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25/09/2025
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[25 ans] - Les ruptures d'un quart de siècle 

[25 ans] - Les ruptures d'un quart de siècle 
 Marie-Pierre de Bailliencourt
Auteur
Directrice générale
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[25 ans] - Conversations pour demain

Quel doit être le rôle d’un think tank ? Comment contribuer à relier davantage l'entreprise et la cité, la géopolitique et l’économie ? Et comment articuler le monde pour les 25 prochaines années ? Autant de questions par lesquelles Marie-Pierre de Bailliencourt, directrice générale  de l’Institut Montaigne, clôturait les “Conversations pour demain”.

Chers amis,

Avant même de commencer, je tiens à rassurer François Sureau. Nous avons délibérément choisi ce lieu somptueux parce que nous voulons le vrai et le beau - et si possible le bon ! Nous inscrire modestement et de manière festive sous cette coupole est à la fois la manifestation de notre respect et la marque de notre volontarisme.

Je n’aurais donc pas l’impudence d’ajouter un discours à l’ensemble de ces propos, dans ce lieu de savoir et de sciences, sinon pour vous remercier tous de votre présence et de votre soutien. 

L’année dernière, nous avons obtenu du Conseil d’État la reconnaissance de notre mission d’intérêt général en tant que cercle de réflexion indépendant et apartisan. Ce n’est pas là seulement le signe de notre probité intellectuelle ; c’est aussi l’expression d’une confiance nouvelle vis-à-vis de l’entreprise et la reconnaissance de son apport à la réflexion publique.

Claude Bébéar le premier a démontré l’imbrication de l'entreprise et de la cité ; puis Henri de Castries celle de la géopolitique et de l’économie, de l’échelle européenne et du territorial. Ce qui est aujourd’hui une évidence, ne l’était pas alors. De leur vision, ils ont fait un débat, et de ce débat, une réalité prégnante.

En fidèles héritiers, nous décloisonnons les expertises et les légitimités, nous modifions les référentiels du débat public, nous explorons les chemins - sinon les plus directs, du moins les plus praticables. Et nous sommes fiers et heureux de vous savoir à nos côtés pour les parcourir.

La crise profonde que nous traversons exige de nous des perspectives nouvelles pour les 25 prochaines années ; elle milite pour une autre manière d’articuler le monde. C’est bien là ce que confirment nos conversations du jour et l’exposé ferme et délicat de Madame le Ministre. Les grands bouleversements contemporains - technologique, économique, climatique, géopolitique - demandent un renouvellement de la pensée et l’organisation d’une réponse politique structurée. Ce renouvellement suppose de reconsidérer le rapport que nous avons chacun aux autres et au monde, qu’il s’agisse de créer de la valeur, d’équilibrer les chances, d’instruire et de transmettre - y compris notre actif planétaire le plus indispensable. Dans l’ambition d’un bien commun qui respecterait les individus dans leur dignité et leurs choix, il en appelle à leur responsabilité personnelle et à une juste régulation institutionnelle. C’est le sens que nous donnons au libéralisme. Et puisque les mots sont la grande histoire de l’homme, nous avons souhaité réinvestir celui-ci au service de notre réconciliation.

Vous trouverez ainsi en partant un essai intitulé Du Libéralisme. Nous l’avons écrit avec Nicolas Prévélakis, notre expert associé, professeur de philosophie politique à Harvard. Il était essentiel de nous réapproprier cette étiquette qui nous est si souvent et si mal accolée. Nous voulions défendre ce qu’elle peut porter, à notre façon, dans la rigueur académique, dans le respect de notre collégialité, dans la recherche de l’impact politique.

Rigueur, collégialité, impact : tous nos travaux portent ces marques car notre raison d’être est d’identifier les possibles, les voies de la décision et de sa mise en œuvre. Et vous me pardonnerez la provocation si je me permets de citer en ces lieux Bernanos - mais je le crois profondément : "la pensée qui ne conduit pas à l’action ne vaut pas grand-chose et l’action qui ne procède pas de la pensée ne vaut rien du tout".

Pour prolonger cette réflexion sur ce que peut être un libéralisme français au XXI siècle, nos prochains rapports porteront sur le civisme, sur le rôle et le service de l’État et sur nos responsabilités respectives en tant que collectivités, entreprises, citoyens. Nous publierons également un budget à base zéro, qui aura vocation à montrer qu’il est possible de sortir de l’impasse du déficit en portant un autre regard sur nos choix de dépenses publiques. Enfin, les dialogues stratégiques internationaux que nous conduisons viennent instruire nos alliances et coopérations les plus pertinentes, notamment au regard des menaces qui pèsent désormais sur nous qu’elles soient économiques ou militaires. Des thématiques et une ambition essentielles en vue de l’élection présidentielle à venir. 

Parce qu'il ne saurait y avoir de sécurité nationale et de concorde sociale sans une économie prospère et agile, nous continuerons à dialoguer avec toutes les parties prenantes, qu’elles soient locales, nationales, européennes ou internationales pour défendre la singularité de la France dans une Europe que nous voulons forte.

Je joins enfin mes remerciements à ceux d’Henri.
Merci à nos entreprises adhérentes, nos très précieux mécènes sans lesquels rien de cela ne pourrait se faire.
Merci à nos experts qui nous disent le possible.
Merci à nos partenaires qui nous complètent et nous fortifient.
Merci à nos équipes qui portent le témoignage de toutes ces intelligences dans le débat public.
Merci à notre comité directeur, infatigable optimiste d’une France renouvelée.
Merci à vous tous présents ici ce soir pour votre engagement, votre expérience, votre différence.

Il n’y a de liberté que par nos désaccords et, avec un salut chaleureux pour François Sureau, que par notre amitié.

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