L'évaluation des soins n'est plus un tabou

De nombreuses études le prouvent : la qualité des soins en France est loin d’être optimale.

La suspension le 29 octobre dernier du chef du service de chirurgie cardiaque de l’hôpital de Metz en raison "d’irrégularités graves" constatées par l’Agence régionale de santé pose une fois de plus la question de l’inégale qualité des soins sur le territoire.

Le 5 novembre, La Croix consacrait sa une et son dossier d’ouverture à l’évaluation des soins et des établissements de santé. L’information dans ce domaine n’en est encore qu’à ses balbutiements. En France, le "délit d’initié" joue à plein, et comme le souligne le professeur Guy Vallancien dans l’article de La Croix : "Les initiés sauront toujours où aller se faire soigner". Dans le domaine de la santé, la plus grande des inégalités est celle du manque d’accès à l’information. L’évaluation de la qualité des soins et la publication des résultats de ces évaluations sont indispensables pour gagner en transparence, en qualité et en égalité.

Dans son Etude Mesurer la qualité des soins de février 2009, l’Institut Montaigne propose :

• de médiatiser, le plus largement possible et par tous moyens, les résultats obtenus lors de la réalisation des études d’évaluation de la qualité des soins ;
• de rendre obligatoire, pour chaque établissement de soins et pour tous les professionnels de santé, la déclaration publique annuelle de ses résultats comparés à ceux obtenus au niveau régional et national ;
• de faire en sorte que, parmi les six grandes attributions de la Haute autorité de santé, celle portant sur l’évaluation de la qualité des soins et des pratiques médicales en France soit prioritaire et reconnue comme telle.

La qualité ne se décrète pas, elle se mesure.

Demain, mardi 16 novembre, l’Institut Montaigne publiera une Note sur le dossier médical personnel (DMP). Celui-ci participe à l’amélioration de la qualité des soins et à leur évaluation. Il faut prévoir dès maintenant la possibilité d'utiliser le DMP à des fins d'évaluation médicale a posteriori. La procédure devra utiliser des dossiers préalablement anonymisés et choisis au hasard.

- Lire l'article de La Croix : "Noter les hôpitaux, une idée qui fait son chemin"

- Lire ou télécharger l'Etude de l'Institut Montaigne Mesurer la qualité des soins