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03/06/2015

Les Barbares attaquent… la politique migratoire !

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Les Barbares attaquent… la politique migratoire !
 Institut Montaigne
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Au cours de son histoire, la France a essentiellement connu des flux d'immigration de deux natures. La première, l'asile politique, doit protéger des individus persécutés pour leurs opinions venant trouver refuge hors de leur pays. La seconde, l'immigration économique, voit des populations de pays bien moins favorisés traverser les mers et les océans pour venir travailler en France et participer à son évolution industrielle ou servicielle.

Plus récemment, deux autres formes de flux migratoire ont pris de l’importance jusqu’à dépasser en nombre de titres de séjour accordés tant les causes humanitaires (19 000 en 2013) que les migrations économiques (16 000 en 2013) : les étudiants venus poursuivre leurs études supérieures dans notre pays (plus de 271 000 en 2012) et les personnes qui rejoignent des proches établis en France en vertu du regroupement familial (plus de 90 000 en 2013).

La révolution numérique remodèle ce paysage

Le numérique accentue la concentration géographique dans les zones où émergent les nouveaux géants mondiaux principalement aux Etats-Unis. Une telle concentration draine les talents et les personnes les plus formées : on estime à plus de 60 000 le nombre de Français dans la baie de San Francisco, dont 10 à 15 000, jeunes actifs, de l’industrie digitale. La France ne forme pourtant que 7 500 ingénieurs spécialisés dans le numérique chaque année. L’émigration n’est donc plus un sujet marginal dans le monde transformé par le numérique, elle devient un fait qui reflète notamment la fuite des cerveaux.

Le numérique permet la déterritorialisation des services : les centres d’appels peuvent être situés n’importe où dans le monde, comme les back-office de la plupart des activités. Il n’est plus nécessaire de venir dans un pays pour y trouver un emploi : l’emploi se dirige vers ceux qui étaient auparavant candidats à l’émigration économique.

Les emplois qui peuvent être ainsi remplis ne se cantonnent pas à des fonctions nécessitant un niveau de formation modéré : les emplois très qualifiés font eux aussi l’objet d’un déplacement vers les populations qui auparavant cherchaient à émigrer. La ville de Bangalore, en Inde, s’est ainsi spécialisée dans la fourniture de services informatiques de haut niveau. Ses ingénieurs conçoivent un bon nombre des systèmes d’informations utilisés en Europe.

L’émigration devient donc un enjeu stratégique, il est de moins en moins nécessaire de venir en France pour profiter de son environnement économique, les emplois qui peuvent être occupés requièrent un niveau croissant de qualification.

La régulation du flux des candidats à l’immigration reste un enjeu pour la politique migratoire, mais le numérique pose une question radicalement nouvelle à la politique migratoire.

Heureusement, les Barbares apportent aussi les moyens d’y répondre :

- les candidats à l’émigration sont nombreux ? Si les Barbares peuvent se nourrir d’un environnement favorable et de capitaux-risques suffisants, ils constitueront des centres d’attractivité qui inciteront les gens les mieux formés et les plus entreprenants à rester en France au lieu d’émigrer !

- il faut construire une image qui puisse attirer les meilleurs profils au monde ? La création d’une marque, d’un capital immatériel est une spécialité des Barbares ! Les outils du marketing digital et du Big data ont démontré avec la campagne de Barack Obama la force de leur pouvoir de ciblage et de rassemblement. Avec l’association "All out" ils font la preuve de leur capacité à toucher un public mondial.

- l’intégration dans un nouveau pays s’accompagne invariablement de difficultés administratives et culturelles ? Les Barbares travaillent à améliorer l’expérience utilisateur, ils se sont faits fort d’aplanir les difficultés où qu’elles se trouvent ! Les procédures administratives complexes et les spécificités culturelles sont des problèmes, donc des opportunités !

Vites, faites entrer les Barbares !

Rendez-vous le 9 juin prochain pour débattre de ces nouveaux enjeux
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