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09/11/2012

Sondage exclusif sur les politiques énergétiques et sur les relations franco-allemandes

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Sondage exclusif sur les politiques énergétiques et sur les relations franco-allemandes
 Institut Montaigne
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Institut Montaigne



Dans le cadre du IIIème Forum de Genshagen pour le dialogue franco-allemand "Croissance durable, compétitivité, solidarité : quelle stratégie énergétique pour l’Europe ?", la Fondation Genshagen et l’Institut Montaigne ont souhaité interroger les Français et les Allemands sur leur perception des relations franco-allemandes ainsi que leur appréciation des politiques énergétiques des deux pays.

Cette enquête s’inscrit dans la continuité d’un précédent baromètre similaire réalisé l'an passé à l’occasion du IIème Forum de Genshagen. En cette année du cinquantième anniversaire du Traité de l'Elysée, l’Allemagne et la France sont-ils encore considérés comme des partenaires privilégiés ? Comment évolue leur relation dans la crise que traverse l'Union européenne ?

Deuxième volet de ce sondage, les opinions françaises et allemandes ont été sondées à propos de la politique énergétique conduite dans chacun des deux pays. Les Français et les Allemands sont-ils satisfaits de leur politique énergétique nationale ? La transition énergétique doit-elle être une priorité à tout prix ? Doit-on coordonner les politiques énergétiques en Europe ?


France-Allemagne : une relation privilégiée qui tend à se dégrader

Comme en 2011, les Français et les Allemands perçoivent leurs deux pays comme des partenaires privilégiés au sein de l’Union européenne. Les Français sont 84 % à considérer l’Allemagne comme partenaire privilégié, et les Allemands 79 % à estimer ainsi la France.

Cependant, les deux populations préjugent d’une dégradation des relations entre les deux pays au cours des douze derniers mois (les Français de manière plus prononcée que les Allemands) et accordent à ces relations une importance un peu moindre pour l’avenir de l’Union Européenne. Invités à noter l’état des relations franco-allemandes de 1 à 10 (1 signifiant que selon eux les relations sont très mauvaises et 10 qu’elles sont très bonnes, les notes intermédiaires permettant de nuancer le jugement), les Français attribuent cette année une note moyenne de 5,8 contre 6,4 l’année dernière, et les Allemands une note moyenne de 6,4 contre 6,5 en 2011.


Des hésitations partagées quant aux prérogatives de l’Union européenne, à l’exception des politiques budgétaires et économiques

En France comme en Allemagne, les populations sont divisées quant aux prérogatives qui devraient relever des Etats ou de l’UE : un tiers souhaitant le renforcement des pouvoirs de l’UE, un tiers s’exprimant pour leur limitation, le dernier tiers optant pour le statu quo. Et si le principe d’un contrôle européen des politiques budgétaires et économiques est accepté par une majorité relative dans les deux pays (46 % en France, 49 % en Allemagne), notons l’existence en France d’une large frange de la population (27 % contre 16 % en Allemagne) refusant cet encadrement et souhaitant voir les pouvoirs de l’Europe décroître.


Les Allemands, plus satisfaits de leur politique énergétique nationale que les Français, hésitant sur le nucléaire

En matière énergétique, 76 % des Allemands se disent satisfaits de la politique énergétique de leur pays, contre 51 % des Français.

Les premiers soutiennent en effet très largement la décision de leurs dirigeants de renoncer à la production d’énergie nucléaire : 78 % des Allemands considèrent que l’abandon de l’énergie nucléaire dans leur pays est une bonne chose. Une proportion identique considère que la décision de la France de maintenir le nucléaire comme la source principale de production d’énergie est une mauvaise chose.

Les Français considèrent quant à eux comme une bonne chose à la fois la décision de la France de conserver le nucléaire (64%, dont 18% très bonne chose), mais aussi celle de l’Allemagne d’y renoncer (53%, dont 20% très bonne chose).


Le coût de l’énergie, priorité de la politique énergétique partagée par les Français et les Allemands

Français et Allemands font du coût de l’énergie le premier déterminant devant peser sur les choix énergétiques de leur pays : au total, 50% des premiers et 53% des seconds le citent comme un des deux critères les plus importants, et ils sont même 30% et 28% à le citer en première position.

48 % des Allemands mettent l’accent sur la protection de l’environnement et la garantie des approvisionnements, contre 37 % des Français, qui insistent plus sur la sûreté des installations de production. Ces réponses découlent sans doute en partie des positions différentes des deux pays sur l’énergie nucléaire. De ce fait, 65 % des Français conditionnent la transition énergétique à la maîtrise des prix de l’énergie (seulement 47 % des Allemands). Au contraire, un tiers des Allemands fait des objectifs environnementaux une priorité absolue, quel que soit l’impact sur les prix, contre un quart des Français.


Les Français accordent un rôle plus important à l’Union européenne en matière de politique énergétique que les Allemands

Notons enfin que sur la question énergétique, les Allemands apparaissent relativement moins favorables (39 %) que les Français (50 %) à une concertation européenne sur les politiques énergétiques. Alors qu’ils apparaissaient plus favorables à une intégration européenne concernant les politiques économiques et budgétaires, ils semblent considérer que les politiques ayant trait au mix énergétique des pays sont et doivent rester du ressort national.


Aller plus loin :
- Télécharger l'enquête
- Télécharger la note de synthèse de l'enquête
- Télécharger le programme du 3e forum de Genshagen
- Lire et télécharger la Note "Faire de la transition énergétique un levier de compétitivité"

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