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Rapport
Octobre 2024

Biodiversité et économie
les inséparables

<p><strong>Biodiversité et économie</strong><br />
les inséparables</p>
Auteur
Yasmina Tadlaoui
Experte Résidente - Biodiversité

Yasmina Tadlaoui est actuellement affectée au sein de l’État-Major du Commandement pour l’Environnement et la Santé. Elle est intégrée aux travaux que mène l'Institut Montaigne en tant qu'Experte Résidente sur les sujets de biodiversité et criminalité environnementale.

Groupe de travail

Présidents du groupe de travail

  • Sébastien Daziano, directeur de la stratégie et de l’innovation, Veolia
  • Pierre Dubreuil, haut-fonctionnaire et directeur général du domaine de Chambord
  • Hervé Navellou, président de L’Oréal France

 

Membres du groupe de travail

  • Yasmina Tadlaoui, expert résident, Institut Montaigne (rapporteur)
  • Garance Abdat, magistrate au Tribunal Administratif de Paris (rapporteur)
  • Sylvie Bénard, docteur ingénieur en sciences agronomiques, directrice de l'environnement du groupe LVMH de 1992 à 2020, fondatrice du cabinet de conseil La Dame à la Licorne, administratrice de l’association Humanité et Biodiversité
  • Hugues Bernard, chargé d’études climat et environnement à l’Institut Montaigne
  • Bernard Chevassus-au-Louis, inspecteur général de l’Agriculture, ancien directeur général de l’INRA, ancien président du Muséum national d’Histoire naturelle, président de l’association Humanité et Biodiversité
  • Jean-Nicolas Clément, associé Droit de l’Environnement, cabinet Gide, Loyrette, Nouel
  • Pauline Cristofini, responsable développement durable, biodiversité, Nestlé France
  • Roselyne Defer, directrice RSE et innovation services, SGS Groupe France
  • Jehanne Fabre, directrice stratégie eau et biodiversité, L'Oréal
  • Elsa Favrot-Monier, responsable ESG opérationnelle, Engie
  • Sylvie Gillet, directrice du Développement et responsable du Pôle "Biodiversité et Économie", Orée
  • Marie Jenft Thil, conseillère indépendante
  • Maud Lelièvre, présidente du comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et membre du comité international de l’UICN, Conseillère de Paris, élue du 9e arrondissement, rapporteur de la mission Paris à 50°C
  • Jean-Pierre Maugendre, directeur du pôle biodiversité et protection des milieux, Véolia
  • Audrey Reuter, Union Internationale de Conservation de la Nature
  • Christine Rodwell, fondatrice et présidente de Vivae
  • Zoé Rousset Torrente, directrice projets transverses développement durable, stratégie et innovation, Veolia
  • Sébastien Soleille, responsable transition énergétique et environnement, BNP Paribas
Personnes auditionnées
  • Benjamin Allegrini, président et CEO de SPYGEN
  • Paul Arsac, responsable RSE et Fonds à Impacts, L’Oréal
  • Catherine Aubertin, économiste de l'environnement, directrice de recherche à l'Institut de recherche pour le développement, affectée au Muséum national d'histoire naturelle
  • Stefania Avanzini, directrice de One planet business for Biodiversity (OP2B)
  • Marc Barra, écologue, Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France, Institut Paris Region
  • Stéphane Baudé, directeur Nature & Biodiversité, Centre d’excellence ESG, KPMG Advisory
  • Louise Bell, chargée des partenariats, Ligue pour la Protection des Oiseaux
  • Sylvie Bénard, docteur ingénieur en sciences agronomiques, directrice de l'environnement du groupe LVMH de 1992 à 2020, puis fondatrice du cabinet de conseil La Dame à la Licorne, administratrice de l’association Humanité et Biodiversité
  • Yohann Bénard, directeur Affaires Publiques Europe Digital, Amazon
  • Louis Philippe Blevarcque, président d’Auddicé, président d’Imagreen Transitions
  • Bénédicte Blot, Head of HSE & Sustainability, BioMérieux
  • Elise Bouffies, manager performance extra financière – ESG – Climat – Biodiversité, Carrefour
  • Thomas Breuzard, directeur permaentreprise norsys
  • Sylvain Boucherand, CEO et directeur conseil Transition écologique des entreprises, BL évolution et membre du comité économique, social et environnemental (CESE)
  • Antoine Cadi, président TETRAS Innovating for Nature, conseil COMEX CDC Biodiversité
  • Manon Caudrelier- Benac, chef de projet RSE, Carrefour
  • Yves Chesnot, responsable du pôle expertise de la Mission Économie, CDC Biodiversité
  • Bernard Chevassus-au-Louis, inspecteur général de l’Agriculture, ancien directeur général de l’INRA, ancien président du Muséum national d’Histoire Naturelle, président de l’association Humanité et Biodiversité
  • Auriane Clostre, co-fondatrice de Stim Shift et directrice de Stim
  • François Coste, directeur Durabilité, Groupama
  • Laurent Courbois, directeur du pôle nature, Fondation François Sommer
  • Cora Crémézi-Charlet, experte bruit, qualité de l’air, biodiversité, Direction de l’engagement social, territorial et environnemental, SNCF
  • Célia Darisse, cheffe de projet immobilier durable – biodiversité, eau & sols de la Poste Immobilier
  • Valérie David, directrice de la transition écologique, Fédération nationale des travaux publics, vice-présidente biodiversité du MEDEF France
  • Antoine Doussaint, directeur Climat et Biodiversité du groupe La Poste
  • Aurélie Dubois, déléguée générale, RespectOcean
  • Pierre Dubreuil, directeur général du domaine de Chambord
  • Geoffroy Dufay, Head of nature products and analytics, Environmental Risk adaptation AXA Climate
  • Facundo Etchebehere, vice-président senior de la stratégie de développement durable et des partenariats, Danone
  • Céline Eson, CEO, Biosphera consulting
  • Marie-Laure Eychenne, responsable RSE, agriculture régénératrice et biodiversité, Groupe Bel
  • Aurore Falque-Pierrotin, co-fondatrice & CEO de darwin
  • Elsa Favrot-Monier, responsable ESG opérationnelle, Engie
  • Floriane Fay, responsable relations institutionnelles & politiques publiques et du développement durable Google France
  • Fabiola Flex, présidente Organization for Biodiversity Certificates, co-fondatrice et directrice des affaires publiques Adryada, PDG Fortissimo Conseil
  • Laure Fontaine, directrice environnement, Groupe Imerys
  • Thibaut de Fouchécour, responsable Durabilité, Groupama et secrétaire général d'Action Solidarité Madagascar
  • Anne-Lise François, responsable de projet, AFNOR
  • Christian Jorge, co-fondateur et CEO d’Omie
  • Philippe Grosvalet, sénateur de Loire Atlantique, vice-président de la Commission des affaires économiques
  • Sylvie Gillet, directrice du développement et responsable du Pôle "Biodiversité et Économie", ORÉE
  • Anne Guerrero, directrice déléguée à la transition écologique, Direction de l’engagement social, territorial et environnemental, SNCF
  • Louisiane Guézel, responsable Innovation et Impact, Ecotree
  • Pierre-Henri Guignard, ancien ambassadeur, secrétaire général de la Conférence de Paris sur le climat (2015), envoyé spécial pour l’Alliance pour la Préservation des Forêts tropicales
  • Benoît Galaup, responsable Biodiversité, Finance et Numérique, Entreprises engagées pour l’Environnement
  • Diego Harari, directeur général adjoint stratégie et transformation durable, VINCI Immobilier
  • Anne-Sophie Herbert, consultante en gestion pour un avenir durable, cheffe des opérations de Invent For Good, Capgemini
  • Emma d’Huy, ingénieur d’études, cheffe de projet biodiversité Chaire de recherche de l’Institut Supérieur d'Études Logistiques
  • Hélène Le Teno, ingénieure, directrice de Jean-Noel Thorel Foundation
  • Maud Lelièvre, présidente du comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et membre du comité international de l’UICN, Conseillère de Paris, élue du 9e arrondissement, rapporteur de la mission Paris à 50°C
  • Matthieu de Lesseux, fondateur et co-président, La Belle Forêt
  • Caroline Lhuillery, cheffe de projet en normalisation – Committee Manager ISO/TC 331 Biodiversity – AFNOR
  • Anna Landousies, cheffe de projet en écologie, Auddicé
  • Clara Lorinquer, directrice de l'environnement et de directrice de la qualité/système de management, groupe Adéo
  • Nicolas Loz de Coëtgourhant, directeur du Pôle Transformation des Entreprises, WWF France
  • Dominique Lucas, responsable Développement Durable, performance et dialogue, Renault Group
  • David Magnier, directeur de la Mission économie de la Biodiversité, CDC Biodiversité
  • Jenna Mallet, cheffe de projet RSE, Reporting extra-financier, finance durable et biodiversité, Carrefour
  • Jean Pierre Maugendre, directeur du pôle biodiversité et protection des milieux, Véolia
  • Charlotte Migne, directrice développement durable, Suez
  • Isabelle Naudin, responsable affaires publiques, RSE, AXA France
  • Marie Ollagnier, directrice RSE monde, Seppic, filiale d’Air Liquide
  • Claire Parrot, responsable collecte de fonds et partenariats entreprises, Ligue pour la Protection des Oiseaux
  • Valérie Petit, enseignante-chercheuse, ancienne députée (Horizons), co–rapporteur de la mission flash "la nature en ville"
  • Bertrand Picard, fondateur de Natural Grass
  • Clara Pisani-Ferry, directrice prospective, parties prenantes, influence du groupe La Poste
  • Stephan Plisson-Saune, chef du département Environnement, TotalEnergies
  • Robert-Alexandre Poujade, analyste ESG et biodiversité, BNP Paribas Asset Management
  • Dana Rakha-Michalon, Senior Manager, One Planet Business for Biodiversity (OP2B)
  • Alexandre Rambaud, co-directeur des chaires "Comptabilité Écologique" (Fondation AgroParisTech) et "Double Matérialité" (Fondation du Risque) et co-fondateur du CERCES (Cercle des comptables sociaux et environnementaux)
  • Louis de Redon, avocat et maître de conférences en droit de l'environnement, auteur de Cessez le feu ! Traité de paix avec la nature, éd. La Singulière, octobre 2023
  • Badr Rharbi, directeur technique et immobilier durable de la Poste immobilier
  • Romaric Roignan, directeur Environnement et Sociétal, TotalEnergies
  • Christine Rodwell, fondatrice du cabinet Vivae
  • Maximilien Rouer, Partner advisory – mission adaptation & régénération, Forvis Mazars France, auteur de France Bleu Blanc Vert, L’ADN, 2024
  • Lôra Rouvière, cheffe de service adjointe mobilisation et accompagnement des entreprises et des territoires, Office Français de la Biodiversité
  • Guillaume Sainteny, président du Plan Bleu pour l’environnement et le développement en Méditerranée, membre de l’Académie d’Agriculture de France
  • Magali Sartre, fondatrice et présidente de Positive Practice, conseil en transition écologique et humaine
  • Yannick Servant, co-fondateur de la Convention des Entreprises pour le Climat
  • Thibault Soleilhac, docteur en droit de l’environnement, associé gérant du cabinet Hélios Avocats, président du fonds Hélios Fiducie
  • Sébastien Soleille, responsable transition énergétique et environnement chez BNP Paribas
  • François Torney, directeur des affaires scientifiques et du développement de l’innovation, Groupe Limagrain
  • Claire Tutenuit, déléguée générale de l’association française des Entreprises pour l’Environnement
  • Hélène Valade, directrice développement et environnement, LVMH
  • Patrice Valantin, président Oetopia et président de l’Union Professionnelle du Génie Ecologique
  • Géraldine Vallejo, Sustainability Programme Director, Kering
  • Théodore Vauquier, Senior Manager, Oliver Wyman
  • Claire Varret, cheffe de mission biodiversité, Direction Impact, EDF
  • Marie Vigier, cheffe de projet environnement et économie circulaire, AFNOR
  • Bérénice de Warren, avocate associée, Cabinet Maisonneuve
  • Jean-Patrick Yanitch, Partner, Oliver Wyman

Notre dépendance à la nature est dangereusement invisible. Alors que 50 % du PIB mondial et 72 % des entreprises européennes dépendent directement de la biodiversité, les conséquences de son érosion sont encore largement méconnues et chroniquement sous-estimées.

Face à une accélération alarmante de l’érosion des ressources naturelles, une prise de conscience collective des entreprises, des pouvoirs publics et des citoyens est indispensable à la mise en œuvre d’un changement de paradigme. L’enjeu est d’autant plus critique que la biodiversité, souvent éclipsée par la crise climatique, est perçue comme une contrainte alors qu’elle se révèle être une opportunité de développement stratégique. L’entrée en vigueur de la directive européenne CSRD constitue une première avancée, en obligeant les entreprises à mieux intégrer les risques et opportunités liés à la biodiversité dans leur chaîne de valeur. Toutefois, les progrès réalisés, bien que réels, demeurent encore insuffisants. Les entités, publiques comme privées, souhaitant se mobiliser se trouvent souvent démunies face à la multiplicité des sujets à adresser et des actions qu’elles peuvent engager. Il s’agit alors de canaliser les démarches qui s'offrent aux différents acteurs à différentes échelles. Un cadre législatif, combiné à une gouvernance collective, doit être le moteur d'une transformation vers des modèles économiques plus durables et résilients.

Face à ce constat, l’Institut Montaigne a mené une réflexion de fond sur la co-dépendance entre biodiversité et économie. Fruit de plus de 100 auditions d’acteurs économiques, publics et de la société civile, ce rapport vise à identifier les limites concrètes des mesures déjà effectives. Il formule également six recommandations pourfavoriser l’intégration de la biodiversité dans les modèles économiques et sociétaux à l’échelle territoriale, nationale et internationale.

Biodiversité en péril : l’autre urgence écologique

1 million d’espèces sont menacées de disparition dans les prochaines décennies. 85 % des surfaces des zones humides ont disparu, alors qu'elles sont les milieux les plus productifs de la planète en termes de diversité biologique, vitales pour la survie de l'humanité.

Aujourd’hui, cinq pressions majeures exercées par les activités humaines mettent la biodiversité en danger : le changement d’usage des terres, la surexploitation des ressources, les pollutions, le changement climatique et les espèces exotiques envahissantes. Ses pressions interagissent entre elles et aggravent la situation, créant une véritable urgence à agir pour la préservation de la biodiversité.

Trop souvent reléguée au second rang derrière la crise climatique, la biodiversité joue pourtant un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique en contribuant directement à la résilience des écosystèmes, en facilitant le stockage du carbone et en soutenant les services écosystémiques.

Biodiversité et économie : une interdépendance stratégique confrontée à des obstacles

La biodiversité est essentielle au fonctionnement de nombreuses activités économiques et cruciale pour assurer un développement durable et compétitif. À l'échelle mondiale, ses services écosystémiques sont évalués entre 125 000 et 140 000 milliards de dollars. En France, ces écosystèmes soutiennent des secteurs économiques clés (agriculture, élevage, filière bois, pêche, conchyliculture, écotourisme, équipements de pêche et chasse) représentant plus de 80 milliards d’euros de chiffre d'affaires et 1,5 million d’emplois. Cependant, réduire la biodiversité à une simple valeur monétaire est complexe, car les écosystèmes sont dynamiques et interconnectés avec une dimension éthique dont il faut tenir compte.

Comprendre les enjeux liés à la biodiversité est un préalable essentiel à l’action mais les entreprises peinent à s'en emparer pleinement, notamment en raison de l'absence d'indicateur unique, à l’instar de la tonne équivalent carbone pour le climat. Selon la FRB, 72 % des entreprises estiment nécessaire de définir de tels indicateurs pour piloter leurs actions en faveur de la biodiversité. Cela implique d’intégrer dans leurs décisions, une cartographie des enjeux, des dépendances et des risques. Pour ce faire, 3 défis doivent être relevés :

- Mesurer l'empreinte biodiversité : il est indispensable de prendre en compte les impacts des activités tout au long de la chaîne de valeur de l’entreprise. Cette évaluation doit refléter des enjeux à la fois locaux et globaux, car la biodiversité est influencée par des dynamiques spécifiques à chaque région.

- Surmonter la complexité du commerce international : la modélisation des impacts biodiversité est compliquée par l'augmentation du commerce international et l'importation de ressources provenant de la dégradation de l'environnement. Par exemple, la déforestation importée représente entre 20 % et 40 % du bois entrant sur le marché européen. Ce phénomène est étroitement lié à la criminalité environnementale, qui progresse de 5 % à 7 % par an depuis 2016.

- Choisir les bons outils : de nombreux outils existent pour évaluer les impacts sur la biodiversité, et le défi pour les entreprises est d'identifier celui qui correspond le mieux à leurs activités. L'absence d'un indicateur unique, comme la tonne équivalent carbone pour le climat, ne doit cependant pas les dissuader de procéder à une analyse approfondie de leurs dépendances et pressions sur la biodiversité.

L'État, quant à lui, a tardivement pris conscience des enjeux liés à la biodiversité. Le manque de synergie entre les actions climatiques et celles dédiées à la biodiversité conduit parfois à des décisions contre-productives, révélant un angle mort dans les politiques environnementales. Cette approche fragmentée, partagée par les acteurs privés, devrait céder la place à une vision globale. Il incombe à l'État de créer un cadre propice à l'innovation et à l'expérimentation, tout en faisant preuve du courage politique nécessaire pour adopter une perspective à long terme.

6 actions concrètes impliquant une mobilisation collective

Les questions environnementales dépassent les domaines de gestion et les activités des entreprises, elles nécessitent une réponse intégrée, collective et massive qui doivent être encadrées par l’État. À travers une diplomatie économique ambitieuse et une gestion environnementale plus cohérente, il nous faut réinventer nos modèles de développement pour faire de la préservation de la biodiversité une priorité stratégique.

Pour cela, l’Institut Montaigne propose 6 recommandations devant répondre à 3 objectifs majeurs :

1
Construire un référentiel européen propre à la biodiversité à même de distribuer efficacement les responsabilités entre acteurs publics et privés
Détails

Recommandation 1 : Définir, sur des bases scientifiques, les notions clés relatives à la biodiversité pour construire un référentiel européen commun et promouvoir son adoption à un niveau international.

1.1. Définir scientifiquement les notions critiques de "bon état des écosystèmes" et de "biodiversité positive" pour dresser un diagnostic et établir une trajectoire.

​​1.2. Fixer des objectifs spécifiques à atteindre au niveau territorial sur la base des limites planétaires et des seuils d’habitabilité.

1.3. Intégrer pleinement la biodiversité dans les programmes de déploiement de la transition énergétique afin que la biodiversité ne soit pas affectée négativement par les stratégies climat.

Recommandation 2 : À l’échelle des territoires écologiques, organiser la répartition des responsabilités entre le public et le privé.

2.1. Élargir à tous les niveaux la gouvernance des communs publics positifs et négatifs, en associant les acteurs privés, la société civile, et les acteurs publics.

2.2. Renforcer la prise en compte de la biodiversité dans les instruments de planification territoriale existants en s'appuyant sur les objectifs communs établis.

2
Valoriser la prise en compte de la biodiversité dans les modèles économiques
Détails

Recommandation 3 : Changer de paradigme de valeur en introduisant la biodiversité comme élément économique de prospérité et en misant sur l’innovation.

3.1. Développer une comptabilité publique de la biodiversité sur la base d’expérimentations sectorielles afin de mieux orienter les dépenses publiques vers les impacts positifs.

3.2. En s’appuyant sur le cadre de la CSRD, intégrer la biodiversité dans la stratégie des entreprises et en faire une préoccupation des conseils d’administration.

3.3. Promouvoir la prise en compte conjointe de la biodiversité et du grand cycle de l’eau au niveau de l’OCDE et lors des COP pour favoriser un référentiel de reporting extra-financier sur les impacts sur la biodiversité et contribuer à l’émergence d’un nouveau modèle d’affaires des entreprises.

3.4. Développer les investissements en faveur d’activités qui préservent ou restaurent la biodiversité et le cycle de l’eau sur le modèle des incitations pour le climat.

3.5. Accélérer la recherche et l’innovation de solutions favorables à la réduction des pressions sur la biodiversité, en priorité dans le secteur agricole.

Recommandation 4 : Valoriser financièrement les engagements en faveur de la biodiversité.

4.1. Rémunérer les actions additionnelles en faveur de la biodiversité et de la gestion durable de l’eau par le passage à l’échelle des paiements pour services environnementaux.

4.2. Mettre en cohérence commande publique et engagements de l’État sur la biodiversité.

4.3. Développer les prêts bancaires garantis de l’État pour inciter les acteurs privés à s’engager en faveur de la biodiversité.

4.4. Inciter fiscalement les acteurs privés (individus et entreprises) à souscrire des obligations réelles environnementales.

3
Renforcer l’acceptabilité sociale des mesures en faveur de la biodiversité
Détails

Recommandation 5 : Favoriser l’équité des mesures de préservation de la biodiversité afin d’en assurer l’acceptabilité.

5.1. Recenser les nouvelles vulnérabilités et potentiels conflits d’usage à l’échelle locale.

5.2. Expérimenter des mécanismes redistributifs visant à corriger les vulnérabilités nouvelles.

Recommandation 6 : Sensibiliser, responsabiliser et mobiliser les citoyens.

6.1. Imaginer de nouveaux vecteurs de sensibilisation à la biodiversité.

6.2. Assurer la préservation de la biodiversité localement par le déploiement d’une police de l’environnement légitimée.

6.3. Mieux lutter contre les atteintes graves à la biodiversité en renforçant les moyens mis à la disposition des services d’enquête.

Retrouvez la version du rapport en anglais et un résumé en espagnol ci-dessous :

 

▶ Biodiversity and the Economy: Birds of a Feather

▶ Biodiversidad y economía : los inseparables

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Rapport
(268 pages)
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