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26/06/2014

Pour en finir avec le bac !

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Pour en finir avec le bac !
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Tel est le titre de l'éditorial de Jacques Julliard dans Marianne, le 13 juin dernier. L'éditorialiste interroge les "effets mystificateurs" du baccalauréat, dont le taux de réussite supérieur à 80 % dissimulerait les écueils de notre système scolaire : "que dire d'un pays qui se rengorge des résultats de plus en plus triomphaux de ses enfants au baccalauréat, dans le moment même où tous les instruments de mesure internationaux indiquent un effondrement du niveau des études secondaires en France ?". Au-delà de la question du pourcentage de réussite, l'examen du baccalauréat fait l'objet depuis plusieurs années de très nombreuses critiques.

Le baccalauréat coûterait chaque année 1,5 milliard d’euros

Cette année encore, alors que la fin officielle des cours est fixée au 5 juillet, plus de 700 000 élèves de seconde sont en vacances depuis le début du mois de juin. Outre cette fin d’année anticipée, une étude réalisée par le SNPDEN (principal syndicat des personnels d’encadrement de l’Éducation nationale), en juin 2013, a estimé le coût global de l'examen – hors bac professionnel – à près 1,5 milliard d’euros. Ce calcul intègre les dépenses liées à l'organisation des épreuves et le montant des trois semaines d'enseignement perdues – soit près de 8 % de l’année scolaire –, par l'ensemble des lycéens. Dans son ouvrage Le bac inutile, publié en 2012, Michel Fize (chercheur au CNRS), estime que le passage du baccalauréat en contrôle continu pourrait permettre le recrutement de 5000 enseignants, 8000 infirmières et le financement de 250 000 bourses.

Quelle utilité pour l’enseignement supérieur ?

Dans son éditorial du 13 juin, Jacques Julliard rappelle que "le baccalauréat autorise quiconque à s’inscrire dans les facs, il est responsable de la transformation de celles-ci en institutions refuges avec à la clé, des taux d’échec exorbitants à l’issue des deux premières années" et esquisse un regret "l’articulation du secondaire et du supérieur et la réorganisation des premiers cycles universitaires". Philippe Tournier partage le même constat dans Le Monde du 11 juin dernier : "Tout cela pour que 85 % de ceux qui le passent l'obtiennent et pour qu'ensuite un sur deux échoue à l'université… il y a un problème quelque part, non ?". Cette question de l’(in)utilité du baccalauréat pour l’orientation – voire la sélection – dans l’enseignement supérieur se pose donc avec acuité, mais le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ne semble pas disposé à engager une réforme du baccalauréat.

Sur cette question, de nombreux travaux ont été menés et de nombreuses pistes avancées… mais tout reste à faire !

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