AccueilExpressions par Montaigne[sondage] Les Français et la réforme de l'EtatL'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.08/11/2018[sondage] Les Français et la réforme de l'Etat SociétéImprimerPARTAGERAuteur Institut Montaigne Tous les mois, l'Institut Elabe interroge les Français pour Les Echos, l'Institut Montaigne et Radio Classique, ce mois-ci la question posée portait sur la réforme de l'Etat et la suppression de postes de fonctionnaires.Les Français sont divisés quant à la réduction du nombre de fonctionnaires : si 55 % d’entre eux sont favorables à la suppression de 50 000 postes de fonctionnaires de l’Etat, ils ne sont que 46 % à être favorables à la suppression de 70 000 postes de fonctionnaires dans les collectivités locales.55 % des Français sont favorables à la suppression de 50 000 postes de fonctionnairesDans le détail, la suppression de 50 000 postes de fonctionnaires de l’Etat génère des clivages au sein de la population française:Les personnes âgées de 65 ans et plus y sont à deux tiers favorables (68 %), les 35-49 ans sont eux divisés sur la question (48 % favorables), et les 18-24 ans y sont majoritairement opposés (40 % seulement y sont favorables). Les retraités sont les catégories socioprofessionnelles qui soutiennent le plus fortement cette mesure (respectivement 74 % et 70 %), suivis par les cadres (59 %), alors que les autres catégories socioprofessionnelles sont divisés sur la question. Seules les classes moyennes sont majoritairement opposés à cette mesure (41 % seulement y sont favorables). Les salariés du privé y sont favorables à 56 % alors qu’ils ne sont que 34 % à l’être parmi les salariés du public. L’opinion sur cette question diverge fortement en fonction de la préférence partisane : les Français proches de LR (74 %), de LaREM (66 %) et du RN (60 %) y sont majoritairement favorables, alors que cela n’est pas le cas parmi les Français proches du PS (39 %) et de LFI (32 %). Les Français sans préférence partisane y sont eux favorables à 54 %. Enfin, nous observons que les hommes (61 %) y sont plus favorables que les femmes (50 %).Ces mêmes clivages, dans des proportions similaires, apparaissent aussi au sujet de la suppression de 70 000 postes de fonctionnaires dans les collectivités locales. Cependant, alors que 55 % des Français sont favorables à la suppression de 50 000 postes de fonctionnaires de l’Etat, ils ne sont plus que 46 % à l’être pour la suppression de 70 000 postes de fonctionnaires dans les collectivités locales. Par ailleurs, chez certaines catégories de Français, cet écart est encore plus élevé suggérant ainsi un attachement plus fort à la fonction publique territoriale par rapport à la fonction publique d’Etat. Ces écarts s’observent notamment au sein des 25-34 ans (seulement 35 % y sont favorables, alors que 53 % d’entre eux sont favorables à la suppression de postes de fonctionnaires de l’Etat), les employés (37 % vs. 51 %), des résidents de communes rurales (44 % vs. 60 %), ainsi que parmi les Français se déclarant proches du RN (44 % vs. 60 %) et de LR (59 % vs. 74 %).Pour l'augmentation de postes en santéLes Français identifient les secteurs dans lesquels l’Etat emploie un nombre important de fonctionnaires comme ceux dans lesquels il faudrait augmenter le plus le nombre de postes de fonctionnaires. Ces domaines sont la santé (77 % augmenter), la sécurité intérieure (76 %), l’éducation (67 %), la justice (66 %) et la défense (51 %).Paradoxe, c’est en partie au sein des catégories de Français qui sont le plus favorable à la suppression de postes de fonctionnaires de l’Etat et des collectivités territoriales que l’on retrouve le plus fort souhait pour une augmentation du nombre de fonctionnaires dans les domaine ci-dessus. Par exemple :Les retraités sont 70 % à être favorable à la suppression du nombre de postes de fonctionnaires de l’Etat, alors qu’ils sont 82 % à déclarer qu’il faudrait augmenter le nombre de fonctionnaires dans la santé et 89 % dans le domaine de la sécurité intérieure. Pour les 50-64 ans et les plus de 65 ans, ces chiffres sont de 59 % et 67 % favorables à la suppression de postes de fonctionnaires de l’Etat, et de 82 % et 79 % pour l’augmentation de postes dans la santé, et de 79 % et 88 % pour la sécurité intérieure. Les Français qui se déclarent proches de LaREM et du Modem sont 71 % à être favorables à la suppression de postes de fonctionnaires de l’Etat, alors que 82 % souhaitent une augmentation de postes dans la santé, et de 79 % pour la sécurité intérieure. Les Français proches de LR sont 74 % à être favorables à la suppression de postes de fonctionnaires de l’Etat, alors qu’ils sont 77 % à souhaiter plus de postes dans la santé et 91 % dans la sécurité intérieure. Les Français proches du RN sont 60 % à être favorables à la suppression de postes de fonctionnaires de l’Etat, alors qu’ils sont 75 % à souhaiter plus de postes dans la santé et 76 % dans la sécurité intérieure.Les Français proches des partis de gauche (LFI, EELV, PS) souhaitent aussi une augmentation du nombre de postes de fonctionnaires dans les domaines de la santé et de la sécurité intérieure (84 % et 71 %) mais ils s’opposent majoritairement à la suppression de postes de fonctionnaires de l’Etat (64 %). En ce qui concerne les autres domaines d’action de l’Etat, une majorité relative de Français souhaite également augmenter le nombre de postes de fonctionnaires dans le domaine de l’emploi (45 %), de l’écologie (45 %), et de la protection sociale (45 %). Enfin, une majorité relative de Français souhaite garder le même nombre de postes de fonctionnaire dans les domaines du logement (42 %), de l’agriculture (42 %), l’énergie (49 %), le numérique (46 %), la culture (45 %), l’économie (43 %), le sport (44 %), l’administration fiscale (43 %) et les relations internationales (49 %).Si la suppression de postes de fonctionnaires divise les Français, d’autres mesures disposent d’un large soutien. Parmi celles-ci, cela est notamment le cas pour la mise en place et la publication d’indicateurs de résultats et de satisfaction pour chaque service public (72 % des Français y sont favorables), mais aussi pour la proposition d’individualiser une partie de la rémunération des fonctionnaires en fonction de l’implication (63 %). Quelques catégories de Français se détachent de la moyenne par leur soutien moins important, voire leur opposition, à ces deux mesures :Les salariés du public ne sont que 61 % et 50 % à y être favorable. Les Français proches de la gauche socialiste et de Génération.s ne sont que 63 % et 46 % à y être favorables. Les employés ne sont que 65 % à être favorables à la mise en place d’indicateurs de satisfaction.Dans une moindre mesure les Français sont favorables à la mise en place de plan de départ volontaires pour fonctionnaires (58 %), alors qu’ils sont plutôt divisés sur le fait d’avoir d’avantage recours aux contractuels dans la fonction publique (53 % y sont favorables et 46 % y sont opposés). Les principales catégories qui s’opposent à ces deux mesures sont :les Français proches des partis de gauche (LFI, EELV, PS, Génération.s) qui ne sont que 45 % et 38 % à soutenir ces deux propositions, et les salariés du public qui ne sont que 36 % à être favorable au fait d’avoir d’avantage recours aux contractuels dans la fonction publique.Consulter l'intégralité de l'étudeImprimerPARTAGERcontenus associés 18/04/2018 La “to-do list” d’une réforme réussie Institut Montaigne et Roland Berger 09/10/2018 Quelles trajectoires pour les finances publiques en 2018 et 2019 ? François Ecalle