AccueilExpressions par MontaigneSommet européen pour l’emploi des jeunes : et après ?L'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.05/12/2013Sommet européen pour l’emploi des jeunes : et après ? Régulation Europe SociétéImprimerPARTAGERAuteur Institut Montaigne François Hollande recevait le 12 novembre dernier à l'Elysée 24 chefs d'Etat et de gouvernement à l'occasion de la conférence européenne pour l'emploi des jeunes. Alors que le taux de chômage des jeunes européens de moins de 25 ans atteint des niveaux alarmant - 6 millions sont sans emploi et 7,5 millions sans emploi ni formation(1)-, cette conférence se voulait le premier bilan d'étape de la mise en ?uvre des décisions actées lors du premier sommet pour l'emploi des jeunes qui s'est déroulé le 3 juillet dernier à Berlin.Rappelons qu’au cours de l’année 2012, selon la DARES, le taux d’emploi des jeunes a baissé de 0,8 point, la part de ceux au chômage a augmenté de 0,9 point et celle des jeunes ni en emploi ni en formation de 0,5 point. Les dirigeants européens ont annoncé à l’issue du sommet la mise en place d’un calendrier resserré de deux ans (2013-2015) et fixé trois priorités à l’action des Etats européens dans le cadre de la lutte contre le chômage des jeunes : • le développement de la formation professionnelle et de l’apprentissage ; • l’insertion dans l’emploi ; • l’aide à la création d’entreprises. Pour ce faire, les partenaires européens consacreront 45 milliards d’euros à la garantie jeunesse, dispositif prévoyant que chaque Européen de moins de 25 ans sans activité après quatre mois se voie proposer un emploi ou une formation. L’Initiative pour l’emploi des jeunes, le Fonds social européen et l’Initiative « Innovation et compétences » de la Banque européenne d’investissement participeront ainsi à ce financement. Selon le président du Conseil européen, Herman van Rompuy, « les États membres doivent finaliser leur plans pour la "garantie jeunes" au plus vite. Sinon, le financement communautaire ne pourra être mis à profit des régions les plus touchées dès le premier janvier 2014 »(2) . A travers cette conférence, les dirigeants européens veulent agir durablement sur l’emploi des jeunes notamment grâce à la formation professionnelle et l’apprentissage. Ces mesures, à elles-seules, restent malheureusement insuffisantes : il y a urgence à proposer des mesures correctrices des difficultés structurelles qui pèsent sur l’emploi des jeunes afin de favoriser des dispositifs de long terme assurant une meilleure orientation et une plus grande professionnalisation de notre jeunesse. Pour ce faire, il est nécessaire : • de repenser le système d’orientation scolaire, en fournissant des cours spécifiques dès le collège et en mettant en relation les élèves avec des professionnels issus du monde de l’entreprise ; • de valoriser les formations valorisées sur le marché du travail, comme l’alternance, et les métiers requérant peu de diplômes ; • de favoriser l’émergence d’un environnement favorable à l’accueil de jeunes peu qualifiés dans les entreprises, notamment grâce à la création d’un guichet unique « jeunes » dans les entreprises ; • de baisser les charges sociales ; • de réformer le SMIC, notamment à travers une politique de forte modération, l’arrêt de tout nouveau « coup de pouce », ainsi que la possibilité d’un SMIC particulier et dérogatoire pour la première embauche des jeunes ; • de réformer l’indemnisation chômage, la politique de l’emploi et définir les contours d’une flexicurité « à la française » (lire le détail des propositions dans Chômage : inverser la courbe, Bertrand Martinot) (1)Elysée, Conférence européenne de Paris pour l’emploi des jeunes, novembre 2013. (2)Conseil européen, La conférence européenne pour l’emploi des jeunes, Communiqué de presse, 12 novembre 2013.Pour aller plus loin :Chômage : inverser la courbe, Bertrand Martinot, Manitoba/Les belles lettres, 2013.Institut Montaigne,Choisir les bons leviers pour insérer les jeunes non qualifiés, juin 2012.ImprimerPARTAGER