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26/06/2024

[Sondage] - État de l’opinion, trois jours avant des élections législatives décisives

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[Sondage] - État de l’opinion, trois jours avant des élections législatives décisives
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À trois jours du premier tour des élections législatives anticipées, l'Institut Montaigne dévoile une nouvelle vague de son enquête électorale française réalisée avec IPSOS et en partenariat avec Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof. Le dispositif, initialement conçu pour décrypter le scrutin européen du 9 juin, ses moteurs et ses effets, a été adapté en fonction du contexte exceptionnel entraîné par la dissolution. Avec cette nouvelle vague, qui s'appuie sur un panel de 11 820 Français, nous décryptons à la fois les intentions de vote, la sûreté du choix, la perception de la dissolution et des potentiels Premier ministres. Notre partenaire Ipsos estime qu'il n'est ni raisonnable ni responsable de faire, avant le premier tour, des projections sur le nombre de sièges, en raison du caractère très fragile des simulations du second tour et de la présence très probable et importante de triangulaires. Cette fragilité s'ajoute à la difficulté inhérente de passer de scores en voix au niveau national à des sièges dans 577 circonscriptions. 

Une participation record, un RN qui confirme son avance
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Notons d’abord que l'intérêt pour les élections législatives et le taux de participation estimé atteignent des niveaux records : 81 % des électeurs se disent intéressés (contre 62,5 pour les Européennes à une semaine du scrutin) et la participation pourrait s'établir autour de 63 % (contre 47,5 % lors des législatives de 2022). 

Avec 19,5% des voix, la majorité pourrait obtenir un meilleur score que lors des européennes (où la liste menée par Valérie Hayer avait remporté 14,6 % des suffrages), mais se place loin derrière le Nouveau Front populaire (29 %) et le RN et les dissidents républicains menés par Éric Ciotti (36%).

Des électeurs RN et NFP sûrs de leur choix, Les Républicains et Ensemble pour la République beaucoup plus indécis
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L'indécision est du côté du "bloc central" : 56 % seulement des électeur les Républicains se disent sûrs de leur choix, et 76 % des électeurs Ensemble pour la République, là où les électeurs du RN sont les plus sûrs de leur choix : 88 % déclarent que leur décision est définitive, le taux est de 84 % pour les électeurs du Nouveau Front populaire. 

35 % des électeurs voteront pour "faire barrage"
 
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Le réflexe du "vote barrage" vient essentiellement des électeurs d'Ensemble pour la République et des Républicains. Il est le plus faible chez les électeurs du Rassemblement national : 25 % voteront pour faire barrage, 75 % le feront avant tout parce qu'ils souhaitent faire gagner leur candidat et la coalition qui le soutient. Le vote d’adhésion est donc largement majoritaire pour les électeurs RN.

 

Une dissolution qui divise, et suscite des sentiments contraires 
 
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Les Français sont très partagés sur la décision de la dissolution : 50 % y sont favorables, 50 % y sont opposés. La perception s'affine dès lors qu'on interroge les Français sur les sentiments ressentis lors de la dissolution : de l'incompréhension d'abord (26 %), de l’espoir ensuite (24 %), de la peur enfin (21 %) - viennent ensuite l'indifférence, la colère, le soulagement et la joie. Si l'on agrège ces sentiments par grandes familles, 56 % des Français expriment un sentiment négatif, contre 34 % un sentiment positif. L'espoir est majoritaire chez les électeurs du RN (45 %) et de Reconquête (37 %), là où l’incompréhension domine chez les électeurs Les Républicains (37 %), Renaissance (32 %) et ceux du Parti socialiste (35 %). La peur est dominante chez les Écologistes (34 %) et très présente aussi chez les électeurs macronistes (32 %). S'agissant enfin de la perception de la décision d'Emmanuel Macron, 34 % des Français la jugent dangereuse, 30 % irresponsable, 22 % audacieuse et 14 % courageuse. 

De l'inégale importance des programmes et de leur crédibilité budgétaire
 
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73 % des électeurs prendront en compte les programmes au moment d'accorder leur vote à l'un ou l’autre des candidats. Dans ceux-ci, la crédibilité budgétaire occupe une place centrale.  Elle est importante pour 92 % des Français. Les plus attentifs à la crédibilité budgétaire sont les électeurs Ensemble pour la République (69 % jugent ce critère important et décisif dans leur choix), puis les électeurs Les Républicains (64 %). Les moins soucieux de ces questions sont les électeurs du Rassemblement national et du Nouveau Front populaire. 

L'introuvable Premier ministre consensuel

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78 % des électeurs estiment que nommer Jean-Luc Mélenchon Premier ministre serait une mauvaise chose (mais 67 % des partisans de La France insoumise y seraient favorables, contre seulement 14 % des écologistes et 9 % des militants socialistes), ce qui place le leader Insoumis en bas des candidats potentiels. Jean-Luc Mélenchon apparaît également comme le candidat le plus clivant, puisque seulement 11 % des Français n'ont pas d’opinion sur la question de sa nomination. Ils sont 24% à être favorables à la nomination de Raphaël Glucksmann, seule figure relativement consensuelle qui émerge à gauche, et 30 % à considérer que nommer Marine Le Pen serait une bonne chose et 55 % à estimer que cela n’est pas souhaitable. 36 % regardent positivement la nomination de Jordan Bardella, 51 % la considèrent de manière négative. Enfin, la reconduction de Gabriel Attal suscite 29 % d’approbation et 43 % de mécontentement. 

 

 

Copyright visuel : JULIEN DE ROSA / AFP
 

[Sondage] - État de l’opinion, trois jours avant des élections législatives décisives (60 pages)Télécharger
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