AccueilEmploiMétropole Européenne de Lille : des clés pour le plein emploiRapport Avril 2023Métropole Européenne de Lille :des clés pour le plein emploi Emploi Villes et territoires EntreprisesPARTAGER Groupe de travail Présidents : Jean-Yves Doisy, Directeur Général, Vitamine TJean-Pierre Letartre, Président, Entreprises et Cités Pierre Mathiot, Directeur, Sciences Po LilleMembres : Cédric Aumaître, Directeur Hauts-de-France Normandie, StanCorinne Barrot, Directrice des opérations mobilité et recrutement, Groupe La Poste Claire Bergery Noel, Directrice de cabinet et de la communication, EDHEC Business SchoolFaustine Beys, Directrice des Ressources Humaines, CHU de LilleAngélique Bizoux-Coffignier, Directrice Générale Adjointe CHU de Lille Frédéric Boiron, Directeur du CHRU de Lille Jean-Christophe Camart, Directeur Général, Fondation Université de LilleChristelle Chamberot, Directrice des Ressources Humaines VEOLIA Recyclage & Valorisation des Déchets Hauts de FranceArnaud Cousin, Délégué Général, MEDEF Hauts-de-FranceFrédéric Danel, Directeur Régional Pôle Emploi Hauts-de-FranceLaurent Delaby, Directeur Général du Groupement des Hôpitaux de l’Institut Catholique de LilleAnne Dufour, Chargée de mission emploi, EDF Hauts-de-FranceSébastien Duprez, Directeur de l’engagement sociétal, Entreprises et CitésFrançois Dutilleul, Président, Rabot-DutilleulGilles Fargier, Directeur Général Keolis Lille MétropoleJulie Guyot, Responsable du Pôle Développement RH VEOLIA Recyclage & Valorisation des Déchets Hauts de FranceAhmed Hegazy, Directeur de l’Uriopss Hauts-de-FranceKarim Khetib, Délégué Général Alliance emploiYann Orpin, Président du Medef Lille MétropoleDorothée Petit, Responsable Marketing et Communication, KPMG Région Nord Jean-Claude Quatennens, Délégué Emploi EDF Hauts de France Colette Sarens Petit, Responsable Espace Mobilité et Recrutement Groupe La Poste Hauts deb FranceJocelyn Scamps, Directeur Régional Région Nord, KPMGPierre-Alain Vielvoye, Président du conseil d’administration, AdeoStéphanie Vuletic, Chargée des relations institutionnelles, Keolis Lille MétropoleFrédéric Wantz, Girecteur Général, Log’sGeorges De Wazieres, Délégué régional du groupe La Poste Hauts de France Personnes auditionnées Perrine Andre, Directrice des ressources humaines, CitéoLoïc Aubree, Directeur délégué Études et Projets, Université catholique de Lille Thierry Baert, Urbaniste, consultant en développement territorial. Ex-directeur, Agence de développement et d’urbanisme Lille MétropoleStéphane Bakowski, Directeur d’agence Eurovia, ArmentièresPhilippe Beauchamps, Conseiller Régional délégué au financement des entreprises, Région Hauts-de-FranceEmmanuelle Bernolet, Beleidsadveiseur Interregionale arbeidsmobiliteit, VDABGaëlle Breucq, Chargée de mission Innovation Habitats et services, Union Régionale pour l’HabitatMartin Breuvart, Président, LemahieuStéphane Calmes, Directeur Projet Campus Mondial de l’Habitat, AdeoMaxime Capon, Responsable ressources humaines, Decathlon Damien Carrabus, Responsable affaires publiques France, AlstomChristophe Carreyre, Directeur Général Délégué en charge du Projet Humain, AuchanAicha Chabane, Directrice de zone Pas-de-Calais Littoral, The Adecco GroupMarie-Noëlle Chapron-Fatras, Directrice des Ressources Humaines, TransdevThierry Collet, Secrétaire Général, FFB Hauts-de-FranceMarie Cornillon, Directrice générale déléguée, SIA HabitatGuillaume Cortequisse, Directeur territorial Métropole de Lille, Chambre des métiers et de l’artisanat Hauts-de-FrancePierre Coumes, Directeur du projet Service public pour l’insertion, Département du NordYves Cousin, Directeur du centre AFPA de Lille LommeGeorges De Wazières, Délégué Régional Hauts-de-France, Groupe La PosteDidier Decoupigny, Directeur Général, Agence de Développement et d’Urbanisme de Lille MétropolePierre Delannoy, Directeur-fondateur, Ecole de Production Industrielle de Couture et de Confection (EPICC) de RoubaixLionel Delbos, Directeur économie territoriale, France UrbaineCécile Delcloy, Directrice des Ressources Humaines, Arc FranceChristelle Delebarre, Chargée de mission Emploi, Métropole Européenne de LilleOlivier Delecroix, Vice-president Sales Marketing France, Alstom Sébastien Delouf, Directeur des Ressources Humaines, Renault ElectriCityBertrand Derquenne, Proviseur, Lycée Hôtelier International de LilleCatherine Dervaux, Pilote de projets, Université catholique de LilleDiane Despois, Directrice déléguée, Agence de Développement et d’urbanisme de LilleFrançois Ducrocq, Directeur hypermarché Auchan LeersRodolphe Dumoulin, Haut-commissaire à la lutte contre la pauvreté auprès du préfet des Hauts-de-FrancePhilippe Farge, Délégué Régional Nord-Est, affaires publiques, Renault GroupEglantine Ferez, Responsable formation, Auchan Retail Morgan Ferrier, Directeur Général Waykonect Katia Fiorentino, Associée, StanSéverine Flahault, Coordinatrice transfrontalière - Relations de proximité, Mobilité et Emploi – Eurométropole Lille-Kortrijk-TournaiGérard Flament, Ancien Président du Conseil de développement de la Métropole Européenne de LilleMarie-Hélène Foubet, Déléguée Générale, Réseau AlliancesPascal Fuchs, Directeur Général Adjoint Solidarités, département du NordMarc Geronimi, Délégué de Région Académique à la formation professionnelle initiale et continue, Ministère de l’Education nationale et de la JeunesseAmandine Grenez, Directrice Petite Enfance, Mairie de RoubaixTiphaine Grigioni, Directrice Régionale, O2 CARE SERVICESLudovic Grousset, Directeur Général Adjoint, développement économique et emploi, Métropole Européenne de Lille Rachida Guecioueur, Conseillère technique, Direction de l’emploi, Conseil Régional des Hauts-de-FranceSonia Hasni, Sous-préfète en charge du territoire roubaisienBenjamin Hus, Directeur Général des services, département du NordOlivier Hutin, Président de Maxei Group SAS, Président de l’UIMM Hauts de FrancePhilippe Lamblin, Délégué aux emplois, Préfecture de la région Hauts-de-France et du NordThierry Landron, Président, Maison MéertAurélie Lapidus, Chief Financial Officer, Veolia Water Technologies Groupe ; directrice régionale / PDG Veolia Recyclage et Valorisation Hauts-de-France (au moment de l’audition)Caroline Le Dantec, Directrice Générale, CitéoIsabelle Lecerf, Directrice, Emploi et Handicap Grand LilleMarlène Lécu, Responsable RH multisite, Auchan Raphaël Leman, Directeur de région Nord-Est, RandstadFrancis Léonard, Directeur Campus LIVE de RoubaixBenjamin Leroux, Chargé d’études, Compétences et emplois en MEL Perrine Lespagnol, Directrice adjointe, EurasantéHélène Madar, Directrice Générale, Banque Populaire du NordDomitille Masingue, The Field incubateur familial MulliezMichèle Mathé, Fondatrice et Directrice Générale, Ecole de la Deuxième Chance Grand LilleSaida Mejjouti, Responsable du campus LIVE de RoubaixStéphanie Mercier, Head of HR Europe & operations, RoquettePerrine Mohr, Secrétaire Générale, CFDT Hauts-de-FranceFranck Morel, Avocat associé chez Flichy Grangé Avocats, senior fellow à l’Institut MontaigneStéphane Mortelette, Directeur des Ressources Humaines, EuraTechnologies (au moment de l’audition)Blandine Mulliez, Présidente, Fondation EntreprendreDong Nguyen, Directrice Opérationnelle, VilogiaPatrick Olivier, Directeur du pôle transition écologique industrielle et agricole, Secrétariat Général pour l'Investissement, et Directeur Régional, DREETS Hauts-de-France, au moment de l'audition Carolyne Osinski, Responsable recrutement et développement des talents, CofidisJulien Pattin, Délégué régional Hauts-de-France, EngieAntoine Perruchot, CEO, Keycoopt, BatkaJean Peyrony, Directeur Général de la Mission opérationnelle transfrontalière (MOT)Pierre-Minh Phung Cong, Coordinateur régional groupe adjoint SNCF Hauts-de-FranceCaroline Pineau, Chargée de mission diversité, Vinci EnergiesGeneviève Piot, Administratrice de Territoires Zéro Chômeurs de Longue durée et Alliée du mouvement ATD Quart-Monde Yann Pitollet, Directeur Général, Nord France InvestVianney Poissonnier, Cofondateur, La Bouquinerie du SartSébastien Potier, Responsable RH, Maison MéertPamela Pruvost, Responsable Pôle Innovations et Politique sociales, Union Régionale pour l’habitatLouis Saphores, Directeur Adjoint de cabinet du Président, Région Hauts-de-FranceMurielle Savary, Directrice Territoriale déléguée de Lille, Pôle emploi (au moment de l’audition)Patrick Scauflaire, Président recteur, Université Catholique de LilleOlivier Théophile, Directeur Responsabilité sociale, LVMH, Directeur Général, LIVEMarine Trouillet, Responsable recrutement et marque employeur, Auchan RetailDavid Vaillant, Directeur par intérim Economie de proximité et Emploi, Métropole Européenne de LilleCorinne Valiton, Chargée d’études principales, ADU LilleEric Vanhuysse, Directeur, Compétences et emplois en MELCatherine Vanoosthuyse, Responsable fonctionnel, relations partenariales et coopération transfrontalière, Forem - Direction territoriale HainautMathilde Vasseur, Cheffe du service emploi et formation, DREETS Hauts-de-FranceAurélie Vermesse, Présidente de la CCI Grand LilleCorinne Viart, Global Talent and Performance management Director, AdeoMartin Vitkine, Directeur Affaires Publiques & Solutions Emploi, The Adecco GroupAnne Voituriez, Maire de LoosDavia Yaddadden, Déléguée Générale, Y Croire & AgirChristine Zeriah Leblond, Directrice du GIP AGIRE Val de Marque (Maison de l’emploi, Mission Locale, PLIE) Sommaire 1. Dynamiser l'offre d'emploi en anticipant l'avenir et en valorisant l'économie sociale et solidaire 2. Agir massivement sur l'orientation professionnelle pour mieux préparer les demandeurs d'emploi 3. Simplifier et mieux coordonner la gouvernance des politiques de l'emploi Télécharger Rapport (194 pages) Résumé (6 pages) Alors que le taux de chômage en France poursuit sa baisse (7,2 % au quatrième trimestre 2022), les difficultés de recrutement dans certaines filières dites en tension restent très marquées. Cette tendance nationale revêt une importance particulière sur le territoire du Nord, qui connaît un taux de chômage structurellement supérieur à la moyenne nationale (9,4 %).L’Institut Montaigne a souhaité s’emparer de cette problématique et a centré son analyse sur la Métropole Européenne de Lille (MEL) en cherchant répondre à l’enjeu suivant : comment favoriser l’adéquation entre l’offre et la demande d’emploi dans la MEL et tendre vers le plein-emploi, au service d’un développement économique et social bénéficiant à l’ensemble de son territoire et de sa population ?Forte d’1,2 millions d’habitants répartis parmi un ensemble de 95 communes, la MEL recouvre un territoire à la fois rural et urbain. Concentrant en son sein de nombreuses entreprises et acteurs (publics ou privés) de l’emploi et de la formation professionnelle, et une proximité géographique stratégique avec le bassin d’emploi belge, la MEL est au cœur du développement économique du département du Nord et de la région des Hauts-de-France, et représente 25 % de l’emploi régional.Initiée par l’Institut Montaigne en lien étroit avec Entreprises et Cités, cette étude a réuni, pendant plus d’un an, plus d’une centaine d’acteurs économiques, politiques, académiques et associatifs du territoire qui se sont engagés collectivement à mener une réflexion sur les enjeux de l’emploi dans la MEL. Cette démarche a permis d’identifier les principaux freins d’appariement sur le marché du travail, et de proposer plusieurs recommandations concrètes agissant à la fois sur l’offre, la demande et la gouvernance de l’emploi sur le territoire. Parmi les recommandations proposées à l’échelle locale, certaines peuvent construire des solutions à l’échelle nationale.Elle a également permis de produire un outil inédit : une cartographie non exhaustive de l’ensemble des acteurs et dispositifs intervenant sur le territoire en matière d’emploi, d’insertion professionnelle et de création d’activités (plus de 480 acteurs recensés), permettant de donner à voir le dynamisme des dispositifs et projets d’accompagnement et de réfléchir à la coordination des structures de l’emploi, leur bon fonctionnement ainsi qu’aux manques et doublons sur le territoire. Dynamiser l'offre d'emploi en anticipant l'avenir et en valorisant l'économie sociale et solidaire Renforcer l’attractivité de l’emploi par la promotion d’une identité industrielle et la création d’emplois à plus forte valeur ajoutéeLa région des Hauts-de-France a connu des vagues successives de désindustrialisation à partir des années 1960. Ces crises ont été suivies de restructurations de l’économie locale, et de reconversions des industries vers des activités tertiaires. Aujourd’hui, le territoire est largement tertiarisé, mais la création d’emplois reste insuffisante et plus de trois fois inférieure à la croissance de la population active .Le tissu économique local est tourné vers des activités à faible valeur ajoutée avec des plus faibles niveaux de rémunération (l’administration publique, l’action sociale, l’enseignement et la santé représentent 15,3 % des établissements tandis que le commerce, les transports et les services divers représentent 73 %). L’attractivité de l’emploi s’en retrouve ainsi dégradée, et le territoire peine à retenir les jeunes diplômés et à attirer les demandeurs d’emploi les plus qualifiés.Si le territoire a fortement diversifié ses activités économiques (économie marchande, grande distribution, textile, agroalimentaire, santé et pharmaceutique, assurance, mécanique…), il n’existe pas de spécialisation ni d’identité économique propre. Alors que la culture industrielle y est particulièrement affirmée, la MEL ne semble pas totalement assumer son identité industrielle. Or, affirmer une telle spécialisation territoriale pourrait grandement contribuer à renforcer l’attractivité de l’emploi.1 Mobiliser l’ensemble des acteurs de l’emploi autour de la promotion d’une identité industrielle forte et moderne pour favoriser l’attractivité de l’emploi. Détails Anticiper l’évolution des métiers et des compétences et faire émerger une stratégie territoriale de l’emploiAlors que 57,9 % des projets de recrutement sont qualifiés de difficiles dans le bassin d’emploi lillois, l’inadéquation entre l’offre et la demande d’emploi s’explique par l’inadéquation des compétences, le manque de main d'œuvre et des conditions de travail peu attractives, créant de fortes tensions de recrutement dans certaines filières. De même, la diversification des activités économiques a fait émerger des besoins en compétences nouveaux, qui n’ont pas été suffisamment anticipés et manquent encore aujourd’hui de vision prospective (ingénieurs et cadres pour accompagner le développement de l’industrie, professionnels du soin dans le secteur du service à la personne).Si des espaces existent pour permettre aux acteurs d’échanger autour des problématiques et tensions de recrutement, ceux-ci gagneraient à être davantage structurés, afin de penser une véritable stratégie territoriale de l’emploi permettant d’agir collectivement pour mobiliser les compétences, créer des passerelles entre les secteurs d’activités, réfléchir aux conditions de travail, ou encore mieux anticiper les métiers d’avenir. 2 Structurer un dialogue social territorial (DST), et par le recours au droit à l’expérimentation, permettre aux partenaires sociaux de négocier des accords intersectoriels au niveau local, pour mieux mobiliser les compétences existantes et favoriser la création de nouvelles offres. Détails Favoriser la création d’offres d’emploi dans les Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville (QPV) et valoriser l’économie sociale et solidaire comme solution face au chômageLe versant Roubaix-Tourcoing, qui concentre une partie des Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville (QPV), possède près de 4 fois moins d’offres d’emploi que dans le reste de la MEL. Cependant, le faible nombre de création d’offres masque l’existence d’activités de l’économie informelle (garages de rue, cantines de quartier, garde d’enfant…). Elles se distinguent de la délinquance en ce qu’elles sont légales par nature mais s’organisent en dehors de tout cadre juridique. Le plus souvent exercées par des publics “invisibles”, elles fournissent des services d’utilité sociale à bas prix pour les habitants des quartiers. Ces activités sont à valoriser dans un cadre légal pour les fonctions sociales qu’elles remplissent et pour les compétences qu’elles permettent de développer aux personnes les exerçant.Parallèlement, le secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) revêt une importance particulière dans la MEL et dans les QPV, qui s’est développé en réponse aux mêmes besoins sociaux. Or, il gagnerait à être davantage structuré et valorisé pour être identifié comme un secteur pourvoyeur d’emplois et de compétences.Ainsi, aux côtés des acteurs de l’économie classique, ces alternatives représentent de puissants leviers d’emploi et des réponses à la situation du chômage, notamment pour les populations les plus marginalisées.3 Valoriser certaines activités exercées dans le cadre de l’économie informelle pour rapprocher de l’emploi les publics qui en sont les plus éloignés. Détails 4 Créer un site d’excellence autour de l’économie sociale et solidaire pour favoriser la création individuelle d’entreprises par les demandeurs d’emploi. Détails Agir massivement sur l'orientation professionnelle pour mieux préparer les demandeurs d'emploi La situation des demandeurs d’emploi est marquée par de nombreuses fragilités structurelles, et certaines catégories de population sont particulièrement marginalisées. C’est notamment le cas des jeunes, une population importante dans la MEL (35,1 % de jeunes de moins de 25 ans contre 29,7 % dans la Métropole d’Aix-Marseille-Provence par exemple). Ainsi, le taux de chômage s’élève à 34,5 % pour les 15-24 ans et 19,5 % des 15-29 ans ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation.Cette plus forte prégnance du chômage chez les jeunes, et notamment les jeunes issus des QPV, peut s’expliquer par un moindre niveau de qualification (24,5 % de la population ne détient aucun diplôme), et par la précarité éducative (dans le QPV de Roubaix-Tourcoing, le taux de retard en classe de 6ème est de 17,4 % contre 7 % pour l’Académie de Lille).Or, le niveau de qualification constitue l’un des premiers déterminants de l’insertion. Il s’avère que dans la MEL, il existe une forte inadéquation entre offre d’emploi et formation. Par exemple, à l'échelle du département du Nord, si 17 % des demandeurs d’emploi détiennent un niveau inférieur au CAP-BEP, seules 4 % des offres d’emploi correspondent à ce niveau de qualifications. Cette situation peut s’expliquer en grande partie par les difficultés d’orientation professionnelle, en particulier chez les jeunes issus de familles ayant connu plusieurs générations d’exclusion du fait de la désindustrialisation. Il semble donc urgent d’agir en priorité pour l’orientation des jeunes vers les métiers d’avenir.Recommandation n°5 : Mettre en œuvre une politique volontariste pour orienter les jeunes vers les filières en tension, en agissant sur l’information et les représentations des métiers d’avenir.5 Mettre en œuvre une politique volontariste pour orienter les jeunes vers les filières en tension, en agissant sur l’information et les représentations des métiers d’avenir. Détails Simplifier et mieux coordonner la gouvernance des politiques de l'emploi Renforcer la coordination des politiques de l’emploi en intégrant le transfrontalierLe territoire de la MEL se caractérise par un fort degré d’intervention publique, à la fois nationale et locale, en matière d’emploi. Il en résulte un nombre important d’acteurs mobilisés en faveur de l’emploi sur le territoire (nationaux, locaux, associatifs, structures de l’ESS…), mais dont le manque de coordination et la superposition des périmètres d’intervention et des compétences affectent la lisibilité des services proposés pour les demandeurs d’emploi comme pour les employeurs.Dans ce cadre, a été mis en place il y a 30 ans et renforcé en 2014, le Service Public de l’Emploi Local (SPEL), une instance de coordination co-pilotée au niveau de l’arrondissement de la MEL par la sous-préfecture de Roubaix et un conseiller régional. Il réunit un ensemble d’acteurs mobilisés pour l’emploi, l’orientation et la formation professionnelle. Il s’organise en groupes de travail thématiques qui commencent à porter leurs fruits. Cependant, cette gouvernance n’apparaît pas toujours adaptée à la réalité du terrain : le SPEL n’inclut pas encore tous les acteurs pertinents et n’est pas identifié par tous comme l’acteur de référence en matière de gouvernance des politiques de l’emploi. L’articulation autour de l’arrondissement ne semble pas la plus opérationnelle en ce qu’il s’agit d’un périmètre figé contrairement à celui du bassin d’emploi qui est évolutif. Il s’agit donc de conforter le SPEL dans son rôle de coordination en renforçant sa structure et ses missions.Le positionnement géographique de la MEL appelle à mettre en œuvre des politiques de l’emploi plus intégrées entre les bassins d’emploi de part et d’autre de la frontière belge. La Flandre représente un bassin d’emploi particulièrement dynamique (taux de chômage de 5,1 %) où les entreprises rencontrent des difficultés de recrutement importantes. Si des actions ont été mises en œuvre, il convient d’aller plus loin et de porter pleinement ces questions dans le cadre de la nouvelle gouvernance proposée. 6 Repenser la gouvernance locale des politiques de l'emploi à travers un SPEL rénové, échelon de référence de la coordination et de l’opérationnalité des actions engagées. Détails Repenser le pilotage et l’évaluation des actions en faveur de l’emploi Les acteurs de l’emploi ont besoin de données plus fines pour piloter plus efficacement les politiques de l’emploi et faire remonter à l’instance de coordination (le SPEL) l’ensemble des données sur l’emploi. En effet, ces données sont perfectibles, puisqu’elles ne sont disponibles que pour le niveau infra départemental. Or, le territoire se caractérise par des difficultés structurelles, concentrées dans des zones géographiques circonscrites et sur des publics ciblés. À cet égard, la situation de l’emploi ne peut être durablement améliorée que si elle fait l’objet d’un suivi fin, précis et régulier. Enfin, les acteurs de l’emploi fondent leurs interventions essentiellement sur des bilans quantitatifs qui se focalisent sur le volume des bénéficiaires et non sur une évaluation qualitative systémique de ces interventions. De même, les modalités d’attribution de financements par appels à projets contribuent à une logique de saupoudrage des financements publics, sans garantie que les projets les plus innovants soient identifiés, évalués, et durablement soutenus afin de pouvoir essaimer les bonnes pratiques. Le manque d’évaluation freine donc l’essaimage des actions les plus efficaces.7 Affiner le pilotage des politiques de l'emploi au sein du SPEL en précisant leur évaluation. Détails ImprimerPARTAGERTélécharger Rapport (194 pages)Télécharger Résumé (6 pages)contenus associésDansles médias23/04/2023 Métropole de Lille : « Il y a des poches de surchômage contre lesquelles il faut lutter »