En ce premier jour de mobilisation générale contre la réforme des retraites, arrêtons-nous un instant sur certains grands enjeux de ce début d’année. Sujets sociaux, domestiques ou internationaux, tous appellent un “arrêt sur image”, une prise de recul féconde dans les moments de bouleversements et de tensions. Au-delà de la question des retraites qui ouvre nos décryptages cette semaine, d’autres problématiques - sociales, technologiques, internationales, appellent notre attention.

Connaîtra-t-on, en 2023, des bouleversements comparables à ceux de 2022 ? Alors que nous reprenons le fil de nos envois en ce début janvier, rien ne laisse présager le contraire. L’année qui s’ouvre est celle de tous les dangers. Danger géopolitique d’abord, avec la guerre en Ukraine qui se poursuit, les nouveaux équilibres stratégiques qu’elle induit, et les risques d’ouvertures de nouveaux fronts, au Proche-Orient, en Indo-Pacifique et en Asie. Danger technologique et démocratique ensuite, avec la question toujours brûlante des réseaux sociaux et de leur (impossible ?) modération.

L’année 2022 s’achève, avec son cortège de bouleversements. Guerre en Ukraine, crises énergétiques et économiques, élections en France, en Italie, en Suède, aux États-Unis ou au Brésil. Nous revenons cette semaine sur les grandes dates qui ont marqué cette année, pour mieux anticiper celle qui vient. Clap de fin également pour le budget 2023, après 40 séances et 10 recours au 49.3. Cette nouvelle dynamique parlementaire est-elle durable ? Comment appréhender 2023 ? Le rôle et l’avenir de l’OTAN ? Les retards européens en matière d’innovation numérique ?

Les empires peuvent-ils mourir deux fois ? Cent ans exactement après la naissance de l'Union soviétique en 1922, nous allons peut-être assister à sa deuxième mort. Alors que la Russie s’enlise dans le conflit ukrainien, la question de son déclin se pose avec une acuité particulière. Effondrement ou enlisement durable ? Si l’on regarde la Syrie, c’est la deuxième option qui l’emporte. Onze ans après le début de la crise, on peine toujours à identifier une issue. La guerre en Ukraine et les hypothétiques retraits iranien et russe pourraient changer la donne, mais il n’y a là rien de certain.

Les rapports politiques sont-ils réductibles aux seuls rapports de force ? À la fin, faut-il toujours un vainqueur et un vaincu ? La question s’est posée cette semaine avec le retour d’Emmanuel Macron des États-Unis. En est-il rentré gagnant ou perdant ? Qu’a-t-il obtenu de son homologue américain sur le dossier brûlant de l’IRA ? Une chose est sûre, la France s’est imposée comme l’interlocuteur privilégié du continent nord-américain en Europe.

Emmanuel Macron a entamé hier sa deuxième visite d’État aux États-Unis. Au cœur des discussions : l’Inflation Reduction Act (IRA), un texte qui prévoit - notamment - de subventionner l’industrie américaine dans certains secteurs clés : véhicules électriques, batteries, solaire. Au détriment de la compétitivité européenne ? C’est en tout cas le scénario que le Président français souhaite éviter. Autre sujet à l’ordre du jour : la guerre en Ukraine.

Du G20 à la COP27 en passant par le Forum de Paris pour la Paix, quelle place pour le multilatéralisme dans un monde en crise ? Cette interrogation est au cœur de nos décryptages cette semaine. Sur la résolution du conflit ukrainien d’abord. Alors que la Russie vient de subir une série de revers, nous nous interrogeons sur l’opportunité de relancer des négociations dans un esprit de médiation et de concertation. Médiateur au-dessus de la mêlée, voilà un rôle que certains confieraient bien à la Chine de Xi.