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Rapport
Octobre 2021

Innovation française :
nos incroyables talents

<p><strong>Innovation française : </strong><br />
nos incroyables talents</p>
Groupe de travail

Co-présidents

  • Gilles Babinet, conseiller sur les questions numériques, Institut Montaigne
  • Francis Hintermann, directeur monde, Accenture Research

Rapporteurs

  • Julien Chartier, haut fonctionnaire (rapporteur général)
  • Bridget Fitzgerald, consultante (rapporteur)

Groupe de travail

  • Loan My Descourvières, directrice de l'incubateur startup et technologie, Valeo
  • Matthieu Eyriès, directeur, Air Liquide Venture Capital (ALIAD)
  • Diana Mangalagiu, PhD, professeur, Neoma Business School et université d'Oxford
  • Tristan-Pierre Maury, PhD, professeur d’économie, Edhec Business School
  • Mariette Oudin, EMEA Business Incubation Leader, Schneider Electric Ventures
  • Laurent Schmitt, président du fonds BOLD Business Opportunities for L’Oréal Development, L’Oréal
  • Isabelle Thizon-de-Gaulle, directeur des relations scientifiques & initiatives R&D pour l'Europe, Sanofi
  • Florence Verzelen, directrice générale adjointe, Dassault Systèmes

Équipe de l’Institut Montaigne

  • Éléonore Casanova, assistante chargée d’études
  • Blanche Guinard, assistante chargée d’études
  • Théophile Lenoir, responsable du programme Numérique
  • Anuchika Stanislaus, chargée d’affaires internationales

L’Institut Montaigne remercie particulièrement Diana Mangalagiu, PhD, professeur à la Neoma Business School et à l’université d'Oxford, Tristan-Pierre Maury, PhD, professeur d’économie à l’Edhec Business School, ainsi que l’équipe d’Accenture Research pour leur aide précieuse lors de la réalisation de l’analyse quantitative :

  • Lucie Dussert, Research Analyst
  • Julie Josquin, Data Platform & Visualization Specialist
  • Deeksha Patnaik, Research Associate Manager
  • Praveen Tanguturi, Global Artificial Intelligence Research Lead
  • Hélène Vuillamy, Research Analyst
  • Yuhui Xiong, Research Manager
Personnes auditionnées
  • Mohamed Abdesslam, directeur d'investissement, MAIF Avenir
  • Patrick Aebischer, ancien président, École polytechnique fédérale de Lausanne
  • Joakim Appelquist, directeur général adjoint, Vinnova
  • Rodolphe Ardant, président-directeur général, Spendesk
  • Marc Auberger, associé, Iris Capital
  • Jean-Marc Bally, président, Aster Capital
  • Elisabeth Bargès, Public Policy Senior Manager, Google
  • Tyson Barker, directeur Technologie et Affaires étrangères, German Council on Foreign Relations
  • Agnès Bazin, Chief Development Officer, Doctolib
  • Suzanne Berger, professeur d'Institut, MIT
  • Bruno Berthon, Senior Digital Transformation Fellow, Senior Advisor, INSEAD
  • Laurent Bertonnaud, directeur des Affaires publiques – France, BNP Paribas
  • Sébastien Beyet, co-fondateur et président-directeur général, Agicap
  • Alain Bloch, directeur du Master Entrepreneurs, École Polytechnique-HEC Paris
  • Olivier Bordelanne, Partner, Demeter
  • Cyril Bourgois, directeur digital du groupe, Casino
  • Jan C. Breitinger, Dr, chef de projet et chef d'équipe, programme Shaping Sustainable Economies, Bertelsmann Stiftung
  • Roman Bruegger, directeur général, Swiss Edtech Collider
  • André Catana, responsable d'unité, Startup EPFL
  • Ann Cathrin Riedel, responsable transformation digitale et innovation, Friedrich-Naumann-Stiftung für die Freiheit
  • Chris Caulkin, directeur Technologie pour la zone EMEA, General Atlantic
  • Eric Chaney, conseiller économique, Institut Montaigne
  • Xavier Chopard, directeur du Centre d’affaires Île-de-France Innovation, BNP Paribas
  • Sarah Cledy, Policy Analyst, Google
  • Philippe Collombel, Co-Founder and General Partner, Partech
  • Emmanuel Custodero, directeur scientifique, Michelin
  • Enrico Deiaco, directeur de la Recherche, Swedish Entrepreneurship Forum (Entreprenörskapsforum)
  • Johan Eklund, président-directeur général, Swedish Entrepreneurship Forum (Entreprenörskapsforum)
  • Isabella de Feudis, directeur général, Swedish Private Equity & Venture Capital Association (SVCA)
  • Paul-François Fournier, directeur exécutif à la direction de l'Innovation, Bpifrance
  • Benjamin Haddad, Managing Director Technology Innovation, Strategic Partnerships, Accenture
  • Dorothée Julliand, directrice WAI - We Are Innovation, BNP Paribas
  • Erkki Karo, professeur, TalTech
  • Gérald Karsenti, président, SAP
  • Patrice Kefalas, directeur de l’Innovation et des Partenariats, Michelin
  • Martin Kenney, professeur émérite, University of California, Davis
  • Jean-Philippe Lallement, directeur général, EPFL Innovation Park
  • Mark Lazar, directeur de programmes, PUBLIC
  • Bernard Le Masson, ancien directeur monde des activités conseil et stratégie secteur public, Accenture
  • Olivier Letessier, vice-président Recherche et Développement, Air Liquide
  • Bernard Liautaud, Managing Partner, Balderton
  • Cyril Magliano, président, Systemis
  • Denis Mercier, directeur général adjoint, Fives
  • Sébastien Meunier, vice-président relations institutionnelles, ABB France
  • Jordi Montserrat, co-fondateur et directeur, Venturelab et Venture kick
  • Laurent Monet, Senior Advisor en charge des sujets d’épargne, BNP Paribas
  • Jean-Luc Moullet, directeur général délégué à l'innovation, CNRS
  • Julien-David Nitlech, associé, Iris Capital
  • Olivier Pailhes, co-fondateur, Aircall
  • Mathias Pastor, au moment de l’audition, directeur, The Family
  • Sophie Paturle-Guesnerot, Managing Partner, Demeter
  • Antoine Petit, président-directeur général, CNRS
  • Christian Raisson, co-fondateur, ManoMano
  • Delphine Remy-Boutang, fondatrice et PDG de the bureau - JFD, présidente de Global Entrepreneurship Network  
  • Philippe Renaud, professeur, EPFL
  • Jean-François Ricci, Senior Advisor, EPFL
  • Christian de Sainte Marie, directeur du Centre des études avancées, IBM
  • Jan Sandred, directeur de programme, Vinnova
  • Guillaume Sauvage de Saint Marc, directeur de l'innovation, Cisco
  • Yonit Serkin, directeur général, MassChallenge
  • Romaric Servajean-Hilst, enseignant-chercheur au département Stratégie, Kedge Business School
  • Nicolas Sultan, directeur exécutif - Communications, Média et Technologie, France et Benelux, Accenture
  • Peter Svensson, analyste, Growth Analysis
  • Sten Tärnbro, analyste, Swedish Private Equity & Venture Capital Association (SVCA)
  • Suat Topsu, président, Erganeo
  • Manuel Trajtenberg, Dr, professeur, directeur du Institute for National Security Studies (INSS), Tel Aviv University
  • Oliver Väärtnõu, président-directeur général, Cybernetica
  • Francis Verillaud, conseiller spécial, Institut Montaigne
  • Stuart  Wilkinson, directeur de l'équipe Knowledge Exchange and Impact, Oxford University
  • John Zysman, professeur émérite en sciences politiques, co-directeur de la Berkeley Roundtable on the International Economy, University of California, Berkeley

 

En 2017, la France comptait 3 "licornes" - des jeunes entreprises valorisées à plus d’un milliard d’euros. Quatre ans plus tard,  au 14 octobre 2021, elle en compte 19. Si ce nombre reste derrière le Royaume-Uni, qui en compte 31, la France est parvenue à se hisser au rang du deuxième écosystème de start-up d’Europe, à égalité avec l’Allemagne.

Cette rapide évolution a été possible grâce à la mise en œuvre d’une stratégie par les pouvoirs publics pour orienter les moyens, surtout financiers, nécessaires à la croissance de nos start-up. Si leur financement est désormais bien mieux assuré, la pénurie de talents nécessaires à la croissance d’un écosystème innovant et compétitif demeure un vrai défi : manque de formation aux métiers de la nouvelle économie, faible diversité des profils et cloisonnement entre la recherche et l'entrepreneuriat réduisent la capacité d’innovation française dans un environnement international hautement concurrentiel. Véritable moteur de croissance, l’investissement dans le capital humain doit être la priorité des années à venir pour renforcer notre écosystème d’innovation, tout en poursuivant la mobilisation des capitaux.

À travers une large collecte de données réalisée avec Accenture, s'étendant sur 10 pays, et s’appuyant sur plus de 50 auditions d’acteurs privés et d’experts français et internationaux, l’Institut Montaigne formule neuf recommandations pour permettre à la France de contribuer pleinement à l’innovation européenne.

Le départ différé de la France dans la course aux start-up

La France a initialement peiné à entrer dans la course à l’innovation en matière de soutien à la création de start-up. Les premières politiques publiques françaises de soutien financier et d’accompagnement des start-up naissent en 2010. Ainsi, entre 2010 et 2015, moins de 400 start-up françaises ont reçu un financement en phase d’amorçage, contre plus de 500 en Allemagne et presque 1000 au Royaume-Uni sur la même période.

Au-delà de ce retard intra-européen, l’Europe elle-même accuse un retard important et persistant face aux États-Unis et à l’Asie. En 2020 encore, le montant total de levées de fonds en capital-risque atteignait en Europe 41 milliards de dollars, contre 74 milliards de dollars en Asie et 141 milliards de dollars aux États-Unis.

Comment fait-on émerger des start-up ?

Une impulsion des pouvoirs publics

Au cours de la décennie 2010, la France met en œuvre une stratégie de rattrapage pour accélérer l’innovation, et surtout sa dimension entrepreneuriale, à travers une mobilisation exceptionnelle de fonds publics.

En 2012, la création de la Banque publique d’investissement (Bpifrance) rassemble divers fonds publics de soutien à la recherche et à l’investissement. Sous forme de subventions, d’investissements matériels ou immobiliers, ou de fonds propres, le soutien financier offert par Bpifrance permet d’en faire l’acteur central du financement et de l’accompagnement des start-up. Véritable fondement dans la construction d’un écosystème de financement de ces "jeunes pousses", l’ensemble des moyens d’intervention de Bpifrance a presque doublé en 7 ans, passant de de 17,3 milliards d’euros en 2013 a près de 30 milliards d’euros en 2020.

Un an après la création de Bpifrance, en 2013, était lancé le label "French Tech" afin de structurer l'écosystème français de start-up et promouvoir ses entrepreneurs. La labellisation de hubs French Tech permet aux investisseurs potentiels, ainsi qu’aux pouvoirs publics, d’identifier les environnements favorables à la création et au développement des start-up françaises.

Cette initiative de labellisation s'est accompagnée de dispositifs de financement publics, comme la Bourse French Tech ou le fonds French Tech Accélération. Le lancement, en 2019, des programmes French Tech Next 40 et French Tech 120, rassemblant chaque année les 40 et 120 scale-up (start-up en hyper croissance) les plus prometteuses, a permis de donner de la visibilité aux start-up avec le plus fort potentiel de croissance à l’international et de développer un réseau d’investisseurs, de clients et de partenaires.

Cette structuration de l'écosystème a favorisé le développement d’initiatives d’agglomération locales, publiques et/ou privées. La France compte ainsi, en 2021, plus d’une centaine d’accélérateurs et incubateurs dont Station F, ouverte à Paris en 2017, plus grand incubateur du monde et vitrine de la French Tech, contre une trentaine seulement en 2012.

Un environnement favorable pour les fonds privés

L’engagement de ressources publiques a eu un effet de levier déterminant sur le développement du financement privé de l’innovation en France.

Les subventions, co-financements et garanties publiques ont contribué à inciter les banques commerciales à davantage s’engager dans le financement de start-up innovantes, notamment en développant des pôles d'expertise dédiées au financement des start-up, ainsi que des accélérateurs.

Le soutien financier public a également été déterminant pour le développement du capital-risque. Le Fonds national d’amorçage (FNA), fonds de fonds géré par Bpifrance, avec pour objectif d’investir dans des fonds privés d’amorçage, ​​est aujourd’hui considéré comme un élément clef du développement du capital-risque en France. Il a permis d’investir dans 29 fonds privés de capital-risque, d’un montant moyen de 43,4 millions d’euros, qui ont plus soutenu 483 entreprises au total en 2019.

L’impulsion des pouvoirs publics s’est aussi manifestée à travers des réformes de la fiscalité favorables aux start-up, destinées à rediriger l’épargne des Français vers l’investissement. Des mesures fiscales ambitieuses ont été prises pour inciter à rediriger l’épargne des Français, historiquement haute, vers l’investissement en actions et parts sociales d’entreprises : réduction du coût de l’investissement des entreprises dans l’innovation et transformation de l'impôt sur la fortune (ISF). Au total, de 2008 à 2018, le montant annuel des aides fiscales directement orientées vers l’innovation est passé de 4,1 milliards d’euros à 6,7 milliards d’euros.

En 2020, les start-up françaises ont levé 5,4 milliards d’euros, un montant jamais atteint. Mais cette stratégie de financement ne peut pleinement porter ses fruits sans un investissement complémentaire dans le capital humain et la recherche.

Le capital humain, essentiel pour un écosystème innovant

Une faible diversification des profils

La numérisation de l’économie se traduit tous les jours par de nouveaux besoins sur le marché du travail. Plusieurs métiers sont ainsi identifiés comme déterminants pour l’innovation : Content Manager, Customer Success Manager, Business Developer… Pourtant, un écart trop grand demeure entre ces besoins et les différentes formations de l’enseignement supérieur français correspondantes.

La très grande majorité des fondateurs de licornes françaises sort d’une école de commerce ou d’une formation d’ingénieur généraliste, une variation notable par rapport à ses voisins et concurrents européens allemands et britanniques, dont la moitié des fondateurs de licornes ont suivi des formations en Computer Science. Les fondateurs de start-up allemands et britanniques affichent également des cursus académiques plus variés, avec des formations en sciences, en mathématiques ou en droit.

Sur le plan de la parité, la représentation féminine dans le monde des start-up en France et en Europe est extrêmement faible : en 2020, 85 % des équipes de fondateurs de start-up européennes n’étaient composées que d’hommes, une tendance qui se confirme plus généralement dans le monde de la R&D en entreprise.

Ce manque de diversité dans l'écosystème d’innovation français se retrouve également dans le nombre faible de profils internationaux. Seulement 16 % des fondateurs de start-up en France ont suivi des études à l’étranger, et seuls 3 % sont de nationalité étrangère. En entreprise, le taux de chercheurs de nationalité étrangère s’élève à 6 %, un résultat d’autant plus frappant que 39 % des jeunes chercheurs en doctorat en France sont de nationalité étrangère. La diversification du vivier de talents constitue un enjeu déterminant pour la performance et l’ouverture de l’écosystème français dans les années à venir.

Porter étudiants et chercheurs vers le monde de l’entrepreneuriat

Les mondes de l’enseignement, de la recherche et de l’entreprise sont encore trop cloisonnés en France. La culture de l’entrepreneuriat chez les étudiants français à l’université est encore trop peu développée. La création en 2014 d’une trentaine de Pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l'entrepreneuriat (PEPITE) dans le but de rapprocher établissements supérieurs et acteurs économiques constitue en ce sens un pivot d’accès des étudiants au monde de l’entrepreneuriat et de l’innovation. Mais l'efficacité des pôles PEPITE reste encore limitée du fait d'écarts de financements et de performances.

Si davantage de chercheurs se dirigent vers le monde de l’entreprise, de nombreux secteurs restent délaissés. Quatre secteurs - activités scientifiques et techniques, activités informatiques et services d’information, l’industrie automobile et la construction aéronautique et spatiale - concentrent la moitié des talents, tandis que certaines filières d’enseignement comme les sciences sociales portent encore bien trop peu vers la recherche en entreprise et l’entrepreneuriat. Par ailleurs, la majorité des chercheurs intègrent des grandes structures et trop peu sont à l'origine de la création de nouvelles start-up.

Décloisonner les mondes de la recherche et de l’entrepreneuriat, et inciter étudiants, chercheurs et professionnels à s’orienter vers les domaines de l’innovation doit notamment passer par un soutien de l’État. Un soutien étatique à l’innovation, tel que prévu avec les Programmes d’investissement d’avenir (PIA) ou le Fonds pour l’innovation industrielle (FII), à travers des appels à projets compétitifs, peut stimuler l’innovation de rupture et inciter les chercheurs à s’engager dans des projets entrepreneuriaux.

Développer l’ancrage des start-up dans les universités nécessite également d’augmenter leur financement. Alors que la France ne consacre qu’environ 60 000 dollars en parité de pouvoir d’achat par étudiant, le Royaume-Uni et les États-Unis consacrent à chaque étudiant respectivement 70 000 et 80 000 dollars. Le niveau total de dépenses annuelles dans l’enseignement supérieur par étudiant place également l’Allemagne au-dessus de la France.

Le retard français en matière d’investissement dans l’enseignement supérieur se retrouve en matière de recherche et développement et d’innovation. La France ne consacrait en 2017 que 2,2 % de son PIB à la recherche et développement, loin de l’objectif des 3 % défini en 2000 par la Stratégie de Lisbonne de l’Union européenne en faveur de l’économie de la connaissance, soit en dessous de la moyenne de l’OCDE (2,4 %), et loin derrière l’Allemagne ou les États-Unis. Dans la lignée de ce que l’Institut Montaigne recommandait dans son rapport Enseignement supérieur et recherche : il est temps d’agir ! (avril 2021), un effort financier substantiel au service de l’enseignement supérieur et de la recherche est une condition préalable de l’élargissement du vivier de start-up innovantes françaises.

Recommandations

1
Poursuivre les efforts de financement de l’innovation
Détails

Recommandation n°1 : Créer un livret Innovation ("Livret-I") standardisé dans ses règles de fonctionnement, simple d’utilisation, distribué par tous les grands réseaux financiers et entièrement défiscalisé. Ce "Livret I" doit permettre d’accroître la mobilisation de fonds dans l’écosystème d’innovation français et européen, tout en familiarisant les épargnants individuels avec les opportunités de rendement de l’économie de demain.

2
Investir dans le capital humain
Détails

Recommandation n°2 : Piloter un exercice annuel national de détermination des besoins de compétences à 10 ans et adapter en conséquence les formations de l’enseignement supérieur. Alors que les start-up à succès sont celles qui parviennent à attirer et à fidéliser des talents (scientifiques, techniciens, experts marketing, expérience utilisateur, product managers, etc.), il est indispensable d’identifier les compétences de demain et les formations qui permettront de les acquérir. Un exercice annuel pourrait être mené, de manière partenariale, afin d’alimenter les établissements d’enseignement supérieur dans la définition de leur offre de formation, en encourageant par ailleurs les cursus croisés et les enseignements en anglais à haut niveau.

Recommandation n°3 : Doubler en deux ans le nombre de bénéficiaires annuels des French Tech Visa et French Tech Tremplin.

Recommandation n°4 : Favoriser l’insertion des étudiants étrangers dans le monde de l’entrepreneuriat français.

Recommandation n°5 : Porter bien plus massivement les étudiants des universités vers l’entrepreneuriat.

Recommandation n°6 : Faire des pôles PEPITE les pivots du lancement des étudiants vers l’entrepreneuriat. Pour cela, adapter le fonctionnement des PEPITE et fixer un objectif de multiplication par six du nombre d’étudiants-entrepreneurs en quatre ans.

3
Renforcer les liens entre la recherche et l’entrepreneuriat
Détails

Recommandation n°7 : Mettre en œuvre une politique ambitieuse de promotion et de facilitation de la création d’entreprises innovantes par les chercheurs des laboratoires publics. Plus généralement, encourager la mise en place d’une culture de diffusion de la recherche dans la société et l’économie, pleinement prise en compte dans l’évaluation des établissements de recherche par le HCERES et des chercheurs par le CNU.

Recommandation n°8 : Développer une culture compétitive de la sélection de projets sur le modèle des comités de la DARPA américaine, en lien avec les opérateurs existants et sans création de nouvelles structures administratives.

Recommandation n°9 : Pour permettre à la France d’élargir son vivier de start-up aux universités et à la recherche, mettre en œuvre un effort financier exceptionnel visant à atteindre 5 % du PIB consacré à l’enseignement supérieur et à la recherche d’ici 2030.

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(208 pages)
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