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30/05/2023

Démocratie : la fin d'un modèle ? - Grand entretien avec Francis Fukuyama

Démocratie : la fin d'un modèle ? - Grand entretien avec Francis Fukuyama
 Francis Fukuyama
Auteur
Senior Fellow à l'Institut d'études internationales Freeman Spogli de l'Université de Stanford
 Dominique Moïsi
Auteur
Conseiller Spécial - Géopolitique

Quelles perspectives pour le modèle démocratique à l’heure d’un monde multipolaire ? Peut-il encore prospérer ou a-t-il entamé son inexorable déclin ? Dans ce grand entretien accordé à l’Institut Montaigne, Francis Fukuyama répond aux questions de Dominique Moïsi sur l’avenir de la démocratie, les dix ans de la guerre en Irak et le sombre chapitre ouvert par le conflit russo-ukrainien. Ce grand entretien est aussi l’occasion de retracer le parcours d’une pensée mise à l’épreuve par les défis de son temps; le cheminement d’un intellectuel aussi influent que l’auteur de La fin de l’histoire.

L’année 2023 est celle du 20e anniversaire du déclenchement de la guerre en Irak. Dans une interview pour la Fondation Carnegie pour la paix, vous reconnaissez des erreurs d'interprétation sur le sujet. Pourriez-vous retracer l'évolution de votre position sur cette guerre ?

Vingt ans après le début de cette guerre, notre foi absolue dans le modèle démocratique et sa capacité à prospérer dans le monde entier s'est affaiblie, si ce n’est effondrée. Plusieurs années avant la guerre, j'avais signé une lettre de la main de Bill Kristol, ancien chef de cabinet de l'administration de George H. W. Bush. Cette lettre soulignait la nécessité d’agir pour arrêter Saddam Hussein. La portée morale des arguments qu’elle soutenait était particulièrement forte me semblait-il : Saddam Hussein était pire que son prédécesseur à presque tous les égards. On a tendance à oublier l’intensité de la peur qui avait saisi les Américains dans les mois suivant les attentats du 11 septembre. L'attaque terroriste du World Trade Center avait tué 3 000 personnes, mais si Al-Qaïda l’avait voulu, cette attaque aurait pu faire 30 000 victimes. À l'époque, les Américains ne cessaient de penser à une prochaine attaque et avaient tendance à surestimer l’ampleur des menaces.

Au cours de cette période, je travaillais sur plusieurs projets autour de la mise en place de structures institutionnelles dans les pays en développement. Je portais une attention toute particulière à l'Amérique latine. Les États-Unis avaient tenté d’y structurer des États comme au Salvador, au Nicaragua ou dans d'autres pays voisins, ce qui s’était avéré un échec patent. Il me semblait alors que nous avions le devoir de nous engager dans une forme de conversion du Moyen-Orient à la démocratie. Or, il s’agissait d’une région que nous comprenions mal. Les hommes politiques américains ne cessaient de rappeler leurs succès en Allemagne et au Japon. Il est vrai que nous avons occupé ces deux pays pendant deux générations et qu'ils sont devenus des démocraties, mais l’on ne pouvait comparer l’incomparable et transposer invariablement ces succès dans d’autres régions du monde. Étions-nous prêt à la même chose en Irak ou en Afghanistan ? Pour moi, en Irak, la réponse était non, nous ne pouvions entamer un processus que nous étions incapables de mener à son terme.

Quand la guerre a commencé, je ne mesurais pas le niveau d’impréparation des États-Unis. Donald Rumsfeld, ancien Secrétaire à la défense de l'administration de George W. Bush, prévoyait un retrait d'Irak à la fin de l'année 2003, après avoir installé Ahmed Chalabi à la tête du pays. Pour lui, la démocratie s'imposerait ensuite d'elle-même. La composition de l'administration Bush à l’époque a eu une influence considérable sur la formation de ces opinions, de nombreux décideurs ayant été témoins de la chute du mur de Berlin. Dans son sillage, l’année 1989 avait entraîné une série de transitions vers la démocratie au sein des pays d'Europe de l'Est, abandonnant l'empire communiste pour rallier le bloc de l’Ouest. Sur le même modèle, de nombreux conseillers politiques pensaient pouvoir transposer cette expérience de démocratisation européenne au Moyen-Orient, en sous-estimant de façon flagrante l’importance des différences culturelles entre les deux régions. Les raisons à même de dissuader le Moyen-Orient de s'occidentaliser ou d’adopter des institutions occidentales étaient pourtant légion.

C’est cette méconnaissance des spécificités de la situation qui est à l'origine de ma rupture avec mes amis néo-conservateurs. J'étais également très troublé par l’assurance frisant l'arrogance de l'administration Bush. Cette croyance absolue qu’ils avaient de détenir la vérité sur ce qui était bon pour la région, leurs certitudes concernant la chute prochaine de la dictature d'Hussein comme la conviction de voir leur projet couronné de succès, toutes ces projections étaient terriblement erronées.

Du passé revenons maintenant au présent, où l’on retrouve des incompréhensions similaires entre les différentes régions du monde. En particulier, comment réagissez-vous à la position de neutralité qu'adoptent les pays du “Sud global” sur l’Ukraine, entre les États-Unis et la Russie ?

Tout d'abord, je voudrais lever un malentendu concernant la démocratie. Être un État dont la forme du gouvernement est démocratique ne signifie pas nécessairement que la démocratie y est promue et sanctuarisée comme idéologie suprême et absolue. Cela n’entraîne pas mécaniquement non plus la défense systématique, par les leaders politiques de ces États, des autres démocraties dans le monde.

Nous, Américains et Français, sommes biaisés sur cette question, car la Démocratie est l’essence même de notre identité nationale. Mais il faut bien avoir en tête que pour certains États, la démocratie n’est rien d’autre qu’une forme de gouvernement. En France, il s'agit d'une tradition républicaine issue de la Révolution. Aux États-Unis, la démocratie s’incarne dans la Constitution, vénérée comme un texte sacré par de nombreux Américains. Cela explique que la démocratie soit, pour nos deux pays, un principe directeur dans nos relations internationales. Si de nombreux pays d'Amérique du Sud, le Brésil ou l'Inde sont désormais des démocraties, la démocratie n'occupe pas la même place dans leur identité en tant qu’États, et ne joue pas le même rôle dans leurs rapports au reste du monde.
 
La politique étrangère joue également un rôle clé sur cette question. De nombreux pays, notamment en Amérique latine, ont souffert de l'hégémonie américaine, une hégémonie plutôt économique que militaire certes, mais dont l’héritage suscite un fort ressentiment. Alors que l'Union soviétique soutenait le Congrès national africain (ANC Sud-africain) pendant la guerre froide, l'administration Reagan a fourni des armes et un soutien à certaines forces anti-libération, en Angola notamment, mais aussi au Mozambique, deux pays du camp opposé à celui de Conseil national africian. Il faut aussi noter que les pays du Sud, très attachés à leur souveraineté, se considèrent comme des États-civilisation à part entière. Dans de nombreux cas de figure, d’autres intérêts viennent prendre le pas sur la promotion du modèle démocratique.

Troisième point enfin, la démocratie américaine, très perturbée ces dernières années, n'a plus l’attrait qu’elle pouvait avoir dans les années 1980. À l'époque, Ronald Reagan était sûr de lui, les États-Unis ne souffraient ni des grandes divisions que le pays connaît aujourd’hui, ni des crises permanentes liées à la violence armée, aux questions raciales ou identitaires. Pour de nombreux Américain, la croyance selon laquelle la page de l’histoire terrible du racisme était tournée, et qu’un ordre post-racial s’ouvrait, était très ancrée à l’époque.

Force est de constater que le cours des évènements a pris la tournure opposée, comme l’a démontré le backlash nationaliste et populiste de la présidence de Donald Trump. Et l’ancien président est toujours présent : Donald Trump se présente à nouveau à l’élection américaine de 2024, et il pourrait être réélu. En un mot, les États-Unis ne sont plus ce modèle de démocratie qu’ils ont été par le passé.

Nous ne vivons plus dans un monde bipolaire, même si la compétition sino-américaine est probablement appelée à dominer le monde. En tant qu'universitaire, vous avez réfléchi tout au long de votre vie sur le sens et l'avenir de la démocratie, quel regard portez-vous sur cette nouvelle configuration ?

Tout d’abord, le primat de la géopolitique sur l'idéologie n’est pas un phénomène nouveau, nous l’avons déjà vécu pendant la guerre froide. Poussés par l’impérieuse nécessité de contrer l'Union soviétique, les États-Unis ont montré à différentes occasions qu'ils pouvaient passer des accords avec des dirigeants peu fréquentables, anti-démocratiques et corrompus, de l'Arabie Saoudite à l’Iran, en passant par les Philippines. Nous vivons dans un monde régi par le pouvoir et la géopolitique : il n'existe aucun pays qui fasse de la démocratie, au sens idéologique du terme, un principe directeur, unique et dominant de sa politique étrangère.

En réalité, nous avons vécu une sorte de parenthèse après la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique, pendant laquelle la puissance des États-Unis était telle que les considérations géopolitiques étaient, de facto, moins prégnantes. À cette époque, le budget de défense américain équivalait, dans le monde, à la somme de tous les budgets de défense réunis. Cette extraordinaire hégémonie n’était pas seulement militaire, mais également économique, politique et culturelle. Mais cette parenthèse était tout à fait exceptionnelle, historiquement, la répartition des pouvoirs dans le monde est beaucoup plus équilibrée. Nous venons de revenir à une configuration "classique", avec un monde plus multipolaire, organisé autour de multiples clivages idéologiques.

En outre, pour l’opinion publique, l’appréciation d’un système politique, le fait de savoir s’il est "bon" ou "mauvais", ne se construit plus seulement sur des considérations morales. De ce point de vue, le pouvoir, seul, fait foi : le système politique le plus puissant tend à bénéficier d’un soutien accru.

Ce fut le cas pour les États-Unis entre 1989 et 2008 environ, comme pour la Chine depuis. C’est la raison pour laquelle de nombreux pays s’emploient à imiter Pékin, et les États-Unis perdent ainsi de nombreux "clients politiques".

Depuis Donald Trump et la marche sur le Capitole du 6 janvier 2021, les États-Unis n'incarnent plus le rêve de la démocratie mais plutôt son cauchemar. À quel point l'avenir de l'Amérique vous préoccupe-t-il ?

J’espère évidemment que l’influence de Donald Trump décline, mais c’est loin d’être le cas aujourd’hui : au lieu de s’effacer, l'ex-président parvient de nouveau à attirer l’attention des médias ces derniers mois. Il prend ainsi de l'avance sur son rival au sein du camp Républicain, le gouverneur de Floride Ron DeSantis.

On note cependant que le noyau dur des partisans de Trump ne rallie pas plus d'un tiers de l’ensemble de l'électorat. Le tiers le plus à gauche de l’échiquier politique ne le soutiendrait jamais et le tiers médian, quant à lui, semble se lasser. Bien que cette portion adhère aux positions républicaines et conservatrices sur des questions majeures comme l'immigration, cette part de l'électorat n’est pas composée de soutiens de Trump de la première heure. À ce stade, me semble-t-il, la probabilité de son retour est encore assez faible.

Face aux Républicains, les démocrates doivent proposer une alternative solide. Joe Biden est déjà très âgé et la vice-présidente, Kamala Harris, peu populaire. Un scénario qui verrait la santé de l’actuel président décliner, permettant ainsi à Trump ou un autre Républicain d’accéder au pouvoir, n’est pas non plus à écarter.

Les Européens doivent demeurer sur le qui-vive. La situation reste particulièrement périlleuse. Les élections de novembre ont néanmoins apporté leur lot de réconfort. Avec les élections de 2024 en ligne de mire, les Républicains avaient fait la promotion de candidats ayant contesté la légitimité de celle de Joe Biden. Finalement, nombreux sont les démocrates qui l’ont emporté dans la quasi-totalité des swing states. Oui, les électeurs se sont lassés de ce discours. 

En matière de diplomatie française, Emmanuel Macron a tout l’air de prôner l'équidistance entre la Chine et les États-Unis au détriment de ses relations avec le reste du monde occidental. Trois éléments semblent jouer un rôle dans cette prise de position : la persistance d'une tradition gaulliste dévoyée, des vues profondément divergentes sur la manière de définir les relations avec la Chine, et la conviction qu'il y aurait trop d'incertitudes pour compter sur les États-Unis. Il y a là un étrange souhait qui ne dit pas son nom : voir l'Amérique en difficulté. Quel regard portez-vous sur l'avenir politique de la France ?

Que l’Europe ait davantage d’autonomie vis-à-vis des États-Unis me semble une ambition louable. En réalité, les États-Unis eux-mêmes poussent l'Europe à assumer davantage de responsabilités dans la garantie de sa propre sécurité et de sa défense, en augmentant significativement ses dépenses en la matière.

En l’état, il serait cependant illusoire d’aspirer purement et simplement ne "plus dépendre" des États-Unis, la guerre en Ukraine en donne l’illustration la plus éloquente. Les États-Unis demeurent un allié incontournable pour les Européens en période de guerre de haute intensité, avec des besoins capacitaires et de financements très importants. La France et l'Allemagne ne pourraient soutenir les Ukrainiens comme Washington l’a fait. Si l'idée d'une autonomie stratégique européenne est séduisante, la route pour y parvenir est encore longue.

Selon moi, le recours à la tradition gaulliste, comme les illusions entretenues à l’égard de la Chine reposent sur des postulats erronés. La détérioration des relations sino-américaines est, à mon sens, la responsabilité de la Chine à plus de 90 %. Chacune des vagues marquantes de dégradation de ces relations ont été initiées par Pékin : des politiques d’exclusion à l’égard d'entreprises occidentales à la menace sur Taiwan, en passant par les manœuvres de Pékin en mer de Chine méridionale.

Il est vain d’envisager maintenir une équidistance entre une Chine totalitaire et une Amérique démocratique, d’autant plus que celle-ci, sous l’impulsion de plusieurs présidents, a réellement tenté de maintenir un engagement avec Pékin.

Lorsque l'on considère l'évolution de la politique française, on est frappé par la colère, sinon la haine que suscite Emmanuel Macron dans l'opinion publique. Ce phénomène est représentatif d'une tendance plus globale liée aux évolutions de la démocratie à l'ère numérique, oscillant entre culte de la personnalité et profonde défiance à l’égard des figures de pouvoir. Depuis la Californie, comment percevez-vous la situation qui prévaut en France ?

Tout d’abord, il existe une double fracture entre, d’un côté, des zones urbaines exposées à l’économie globalisée, avec une population évoluant dans un environnement pluraliste, et, de l’autre, les populations en marge grandes villes, n'accédant qu’à un faible niveau d’éducation. Ce constat s’applique à la France comme aux États-Unis.

Le soutien aux Gilets Jaunes est étroitement lié à la densité de population. Ce soutien augmente à mesure que la distance entre la personne et une grande ville s'accroît. Cette tendance reflète les disparités économiques créées par la mondialisation, où les personnes instruites gagnent des salaires beaucoup plus élevés parce que le rendement de l'éducation est plus important. De ce point de vue là, la France n’est pas un cas isolé, et d’autres pays ont connu des mouvements populistes comparables. La grande différence que j’identifie concerne le poids de la gauche en France, qui est beaucoup plus important et populaire qu'aux États-Unis. Bernie Sanders est certes allé au-delà de ce que beaucoup espéraient lorsqu’il a tenté d'accéder au pouvoir en 2016, mais l’extrême gauche comme la gauche populiste demeurent relativement faibles aux États-Unis. En France, les manifestations contre la réforme des retraites sont majoritairement portées par les syndicats, qui demeurent une base solide pour les partis de gauche. En ce sens, le pays conserve encore ses traditions politiques les plus anciennes.

Comment les démocraties peuvent-elles lutter contre le populisme aujourd’hui ? Quelles pistes vous viennent à l'esprit à ce sujet ?

On débat pour savoir qui de l’économie ou de la culture serait la force motrice du populisme. Selon moi, ces deux déterminants interagissent ensemble. Sur le plan culturel, on note un fort ressentiment lié à la réussite des élites, qui ont protégé leurs positions et, bien souvent, adoptent des attitudes méprisantes à l’égard des plus précaires.
Mais ne cédons pas au piège qui consiste à associer les populistes de droite à des racistes xénophobes, incapables de comprendre le monde dans ses nuances et sa complexité. Ce discours méprisant ne fait que nourrir davantage le ressentiment ambiant.

Les politiques économiques, quant à elles, font l’objet d’ajustements afin de s'attaquer aux nombreuses inégalités engendrées par la mondialisation portées par les États-Unis durant les décennies 1990 - 2000 notamment. Il est difficile de dire si ces ajustements seront suffisants, d'autant plus que la technologie joue aussi un rôle prépondérant dans le développement de ce ressentiment. Le fonctionnement des réseaux sociaux affecte très sérieusement les bases de la délibération démocratique. Les faits alternatifs amènent à contester la crédibilité de réalités tangibles. Déterminer la marche à suivre pour dépasser complètement ces divisions est un véritable défi.

Deux théories s'affrontent à propos des démocraties et de leur avenir. La première présage leur déclin, dans le sillage des États-Unis, avec un grand vainqueur au sortir de la guerre en Ukraine : Pékin. L'Amérique n'en sortirait ni plus puissante, ni la Russie plus faible. La seconde théorie postule que les régimes autoritaires ne seraient en réalité pas aussi doués pour la guerre - on l’a vu en Russie avec Poutine - et que seuls les pays démocratiques, comme l'Ukraine, se montreraient véritablement résistants et combatifs. De quel côté vous situez-vous ?

Je suis plus optimiste pour l'avenir. Les pays autoritaires peuvent commettre de graves erreurs, le cas de Poutine en Ukraine le prouve, tout comme celui de Xi Jinping et sa politique du "zéro covid", particulièrement décriée. Mais, ce qui compte le plus, c'est l'impressionnante solidarité dont ont fait preuve les pays de l'OTAN et de l'Occident, y compris le Japon.

Il n’est donc pas certain que Pékin sorte vainqueur de cette séquence. Notons également que la menace que la Chine fait peser sur Taïwan est bien antérieure à l'invasion russe en Ukraine. Seulement, la possibilité qu'une grande puissance ait recours à la force de façon aussi directe est désormais considérée avec le plus grand sérieux. Les Occidentaux s'y préparent : l'OTAN s’élargit, avec l’adhésion de la Finlande et, espérons-le, de la Suède. L’unité de ce front, l’intensité de cette solidarité et cette détermination à résister face à toute manœuvre agressive sur le plan géopolitique, sont sans commune mesure en comparaison de la situation que l’on connaissait il y a un an et demi. Certes, ce ne sera probablement pas suffisant pour relever l’ensemble des défis auxquels nous sommes confrontés. Néanmoins, c’est déjà un premier pas crucial afin de nous prévenir des scénarios les plus sombres.

 

Copyright Image : Stefani Reynolds / AFP

Une silhouette est visible derrière un drapeau américain et ukrainien alors que des personnes se rassemblent pour la Journée de solidarité avec l'Ukraine au Lincoln Memorial à Washington, DC, le 20 février 2022.

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