Santé : mesurer pour progresser

Dix sonneries de téléphone avant que votre correspondant – entreprise ou administration – ne réponde. Des mois pour qu’un dossier judiciaire ne soit traité. Des semaines avant que votre dossier de crédit ne soit accepté ou refusé par votre banque. De longues minutes à la Poste avant que votre tour n’arrive pour envoyer un recommandé. Autant de services dont la qualité pourrait être améliorée. Comment ?

Par leur mesure. Moins de sonneries, moins de mois, moins de semaines, moins de minutes. Contrairement à l’opinion courante, le qualitatif est quantifiable. A condition de disposer de références et d’objectifs. Tel est aussi le cas dans le domaine de la santé. Combien de gestes doivent être effectués lors d’un examen cardiologique ? Combien d’actes doivent être réalisés avant une opération chirurgicale ? Combien d’éléments doivent être pris en compte avant de traiter un diabète ? La Note de Denise Silber ''Mesurer la qualité des soins'' ne fait pas qu’attirer l’attention sur l’importance des check list comme des référentiels dans le domaine de la santé, elle démontre que c’est là le point de départ à toute réforme du système français de santé. Non pas commencer par l’organisation, ou l’augmentation des moyens, mais par la mesure de la qualité. L’ensemble de l’organisation en découlera. Autrement dit, passer du "toujours plus" de la même chose (qui coûte de plus en plus cher tout en n’assurant pas une bonne qualité) à un changement de logique. Une petite révolution.