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12/12/2022

6 mois de Rassemblement National à l'Assemblée : déterminants, bilan provisoire et perspectives

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6 mois de Rassemblement National à l'Assemblée : déterminants, bilan provisoire et perspectives
 Gilles Ivaldi
Auteur
Chargé de recherche CNRS au CEVIPOF 
 Elizabeth Pineau
Auteur
Journaliste politique
 Blanche Leridon
Auteur
Directrice Exécutive, éditoriale et Experte Résidente - Démocratie et Institutions

Il y a tout juste 6 mois, le 19 juin 2022, 89 députés RN étaient élus à l'Assemblée nationale, avec 18,7 % des voix. De 8 députés seulement au sein de la législature précédente, le parti s'impose aujourd’hui comme la principale force d’opposition à droite. Cette victoire, la plus importante de l'histoire du parti, est l’aboutissement d'une longue stratégie qui a mêlé, ces quinze dernières années, dédiabolisation, tournant social-populiste, renouvellement des figures et ancrage progressif dans les territoires. Elle est néanmoins toujours en dynamique, soumise aux tensions qui tiraillent un parti désormais enjoint à la crédibilité et à la respectabilité s'il souhaite un jour conquérir le pouvoir. Afin de décrypter les déterminants de ce résultat, dresser le bilan provisoire de ces six premiers mois et envisager les perspectives qui s'ouvrent pour le parti, l'Observatoire du populisme de l'Institut Montaigne a interrogé deux spécialistes : un universitaire, Gilles Ivaldi, chercheur au CEVIPOF de sciences Po, spécialiste de l’extrême droite ; et une journaliste, Elizabeth Pineau, correspondante à l'Élysée et à Matignon, qui a eu l'opportunité de suivre Marine Le Pen et différents cadres du parti durant leur campagne puis à l'Assemblée nationale. 

Anatomie d'un vote : quinze année de dédiabolisation et de "social populisme"

Le résultat de juin 2022 défie les sondages et parachève le succès déjà obtenu par Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle, où elle remporte 13 millions des voix, dépassant très largement son score de 2017. Contrairement à l'élection de 2002, qui avait permis à son père Jean-Marie Le Pen de se qualifier au second tour, ce résultat n’a pas provoqué de manifestations contestataires massives, entérinant une forme de banalisation du parti et de son discours. Cette consolidation électorale est le résultat d’une longue trajectoire engagée dès 2007, assise sur deux principaux piliers : la désormais célèbre "dédiabolisation" d'une part, et l'affermissement d’un "social populisme" d’autre part. Elle est également le fruit d'un méticuleux travail d’enracinement dans les territoires : au Sud, avec des figures comme Louis Aliot à Perpignan et David Rachline à Fréjus. Au Nord, où Steeve Briois à Hénin-Beaumont et Sébastien Chenu à Beauvais bénéficient désormais d'une solide implantation locale. 

Quinze années de dédiabolisation

Premier élément pour comprendre le score obtenu aux législatives de 2022 : la stratégie désormais bien connue de dédiabolisation, menée depuis quinze ans sous la férule de Marine Le Pen. Une stratégie périlleuse pour les cadres du parti, constamment pris en étau entre l'affirmation de politiques radicales - postures historiques du parti - et la recherche d'une crédibilité et d’une acceptabilité politique, médiatique et sociale. La dédiabolisation, qui s'appuie avant tout sur le discours et non sur le fond, ne doit pas être interprétée comme une prise de distance avec l'extrême droite. Le parti demeure très profondément nationaliste, eurosceptique, avec un agenda souverainiste prônant la préférence nationale. Défenseur de l'ordre et de l'autorité, il conserve également cette coloration sur les questions de société. Il y a donc bien une continuité idéologique avec le FN de Jean-Marie Le Pen, et la culture politique d’extrême droite se maintient sur un certain nombre de sujets comme l'immigration. 

Premier élément pour comprendre le score obtenu aux législatives de 2022 : la stratégie désormais bien connue de dédiabolisation, menée depuis quinze ans sous la férule de Marine Le Pen. 

Le raffermissement du parti et de son implantation passe aussi par les liens qu'il est en capacité de nouer à l'international, qu'il s'agisse de la Russie jusqu'à une période récente, mais aussi des liens que Marine Le Pen entretient avec des partis comme Vox en Espagne ou, plus récemment, le Fidesz de Viktor Orbán en Hongrie. Ce dernier en offre un éloquent exemple : initialement rétif à toute collaboration avec Marine Le Pen qu'il jugeait trop radicale, Orbán s’est progressivement rapproché du RN, à mesure que son discours se lissait - et que celui du premier ministre hongrois se durcissait. 

S'agissant des changements programmatiques, ils s'effectuent dans trois domaines principaux : le parti veut se présenter comme plus libéral et progressiste sur les questions sociales et familiales, il s'empare de sujets féministes - contre les violences domestiques par exemple - et s'approprie plus généralement la question des droits des femmes, essentiellement pour mieux discréditer l'islam (sans rien proposer néanmoins en faveur d'une égalité renforcée) ; enfin il entretient désormais une position beaucoup plus floue sur l'Europe, comme l'ont fait les partis d’extrême droite italienne : La Lega ou Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni : tous ont modéré leurs discours anti-européens pour renforcer leur crédibilité et rassurer les électeurs modérés. Mais là encore, ils ne doivent pas dissimuler les tendances de fond qui persistent au sein du RN. Certes la rhétorique est lissée, mais le fond est toujours le même chez Le Pen, notamment sur l’immigration. Marine Le Pen n'utilise certes pas l'expression "grand remplacement" mais dénonce une "immigration de peuplement", nourrie par des "gens qui ne partagent ni nos habitudes ni notre culture". Le fond de son discours ressemble à celui d'Éric Zemmour, seul le choix des mots est plus retenu, policé. 

L'émergence d'un social populisme

Deuxième élément permettant d'expliquer les évolutions du parti : son tournant social - populiste. Il se manifeste par l'importance croissante accordée aux sujets socio-économiques dans le programme et le discours du RN. Des sujets qui, après la crise économique de 2008 s’orientent vers des positions plus à gauche : sur les salaires, les retraites, la protection sociale ou les services publics. Le coût de la vie et le pouvoir d'achat s'imposent également de plus en plus comme les sujets phares du RN et de ses électeurs. Un examen approfondi des préoccupations des électeurs du RN montre que  le pouvoir d'achat arrive en priorité, à 67 %, devant l'immigration (53 %) et les retraites (32 %). Il n'est pas anodin dans ce contexte que le groupe RN a l'Assemblée ait voté la loi sur le pouvoir d'achat de juillet 2022 comme pour mieux conforter son statut de parti à l'écoute des préoccupations et des difficultés des Françaises et des Français. Pas anodin non plus que le parti affirme sa très forte opposition à la réforme des retraites, là où jusqu'à très récemment il prétendait encore revenir à la retraite à 60 ans.

Les textes et amendements soutenus par le RN à l'Assemblée depuis le début de la législature illustrent à la fois la dédiabolisation et cette orientation social-populiste. On y perçoit un mélange de sujets traditionnellement rattachés au RN et ses thèmes fétiches, auxquels se mêlent d'autres sujets, instrumentalisés par le parti face au gouvernement et à l'opposition de gauche. Le port de l'uniforme, l'introduction de la proportionnelle aux élections législatives, la présomption de légitime défense pour les policiers, l'exclusion des travailleurs étrangers des élections professionnelles et la fin des allocations chômage pour les étrangers non communautaires…

Les textes et amendements soutenus par le RN à l'Assemblée depuis le début de la législature illustrent à la fois la dédiabolisation et cette orientation social-populiste. 

Tous ces "marqueurs" propres au RN côtoient désormais des sujets nouveaux, plus "mainstream", comme la réforme de la fiscalité locale, le contrôle des Ehpads par les Parlementaires ou la constitutionnalisation de certains droits comme l'IVG. Autre élément révélateur de cette tendance : la demande du RN de se voir confier la présidence du groupe d'étude sur l'antisémitisme. 

La respectabilité et la crédibilité comme boussoles

Au-delà des thèmes, cette tendance s'impose dans l'attitude des élus RN. Dès les premiers jours, leur présidente Marine Le Pen les enjoint à bien se comporter, à respecter les règles du débat démocratique, sur la forme comme sur le fond, en opposition à des élus LFI qualifiés de perturbateurs, semant le chahut, accusés de faire de l'hémicycle un théâtre. La radicalité et l'outrance sont, sur le fond et hors de l'hémicycle, laissées à Éric Zemmour, sorte de "faire-valoir", opportunément utilisé dans le décor électoral de l'année 2022. La stratégie est claire : faire oublier le passé du parti, et s'imposer comme un nouveau mouvement.

La radicalité et l'outrance sont, sur le fond et hors de l'hémicycle, laissées à Éric Zemmour, sorte de "faire-valoir", opportunément utilisé dans le décor électoral de l'année 2022. 

Marine Le Pen, peu présente dans l’hémicycle sur la dernière législature devient la "Présidente Le Pen". Elle prend la parole de façon beaucoup plus solennelle, affiche sa volonté de guider son parti dans une "opposition constructive". Le large score obtenu par le RN aux élections législatives leur permet par ailleurs d'obtenir deux postes de Vice-présidents : Sébastien Chenu et Hélène Laporte. On assiste également à l'émergence de nouveaux visages, comme celui du député de la Somme Jean-Philippe Tanguy, un jeune homme de 36 ans, diplômé de l'ESSEC et qui a travaillé sur le programme économique de Marine Le Pen.

Avec Jordan Bardella, qui, à 27 ans seulement, s'est très confortablement emparé de la présidence du parti en novembre dernier, incarnant une nouvelle génération particulièrement ambitieuse. Mais les profils comme ceux de Tanguy restent très marginaux au sein du parti, qui ne parvient toujours pas à recruter des cadres issus des grandes écoles et de "l’establishment". La sociologie des cadres du parti reste relativement inchangée. On voit d'ailleurs toujours les mêmes figures à l'Assemblée : Tanguy, Chenu, Le Pen… Les autres restant, pour l'instant, relativement dans l'ombre. Mais localement ils sont présents sur le terrain.

Défis et perspectives

Le retour des vieux démons

La dédiabolisation est un processus au long cours, loin d’être parachevé. Une majorité de Françaises et de Français perçoit toujours le RN comme un parti d’extrême droite (78 % en 2014, 70 % en 2022), dangereux pour la démocratie (51 % en 2014, 54 % en 2022) et xénohobe (61 % en 2014, 52 % en 2022). La persistance de cette vision s'érode lentement, à mesure que le RN parvient à capter de nouveaux électeurs : davantage de femmes par exemples (2022 voit la fin du "gender gap" dans l'électorat du RN), des actifs de 25 à 60 ans, des travailleurs aux faibles niveaux de diplôme et de rémunération, une part plus importante d’électeurs de la classe moyenne et de plus en plus de fonctionnaires, l'importance enfin des électeurs en zone rurale, notamment en 2022 avec l'importance de la question du prix du carburant. Mais le parti ne parvient toujours pas à obtenir le soutien des classes supérieures et des retraités. 

À l'Assemblée, le parti a été récemment rattrapé par ses "vieux démons" : on l’a vu lors de l’incident survenu le 3 novembre 2022, lorsque le député Grégoire de Fournas a prononcé les propos racistes "Qu'ils retournent en Afrique" lors d'une question au gouvernement du député La France Insoumise Carlos Martens Bilongo, au sujet de l’accueil de migrants sauvés en Méditerranée. De Fournas a été sanctionné par une exclusion de deux semaines, ordonnée par le bureau de l'Assemblée nationale.

Le parti ne parvient toujours pas à obtenir le soutien des classes supérieures et des retraités. 

Officiellement, Marine Le Pen joue la carte du malentendu. En réalité, cet épisode l'a beaucoup contrariée et la présidente a prévenu les membres de son groupe que ce type d’incident ne pouvait en aucun cas se reproduire, faute de saper les progrès permis par la stratégie de dédiabolisation. 

Précisons enfin que les députés sont toujours, après six mois de présence, persona non grata à l'Assemblée : aucun autre groupe ne veut mêler son vote au leur. On l'a vu encore récemment lors de l'examen du texte, issu de la majorité présidentielle, visant à durcir les pénalités contre les squatteurs. Le texte a été adopté avec les voix du RN, dont le groupe Renaissance se serait volontiers dispensé. Au-delà des votes, on l'a vu sur des éléments aussi symboliques que le match de football caritatif organisé fin septembre, où les députés de la gauche et certains du parti Renaissance ont refusé de se montrer aux côtés des députés RN pour une photographie d’équipe. 

Un parti hétérogène, en proie aux divisions internes

Plusieurs défis se posent pour l'avenir du parti. Il faut tout d'abord rappeler l'hétérogénéité du RN et les factions internes, avec des clivages qui existent encore. On l'a vu récemment entre un Louis Aliot et un Jordan Bardella par exemple, bien qu'ils soient tous les deux Vice-Président et Président du parti, ou bien entre Steeve Briois, Bruno Bilde et Jordan Bardella. Ces divisions pourraient peser sur l'unité du parti dans les mois qui viennent. 

L'équation stratégique de Marine Le Pen est multiple : plus elle dédiabolise, plus elle prend le risque de perdre les électeurs les plus radicaux et de se couper de l'électorat protestataire. 

Une autre division, entre le Nord et le Sud, affaiblit l'unité du parti. Le RN "du Sud" apparaît beaucoup plus proche de la droite classique, alors que les élus du Nord incarnent des positions souvent plus sociales. L'équation stratégique de Marine Le Pen est multiple : plus elle dédiabolise, plus elle prend le risque de perdre les électeurs les plus radicaux et de se couper de l'électorat protestataire. Son enjeu pour les prochains mois sera donc de capter un électorat plus âgé, plus urbain et plus éduqué, avec des votants appartenant aux classes supérieures, sans se couper de son électorat populaire traditionnel. 

Elle pourrait également occuper l'espace politique laissé vacant par la droite classique. Pour ce faire, il lui faudra clarifier sa position sur la question européenne et amender son projet économique qui reste encore trop à gauche pour une bonne partie des électeurs de droite, dont beaucoup ont préféré le programme plus libéral d'Eric Zemmour en avril dernier. Dernier sujet enfin : le parti ne pourra pas faire l'économie d'une réflexion sur les grands sujets qui s'imposent aujourd'hui, comme le changement climatique, sur lequel le RN n'a que très peu de réponses pour l'instant. 

Les atouts : force politique dominante à droite, Européennes, financement

Le RN est désormais installé comme la force d'extrême droite dominante en France, en marginalisant Éric Zemmour, comme avant lui Bruno Mégret au début des années 2000. Les finances du parti devraient pouvoir être rétablies après 2023 grâce au financement public issu des résultats du RN à l’élection législative (il devrait toucher près de 10 M€). Une nouvelle phase s’amorce donc pour le Rassemblement National au Parlement : celle de la crédibilité et de la professionnalisation d’un nouveau parti "vestes et cravates", la constitution d'un nouveau vivier et l'opportunité de nouvelles alliances, avec la droite classique par exemple.. 

Le parti marque également sa volonté de s'affirmer comme une force d'opposition constructive, contrairement à la NUPES. Lorsqu'on interroge les Français sur leur perception de LFI et du RN, ils sont plus nombreux (53 %) à juger LFI "trop radicale" contre 34 % pour le RN. 29 % des Français estiment que le parti se situe "au bon niveau", et 13 % estiment même que le parti n’est "pas assez radical".

Le parti marque également sa volonté de s'affirmer comme une force d'opposition constructive, contrairement à la NUPES.

Les Européennes en ligne de mire

Les élections européennes de 2024 sont la prochaine étape pour le parti. L'ambition du nouveau président, Jordan Bardella, serait de réussir à réconcilier les deux groupes d'extrême droite présents au parlement européen : Identité et démocratie, auquel appartient le RN (avec l'AfD et la Ligue italienne de Matteo Salvini notamment) et les Conservateurs et réformistes européens (dont Fratelli d’Italia, Vox, les Démocrates de Suède et Droit et Justice en Pologne sont membres). Le jeune président souhaite qu’il n’y en ait plus qu'un seul. L'actuel groupe ID compte 73 membres et il représente la cinquième force au sein du Parlement européen, juste derrière les écologistes. Ajoutés aux 62 membres du groupe CRE, les partis eurosceptiques, pour beaucoup à l'extrême-droite, pourraient à l'avenir constituer une force majeure au sein des institutions européennes, sans compter la présence de ces formations au sein ou à la tête des gouvernements nationaux : en Hongrie, en Pologne, en Italie ou en Suède, notamment.

Comme nous l’évoquions plus haut, il s'agira aussi de resserrer les liens avec Orbán, exclu du PPE, et qui pourrait être tenté par un rapprochement avec le RN français, surtout si ce dernier devient plus "fréquentable". Jordan Bardella veut travailler à l'unité de l'ensemble des représentants patriotes au Parlement. Toutes les études montrent au Parlement Européen que les élus RN y sont très peu actifs. Perpétueront-ils cette tendance ? Au Parlement Européen comme à l'Assemblée nationale ? Il reste encore des lignes de fracture entre tous ces partis en Europe, notamment sur les questions internationales, le rapport à la Russie, l'OTAN ou même la volonté de coopérer ou non avec les institutions européennes.

Jordan Bardella souhaite également recruter de nouveaux cadres, plus compétents et spécialisés, pour renforcer les troupes du RN. Il a déjà renouvelé un certain nombre de figures du parti, comme Steeve Briois qu’il a écarté. Louis Aliot, certes Vice-Président, jouera certainement un rôle, mais il appartient à une autre génération. Qui pourrait, dans la perspective de 2027, rejoindre la dynamique ? Marion Maréchal Le Pen ? Sa tante a dit vouloir lui tendre la main, tout en écartant toute main tendue vers Éric Zemmour et les "félons" du RN qui ont rejoint Reconquête. La nièce de Marine Le Pen incarne indéniablement un atout, à même de ramener avec elle un certain nombre de cadres et de militants. Faut-il élargir vers la droite "classique" ? Ça n'est pas la position de Marine Le Pen, contrairement à un Zemmour qui prônait l’union des droites, comme l'a fait l’Italie lors des dernières élections législatives. Marine Le Pen de son côté, du moins pour le moment, refuse de rallier les Républicains et continue de prôner l'Union des patriotes au-delà de la gauche et de la droite. Quelles que soient les figures, elles devront se saisir avec plus de sérieux et de responsabilité encore des questions économiques, sur lesquelles le parti est très attendu. 

 

La synthèse de cet échange a été rédigée par Blanche Leridon, directrice éditoriale.

 

Copyright : Geoffroy Van der Hasselt / AFP

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