en data centers de grande capacité en anticipant les usages futurs.
Détails
4
Recommandation 4 : Capitaliser sur le lancement des 35 sites clés en main pour raccourcir les délais de construction de data centers dont l’intérêt économique et social est démontré en simplifiant les procédures administratives.
Détails
5
Recommandation 5 : Lancer un projet “commando” pour développer des formations continues rapprochant les métiers de l’infrastructure numérique de réseaux de ceux de l’infrastructure numérique de traitement de données
Détails

Exporter l’excellence française des infrastructures numériques de réseau

6
Recommandation 6 : Accélérer le déploiement de la 5G en milieu industriel, au moins sur les projets greenfield, en ciblant mieux les besoins des entreprises utilisatrices (TPE-PME-ETI)
Détails
7
Recommandation 7 : Sécuriser les noeuds critiques de distribution des câbles terrestres par une politique d’enfouissement raisonnée des câbles terrestres et aériens
Détails
8
Recommandation 8 : Valoriser l’atout stratégique que représentent les câbles sous-marins français via une stratégie intégrée combinant surveillance renforcée, investissements ciblés en Outre-mer et influence accrue dans les instances internationales
Détails

Adapter et simplifier le cadre normatif européen pour renforcer notre compétitivité et favoriser les consolidations d’acteurs à l’échelle mondial

9
Recommandation 9 : Adapter et simplifier le cadre normatif européen pour renforcer notre compétitivité et favoriser les consolidations d’acteurs à l’échelle mondiale
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