AccueilExpressions par MontaigneNos sept recommandations de lecture de fin d'annéeL'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.20/12/2023Nos sept recommandations de lecture de fin d'année SociétéImprimerPARTAGERAuteur Institut Montaigne Alors que l’année s’achève, l’Institut Montaigne présente la collection d’hiver de ses conseils de lecture. Sept recommandations, pour les sept jours qui précèdent le Nouvel An, afin de nourrir son inspiration avant 2024. Essais d’économie ou de géopolitique, réflexion esthétique, romans, méditation ou récit historique, du Japon à l’Autriche en passant par la Finlande. Destins individuels et portraits générationnels, analytiques ou plus imaginatifs, ces titres ont nourri nos experts et notre équipe et vous offriront, nous l’espérons, un recul nécessaire face à une lourde actualité.L’ordre du jour, Éric Vuillard, Actes Sud, 2017"On ne tombe jamais deux fois dans le même abîme. Mais on tombe toujours de la même manière, dans un mélange de ridicule et d’effroi". Le regard ironique d’Éric Vuillard sous-titre le déroulé des actions, décisions, démissions et compromissions qui a conduit, en 1938, de l'Anschluss à Munich. En pointant la responsabilité des industriels et des élites, leur aveuglement hypocrite et leurs intérêts bien compris dans la débandade qui s’annonce, le récit fait visiter au lecteur la grande galerie de l’Histoire et démontre l’impuissance d’une culture d’apparat qui préfère l'élégance d’une conversation sur Bruckner à la lucidité morale et les pâtisseries viennoises au courage. Avec L'ordre du jour, Eric Vuillard nous propose une relecture de l'Histoire utile en cette période de transformation des équilibres géopolitiques. Pour que nous puissions mesurer pleinement les responsabilités qui sont nôtres dans ce clair-obscur où, selon les mots célèbres d'Antonio Gramsci, surgissent les monstres. Marie-Pierre de Bailliencourt, Directrice générale de l'Institut MontaigneL'art de la consolation, Ryûnosuke Koike, Picquier, 2017Écrit par un moine bouddhiste originaire de la région du Tohoku, ce tout petit ouvrage raconte, avec les mots de la philosophie zen et avec un subtil fond de spiritualité, comment se remettre de la plus intense des douleurs, même la plus inexplicable. Il parle du drame qui a suivi la double catastrophe du Tsunami de 2011 et de l'incident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi au Japon. Il évoque la douleur de la perte abrupte d'un ou plusieurs êtres chers, et explique comment ne pas laisser notre perception nous dicter nos émotions. Il parle de l'inattendu et de l'inexplicable - notre réaction face à une catastrophe naturelle. Il parle de la mort, il parle de la vie, il parle de la reconstruction et de la reconquête du bonheur. Ce n'est pas un livre triste. C'est un livre sur la vie.Joseph Dellatte, Expert Résident Climat, énergie et environnementNous étions seuls: L'histoire diplomatique de la France 1919-1939, Gérard Araud, Tallandier, 2023Le diplomate et essayiste Gérard Araud a écrit avec Nous étions seuls à la fois son livre le plus personnel et un ouvrage d’histoire à l’érudition impeccable. L’auteur démonte, avec un regard aigu, la tragédie implacable qui, du traité de Versailles à la déclaration de guerre du 3 septembre 1939, aura conduit la France d’un triomphe cher payé à une amère solitude puis une débâcle historique. Un livre à méditer alors que les nuages assombrissent de nouveau l’horizon international.Michel Duclos, Expert Résident principal et Conseiller spécial, Géopolitique et DiplomatieÉloge de l’ombre, Jun’ichiro Tanizak, éditions Verdier, 1933Avec son Éloge de l’ombre paru en 1933, Jun’ichiro Tanizaki compare les esthétiques occidentales et orientales, et dégage des correspondances, des influences réciproques et, surtout, des divergences. Là où le Japon déploie une esthétique de la pénombre, l’Occident défend le modèle adverse, celui de la lumière reine. Plus qu’un simple livre d’esthétique, l’ouvrage interroge les rapports entre les cultures, leurs contradictions, leurs tiraillements. Une civilisation construit-elle son modèle en opposition ou en réponse à celui des autres ? J’ai eu la chance de visiter le Japon pour la première fois cette année. Ce très court texte est le guide le plus éclairant pour comprendre ce pays, sa richesse et sa singularité.Blanche Leridon, Directrice éditoriale et Experte Résidente, Démocratie et InstitutionsAdam et Ève, Arto Paasilina, Denoël, 2019Sous le sapin, le Graal : quelle meilleure destination que la Finlande pour Noël ? Dans cette version rabelaisienne – on n’en attendait pas moins du truculent auteur finlandais – de la Genèse, paru en 1993, Arto Paasilinna se révèle un fabuleux visionnaire. Il imagine un antihéros, aussi pathétique que sympathique, qui invente le Graal énergétique : une batterie ultra légère, simple et peu coûteuse à fabriquer, capable de stocker de gigantesques quantités d’électricité. Avis aux pourfendeurs du "techno-solutionnisme" : c’est à coup d’"Eureka" que s’écrira toujours l’histoire de l’humanité, portée par l’imagination sans limite de l’être humain.Cécile Maisonneuve, Experte Associée, Énergie, Territoires, Développement durableHumus, Gaspard Koenig, Éditions de l’Observatoire, 2023Un grand roman qui vous embarquera dans une histoire d’amitié entre deux destins liés par la promesse environnementale de leur génération mais qui vont diverger au carrefour des deux grandes morales conséquentialistes et intentionnalistes. Gaspard Koenig peint avec brio la grande fresque idéologique des débats écologiques actuels. Finaliste du Goncourt et du Renaudot, il s’est consolé avec le prix Interallié et se hisse au rang des rares auteurs capables de résumer d’un coup de plume l’époque et ses contradictions.Maxime Sbaihi, Directeur des études FranceL'avenir confisqué, Nicolas Duvoux, PUF, 2023Dans cet ouvrage ingénieux, Nicolas Duvoux dépasse les classiques débats liés aux inégalités sociales et économiques en analysant la subjectivité des situations personnelles vécues et du rapport à l’avenir. Selon l’auteur : "c’est bien un rapport à l’avenir, fait de déprise, qui permet de saisir au plus près la dégradation de la situation sociale vécue par de larges fractions de la population." Une réflexion incontournable pour mieux appréhender les dynamiques et les défis sociétaux qui sont à l’œuvre et à venir.Lisa Thomas-Darbois, Directrice adjointe des études France et Experte RésidenteImprimerPARTAGERcontenus associés 13/07/2023 Nos recommandations de lectures estivales Institut Montaigne 19/12/2022 Nos sept recommandations de lectures de fin d'année Institut Montaigne