AccueilExpressions par MontaignePour une plus grande coopération entre universités et entreprisesL'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.27/11/2012Pour une plus grande coopération entre universités et entreprises ÉducationImprimerPARTAGERAuteur Institut Montaigne Lancées en juillet dernier, les Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche se clôtureront aujourd’hui au Collège de France. A l’issue de cette consultation nationale, un projet de loi devrait être soumis au Parlement au printemps 2013. Parmi les 121 propositions du comité de pilotage, une place prépondérante est accordée au rôle des entreprises. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso, a notamment mis l’accent sur le renforcement de l’impact économique de la recherche et la participation accrue des entreprises à la gouvernance des universités."Augmenter l’impact économique de la recherche" Un premier volet du renforcement des liens entre entreprises et universités consiste à renforcer l’impact économique que peut avoir la recherche. Le 7 novembre dernier, Geneviève Fioraso, a présenté ses "15 mesures pour une nouvelle dynamique de transfert de la recherche publique, levier de croissance et de compétitivité". La recherche publique française est en effet insuffisamment tournée vers l’entreprise. Dans son rapport De la naissance à la croissance : comment développer nos PME, l’Institut Montaigne notait le gaspillage d’"une recherche de qualité internationale qui n’aboutit pas à la création de start-up technologiques pérennes". Afin de faire de la recherche un levier majeur de croissance et de compétitivité, Geneviève Fioraso a proposé 15 mesures visant à rapprocher universités, centres de recherche et entreprises. Un maître-mot, le "transfert" : transfert des personnes, transfert et partage des connaissances, transfert des technologies. Deux objectifs principaux :rendre plus lisible et cohérent le paysage de la recherche, en simplifiant, d’une part, la gestion de la propriété intellectuelle et, d’autre part, le système de transfert, qui doit être davantage valorisé dans l’évolution des carrières;renforcer le soutien à la recherche entrepreneuriale tout en diffusant la culture de l’innovation au sein de la recherche publique. A ce titre, les universités et les écoles devraient bénéficier dans les prochaines semaines d’1,2 millions d’euros à destination de leurs incubateurs.Depuis 2007, l’Institut Montaigne appelle au renforcement des liens entre recherche fondamentale et recherche entrepreneuriale. Les mesures révélées par la ministre vont dans le bon sens : accent mis sur les PME et TPI, développement des technologies génériques, dont le numérique , ou encore volonté de redéfinir les indicateurs de suivi (aujourd’hui limités à la production scientifique) pour "mettre l'accent sur l'impact économique avéré (par exemple : nombre d'emplois créés)". Une autre piste avancée par l’Institut Montaigne pour développer la recherche entrepreneuriale pourrait être de valoriser véritablement les résultats des laboratoires de recherche fondamentale, en intéressant par exemple les chercheurs publics aux retombées financières de leurs découvertes, notamment lorsqu’elles permettent la création ou le développement d’entreprises. Aux États-Unis, comme au Canada ou au Royaume-Uni, les chercheurs peuvent percevoir jusqu’à 40 % des redevances de licences d’exploitation contre 25 % en moyenne en France."Ouvrir les universités aux entreprises" Le rapprochement entre entreprises et universités passe aussi par la "réforme de la gouvernance des établissements", l’un des trois objectifs des Assises. Ainsi la ministre plaide-t-elle pour un rôle accru des entreprises dans les réflexions sur "la stratégie, les nouveaux métiers et les nouvelles formations". L’une des pistes évoquées pourrait accorder aux entreprises le droit de vote lors des élections des présidents d’université. Geneviève Fioraso a également mis l’accent sur le doublement du nombre d’étudiants en alternance. La revalorisation de l’alternance, aujourd’hui cantonnée aux seules formations professionnelles ou aux peu diplômés, doit permettre une meilleure insertion professionnelle des jeunes. L’Institut Montaigne proposait en 2010 de généraliser au sein de l’enseignement supérieur la formation en alternance, et ce dès la licence. Malgré des initiatives favorables ces dernières années, seule une réforme structurelle et globale peut permettre d’accroître véritablement le nombre d’étudiants en alternance à l’Université. En ce sens, le rapport 15 propositions pour l’emploi des jeunes et des seniors formulait plusieurs propositions : organiser par alternance toutes les licences professionnelles ; offrir systématiquement aux étudiants de chaque université la possibilité d’effectuer la deuxième année de master par alternance ; mobiliser les entreprises pour développer l’alternance au sein des filières générales ; inciter l’ensemble des fonctions publiques (Etat, hospitalière, territoriale) à accueillir des étudiants-apprentis, ce que la législation permet. Le rapprochement entre universités et entreprises semble être au cœur des réflexions sur la réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche. A l’issue de ces Assises sera publié le rapport du comité de pilotage présidé par Françoise Barré Sinoussi, rassemblant les propositions sur les trois thèmes fixés par la ministre : la réussite de tous les étudiants, un "élan nouveau pour la recherche" et une simplification du paysage de l’enseignement supérieur, notamment par la réforme de la gouvernance. Il convient désormais de veiller à la prise en compte effective de ces propositions dans le futur projet de loi qui doit être voté avant juin 2013.ImprimerPARTAGER