AccueilExpressions par Montaigne Effritement des liens démocratiques et sociaux : les enseignements de Robert PutnamL'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.28/06/2023 Effritement des liens démocratiques et sociaux : les enseignements de Robert Putnam Cohésion socialeImprimerPARTAGERAuteur Alexandre Marc Expert Associé - Amériques et développement Aux États-Unis comme en France, les politistes sont unanimes : la confiance dans les institutions s’érode dangereusement, et avec elle la condition du bon fonctionnement démocratique. Pour traiter ces symptômes, il faut en identifier la cause. C’est ce que Robert Putnam, professeur à Harvard, s’est efforcé de faire en se plongeant dans les histoires italienne et américaine. Une tendance lourde se dégage depuis les années 1960, celle de l’effritement des liens sociaux et du tissu associatif américain. Alexandre Marc, ancien rapporteur de la Banque mondiale et de l’ONU, revient sur les enseignements clés de cet universitaire américain. Méconnus du grand public en France, ses ouvrages apportent pourtant des éclairages majeurs sur des défis auxquels est confrontée la société française. Peu d’universitaires ont réussi à acquérir une telle popularité aux États-Unis, aussi bien auprès des politiciens de tous bords que du grand public. Robert Putnam, professeur à Harvard, est depuis plus de 20 ans la coqueluche de ceux qui se préoccupent de ce qui va mal aux États-Unis. En 2013, alors qu’il recevait une importante distinction de la présidence américaine, la médaille nationale pour les humanités, Barack Obama, alors président des États-Unis, expliquait la raison pour laquelle il recevait cette distinction : "Pour avoir approfondi notre compréhension des communautés en Amérique. Pour avoir examiné comment les modèles d’engagement divisent et unissent. Les écrits et les recherches du Dr. Putnam nous inspirent pour améliorer les institutions qui donnent le sentiment que la vie vaut la peine d’être vécue dans nos sociétés et ses idées nous lancent le défi de devenir de meilleurs citoyens.". Robert Putnam est aujourd’hui de tous les débats sur la revitalisation des communautés américaines. Mais il adopte une approche différente de ceux qui travaillent habituellement sur ces questions. Il ne commence pas par évaluer les politiques publiques, il essaie d’abord de comprendre les changements profonds qui touchent la société américaine. Il examine les raisons pour lesquelles les Américains, depuis le milieu des années soixante, collaborent de moins en moins entre eux et réduisent considérablement le temps qu’ils passent les uns avec les autres. Selon le chercheur, c’est dans cette constatation que se trouve non seulement la principale raison de l’effondrement social des zones rurales aux États-Unis, mais aussi celle des problèmes auxquels fait face la démocratie américaine.Son influence intellectuelle a remis en vogue l’idée selon laquelle la promotion des interactions sociales dans tous les domaines et de l’engagement collectif est essentielle pour redynamiser la société américaine. L’individualisme est un élément central de l’idéologie nationale et il est omniprésent dans tous les discours politiques. Mais les États-Unis sont également un pays où les institutions locales et nationales sont vibrantes et où un tissu associatif unique au monde s’est créé au début du 20e siècle et a pénétré tous les aspects de la vie sociale. Ce monde associatif est souvent bien plus étendu qu’en Europe, où les citoyens attendent beaucoup plus de l’État. C’est l’un des paradoxes apparents de l’histoire américaine, individualisme et action collective, sur lequel Putnam s’est beaucoup penché.Robert Putnam et la popularisation de la notion de capital social aux États-UnisRobert Putnam a une carrière universitaire brillante. Après quelques années passées à Oxford, il obtient son Doctorat à l’Université de Yale. Il enseigne longtemps à l’université du Michigan pour être finalement recruté par l’Université de Harvard où il exerce notamment la fonction de doyen de la très prestigieuse Kennedy School, une des institutions universitaires de politique publique les plus reconnues aux États-Unis. Il publie de nombreux livres, tous sur le sujet du capital social et sur la façon dont la société américaine fonctionne. Malheureusement, il n’a pas été publié en France. Cela tient au fait que son travail, à l’exception de son premier livre, porte sur la société américaine. Ses recherches touchent directement aux interrogations que chercheurs et politiciens se posent aujourd’hui sur les États-Unis : pourquoi assiste-t-on à une chute brutale de la confiance dans les institutions, à une perte de crédibilité de la démocratie, à une très forte polarisation politique et sociale, et pourquoi une grande pauvreté persiste-t-elle dans une société extrêmement prospère ?Si son travail sur le capital social est probablement le plus complet et approfondi qui existe aujourd’hui, en tous les cas à l’échelle des États-Unis, il est loin d’être l’inventeur du terme. Celui-ci est né en France et le sociologue Pierre Bourdieu est l’un des premiers à l’avoir utilisé dans ses analyses sociologiques. Pour Bourdieu, cette notion apporte un complément social et culturel important à l’analyse marxiste du capital qui est essentiellement économique. Les classes dominantes ont en effet non seulement le monopole de l’accès au capital économique mais elles ont une forte supériorité en capital culturel à travers la connaissance des codes de comportements et des références intellectuelles qui permettent de monter dans les strates sociales. Ils ont également une dominance dans le capital social c'est-à-dire la capacité à s’organiser et à collaborer avec les autres pour maintenir ou consolider leur position dominante. Bourdieu définit le capital social comme "l’ensemble des ressources actuelles ou potentielles d’un agent qui sont liées à la possession d’un réseau durable de relations plus ou moins institutionnalisées d’interconnaissance et d’inter reconnaissance". De façon intéressante, Putnam, qui n’est certainement pas un marxiste, met en avant l’aspect positif du capital social, celui des réseaux de relations sociales entre les individus qui permettent de faire avancer la démocratie. Cette notion est devenue aujourd’hui un concept très utilisé dans la réflexion sur la redynamisation des régions américaines en déclin.L’action collective, l’ingrédient incontournable de la démocratieLes idées de Robert Putnam sur le lien entre le capital social et la démocratie sont remarquablement exposées dans son premier livre Making Democracy Work: Civic Tradition in Modern Italy. Ce travail est le résultat de plusieurs années de recherche sur la décentralisation en Italie. L’objectif de cette recherche était d’essayer de comprendre pourquoi la décentralisation massive entamée par les autorités italiennes dans le milieu des années 70 a connu un vif succès dans certaines régions et des échecs flagrants dans d’autres. La recherche très approfondie menée par Robert Putnam et une importante équipe universitaire italienne a clairement montré que la réforme a réussi (surtout dans le Nord) dans les endroits où préexistait une culture de collaboration entre les gens, avec de forts liens horizontaux entre les membres de la société et où une culture d’engagement dans le domaine public s’était développée. Tandis que là où la confiance entre habitants était faible, où il n’y avait pas d’histoire d’engagement sur les questions d’intérêt commun et où les liens sociaux étaient surtout verticaux, la réforme a échoué (principalement dans le Sud).Mais Putnam est allé plus loin. Il a mené une analyse comparative des indicateurs de qualité de la gouvernance locale en tenant compte du nombre d’organisations civiles et de la durée de leur existence. Dans certains cas, il a pu remonter jusqu’à la Renaissance. Il a démontré que ce n’était pas forcément les organisations de nature politique qui étaient importantes pour créer une bonne gouvernance, mais toutes les organisations qui amenaient les individus à collaborer entre eux. C’est en effet grâce à ces activités que la confiance en l’autre s’édifie et que l’appréciation pour l’action commune prend forme. Il aime dire de façon un peu provocante que la corrélation la plus forte qu’il ait trouvé dans cette recherche est celle qui existe entre le nombre de chorales fonctionnant au cours des cent dernières années et la qualité de la gouvernance locale. Appartenir à une chorale est depuis toujours une activité très prisée dans les communautés italiennes. Un autre aspect important de ses découvertes est la dimension temporelle qui joue un grand rôle : plus cette culture civique et collaborative s’étend dans le temps, plus la démocratie sera solide. Sur ce point, il rejoint les thèses de Bourdieu sur l’habitus : les règles de comportement sont progressivement intégrées dans la société pour peu à peu devenir des comportements innés. Il a aussi montré que plus les réseaux de collaborations sont horizontaux (non hiérarchiques), plus la culture civique est forte. Les organisations très hiérarchisées ne permettent pas de développer le même sens civique et collaboratif.La révélation de Bowling Alone qui a secoué l’AmériquePutnam a durant toute sa longue carrière académique poursuivi les idées qu’il avait énoncées dans Making Democracy Work et il va, de retour aux États-Unis, les appliquer à son pays. L’ouvrage qui le projette sur le devant de la scène intellectuelle et politique aux États-Unis et qui est devenu un énorme succès de librairie est Bowling Alone: The Collapse and Revival of American Community paru en 2000. L’ouvrage consiste en plus de 500 pages de données sur le capital social aux États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale. Le titre est bien trouvé, puisque le bowling est une activité très populaire dans les petites villes américaines : il est l’occasion d’une très forte socialisation et de l’existence de puissantes ligues. Putnam était lui-même champion de bowling dans sa jeunesse. Dans un pays très riche en enquêtes de tous genres, il examine tout ce qui a trait à l’activité collective des Américains : l'Église, la politique, les syndicats, les sports, les comités de quartier, les différents clubs et sociétés. Il trouve même des chiffres sur les repas pris en famille, les pique-niques, les sorties en groupe au cinéma, les groupes de lecture. Ce que nous révèlent ces chiffres est extrêmement clair, les activités collectives des Américains depuis le milieu des années 60 sont en chute libre. Les Américains préfèrent aujourd’hui vivre seuls ou dans de toutes petites familles et limiter leurs interactions avec les autres.Selon Putnam, cette chute de l’action collective et de l’engagement civique va de pair avec la baisse de confiance en l’État et en la démocratie. Il examine différentes explications mais pour lui une des raisons principales est le temps que les individus, à partir de la fin des années soixante, passent devant la télévision. La télévision a directement remplacé l’engagement collectif et, selon lui, internet poursuit cette tendance. Mais, à la différence de la télévision, ce dernier est au moins plus interactif et peut, dans certains cas, recréer des réseaux de relation. Il remarque aussi un renforcement dans les positions individualistes des jeunes générations qui voient l’appartenance à des institutions comme contraignante. Il juge que ce dernier facteur est dans certains cas encore plus fort que l’impact de la télévision. Il commente d’ailleurs, se référant à la devise française, que le 21e siècle est le siècle de la liberté, ceci au détriment de l’égalité et de la fraternité. Il voit cependant un engagement collectif toujours fort dans les mouvements plus extrêmes politiquement, comme chez les évangélistes blancs. Le problème avec le renforcement du capital social dans ces mouvements, c’est qu’il se construit contre les autres et avec une idée négative du reste de la société. C’est un capital social de repli sur soi qu’il qualifie de "bonding social capital".Putnam poursuit ses investigations. Dans un autre livre très remarqué, Our Kids: The American Dream in Crisis, il montre encore une fois avec une grande quantité de chiffres à l’appui que la pauvreté aux États-Unis et surtout la pauvreté des enfants est aujourd’hui largement causée par la réduction des liens sociaux et familiaux. Ceux-ci jouent un rôle important à travers la capacité d’apporter les ressources financières nécessaires au fonctionnement du foyer, du renforcement de la capacité à aider l’enfant dans son éducation, mais aussi de faciliter le processus de socialisation. Le livre a d’autant plus d’impact qu’il sort au même moment qu’un autre livre qui secoue l’Amérique, Deaths of Despair and the Future of Capitalism écrit par Angus Deaton, prix Nobel d’économie, et Anne Case, tous deux mariés et professeurs à Princeton. L’essai révèle la crise profonde que vit l’Amérique des petites villes et des campagnes où l’espérance de vie est en baisse, le suicide et l’addiction à des niveaux jamais égalés, et où le désespoir est rampant.Le travail de Putnam sur le civisme et la valeur de l’engagement collectif n’est pas nouveau. Alexis de Tocqueville avait déjà vu la capacité des Américains à s’organiser entre eux et à se regrouper en associations comme l’une des grandes forces de la démocratie américaine. Ce qui rend son travail très novateur, c’est surtout l’aspect systématique de sa recherche et la très solide base quantitative de son travail. Les responsables politiques américains ne semblent pas non plus avoir eu conscience, avant que le livre ne paraisse, de combien la sociabilité s’était réduite aux États-Unis. De nombreux commentateurs ont vu plus tard cette érosion du capital social favoriser fortement l’attrait pour un populisme américain qui appelle à revenir à une Amérique plus connectée et où les communautés, surtout blanches, sont plus vibrantes. Beaucoup voient dans le slogan de la campagne de Donald Trump, "Make America Great Again", une possibilité de reconnexion et de redynamisation de la vie communautaire.Une critique qui peut cependant être faite sur le travail de Putnam est qu’il donne relativement peu d’importance au rôle que jouent la très rapide montée des inégalités et les frustrations économiques dans l’effritement de l’action collective aux États-Unis. Bon nombre des régions les plus touchées par la solitude et le doute sur la valeur de la démocratie sont aussi celles qui sont le plus isolées économiquement. Putnam examine cette question mais curieusement ne la trouve pas déterminante.Putnam reconnaît que l’érosion du capital social est particulièrement forte aux États-Unis mais il soupçonne qu’il s’agisse d’un phénomène commun à l’ensemble du monde occidental. L’ouvrage de Jérôme Fouquet, L’archipel français : Naissance d’une nation multiple et divisée, qui s’appuie également sur une recherche statistique très approfondie, confirme que les mêmes tendances de désengagement des individus des institutions sont très perceptibles en France. Jérôme Fouquet voit, en particulier depuis les années soixante, deux grandes institutions qui ont été les plus structurantes de la vie sociale perdre rapidement leur emprise sur la société : l’Église catholique et le Parti communiste français. La perte d’influence de ces institutions nourrit une forte fragmentation de la société et une importante perte de cohésion sociale. En Europe, le phénomène d’érosion des liens sociaux semble cependant moins puissant qu’aux États-Unis car certains aspects de la vie sociale semblent plus résilients, probablement parce qu’elle s’est construite sur un temps beaucoup plus long. Ce phénomène, comme indiqué dans la note d’enjeux de l’Institut Montaigne sur les corps intermédiaires, est l’un des défis que ces corps doivent relever.La réponse à l’effritement du capital social et au renforcement de l’individualismeDans Bowling Alone, Putnam offre très peu de pistes sur la façon de répondre à l’érosion du capital social, mais, pressé de le faire dans tous ses engagements publics, il offre finalement une vision de l’avenir dans The Upswing: How America Came Together a Century Ago and How We Can Do It Again, qu’il a écrit avec Shavlyn Romney Garrett. "We" est en gras et en rouge dans le titre pour indiquer que tout retour vers une société plus conviviale, plus civique et plus connectée dépend d’abord et avant tout des Américains eux-mêmes. Dans cet ouvrage, Putnam reprend la théorie des changements sociaux par cycles. Il compare le degré d’individualisme durant différentes périodes de l’histoire des États-Unis. Selon les analyses des auteurs, les États-Unis auraient été un pays extrêmement individualiste durant l’âge d’or du capitalisme américain entre 1870 et 1920. Tout comme aujourd’hui, le capital social était à cette époque faible, le narcissisme de la bourgeoisie très élevé, les inégalités très fortes. Pour le démontrer, il utilise des analyses statistiques originales et sophistiquées mais qui ont été très contestées, se servant d’outils d’intelligence artificielle dernier cri. Il mesure par exemple le degré de narcissisme en recherchant dans les bases de données d’ouvrages de Google, qui remontent très loin dans le temps, combien le "Je" est utilisé par rapport au "Nous" dans les livres de l’époque. Il en déduit que, comme aujourd’hui, l’âge d’or du capitalisme était très narcissique.Putnam compare la période de l’âge d’or du capitalisme avec celle qui suit, à partir du début du 20e siècle, qui selon les auteurs est une ère de très fort engagement civique durant laquelle de multiples nouvelles institutions favorisant les collaborations horizontales se mettent en place pour répondre aux problèmes du moment. Une des grandes innovations dans ce registre est la création des syndicats. Putnam explique ce changement par le rôle des "progressistes", des personnes relativement jeunes qui se sont engagées pour faire changer les choses et ont finalement créé un cercle vertueux de transformations qui a fortement marqué le système politique américain. Le pays a alors vu les inégalités se réduire, la société accepter davantage de compromis, et une vie communautaire se redynamiser avec la naissance des très nombreuses associations. Il cite des personnalités comme Florence Kelly, Lillian Wald, John Dewey, Jane Adam qui ont contribué à réveiller une conscience sociale dans les esprits de nombreux Américains et ont permis aux élites de prendre conscience de combien les inégalités érodaient la cohésion sociale, un thème que Putnam avait peu examiné dans ses ouvrages précédents. Dans ce livre, il appelle à une nouvelle révolution socio-culturelle où les citoyens doivent reprendre conscience de l’importance de se préoccuper des autres et de la société dans son ensemble. Toutefois, le livre ne donne aucun signe avant-coureur que cette transformation est en train de se dérouler aujourd’hui. Les auteurs espèrent seulement que, comme cela s’est passé une fois dans l’histoire américaine, cela va se répéter.Les conclusions de Putnam et sa comparaison entre la période de l’âge d’or du capitalisme et la situation actuelle ont été fortement critiquées sur le plan méthodologique, mais aussi pour un manque d’appréciation de la différence de contexte entre l’âge d’or et aujourd’hui. L’âge d’or avait des institutions en place, notamment religieuses, qui étaient en sommeil mais présentes. Aujourd’hui, les grandes institutions structurantes de la société s’effondrent. La tentation est forte de voir le monde évoluer par cycles et de s’imaginer que la société va en quelque sorte s’autoréguler, mais rien ne prouve que les problèmes de désistement des institutions et d‘effritement de l’engagement civique vont doucement se résorber grâce à la prise de conscience de leaders éclairés. Cela reste dans le domaine du possible mais il est clair que beaucoup des transformations qui se passent aujourd’hui aux États-Unis et dans les vieilles sociétés industrielles sont là pour rester. Les nouvelles technologies et la nature de l’économie de consommation continueront à pousser fortement les sociétés vers plus d’individualisme. Les institutions et notamment celles qui supportent nos démocraties, les corps intermédiaires en tête, devront faire un très grand effort pour s’adapter à cet état de fait.Copyright Image : ROBERTO SCHMIDT / AFPUn homme traverse une rue près d'un drapeau américain surdimensionné hissé près de la rivière Hudson à Jersey City, New Jersey, le 11 septembre 2021, en commémoration des attaques terroristes contre les tours jumelles.ImprimerPARTAGERcontenus associés 30/05/2023 Démocratie : la fin d'un modèle ? - Grand entretien avec Francis Fukuyama Francis Fukuyama Dominique Moïsi 19/06/2023 L'Amérique : pays méconnaissable mais allié indispensable Dominique Moïsi