Les biocarburants présentent une limite de disponibilité réelle, ainsi, l’utilisation des carburants de synthèse est incontournable. Cependant, leur procédé de fabrication nécessite une quantité importante d'énergie électrique décarbonée pour produire l’hydrogène et capter le CO2. C’est donc l’ensemble de notre système de production d’électricité qui doit être réexaminé à la lumière de ce défi énergétique et faire l’objet d'investissements en conséquence, avec une anticipation suffisante des besoins futurs.
Si le transport aérien a réussi à contenir ses émissions dans un contexte de hausse de trafic sans faire appel à des énergies alternatives, cette situation n’est plus compatible avec l’ambition de décarbonation du secteur. Il devient indispensable de mettre en place une action coordonnée entre le secteur aéronautique, les acteurs de la production électrique et les énergéticiens producteurs de carburants de substitution tout en gardant une cohérence d’ensemble entre les mesures mises en place pour décarboner les différents modes de transport.
Au total, le niveau d'investissements requis pour l’ensemble du secteur des transports est considérable, de l'ordre de 1 000 milliards de dollars par an. Comparé au niveau historique d'investissement dans le secteur pétrolier (près de 500 milliards de dollars par an), ce montant semble accessible si des politiques volontaristes sont mises en place.
Les États ont un rôle central à jouer dans l’accompagnement de la transition énergétique du secteur de l’aéronautique, en particulier afin de soutenir l’investissement pour la mise en place de nouveaux moyens de production électrique et la production de carburants durables.
Recommandation n°11 : mettre en place une politique d’investissement massive dans les énergies décarbonées, au-delà du remplacement des modes de production actuellement utilisés, pour répondre aux nouveaux besoins des acteurs du transport à l’horizon 2050.