AccueilExpressions par MontaigneLa compétitivité des entreprises françaises : une priorité pour tousL'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.18/07/2012La compétitivité des entreprises françaises : une priorité pour tous RégulationImprimerPARTAGERAuteur Charles Nicolas Directeur adjoint Acteurs économiques, politiques, syndicaux, tous partagent un même diagnostic : celui du déclin de la compétitivité française. Les propos tenus par les partenaires sociaux – dans le document commun qu’ils ont consacré à cette question (1) comme dans leurs prises de positions à l’occasion de la Grande conférence sociale – et par le gouvernement – dans la feuille de route qu’il a établie à l’issue de ce sommet – témoignent de l’émergence d’espaces de réflexion partagés.Restaurer la compétitivité des entreprises françaises nécessite l’engagement de réformes structurelles en termes de politiques économiques, fiscales et sociales. Il est urgent de tirer profit de la convergence qui s’opère pour agir. L’Institut Montaigne propose des pistes concrètes pour un fonctionnement plus efficace du marché du travail, un choc fiscal positif pour le développement des entreprises et un renforcement du financement de long terme de l’économie.Améliorer le fonctionnement du marché du travail Le taux de chômage actuel ne résulte pas uniquement de la crise économique. Il est aussi le produit des défaillances structurelles du marché du travail et de politiques de l’emploi inadaptées à une économie en mutation. Rénover le contrat de travail et accroître l’efficacité de la formation professionnelle sont deux conditions clefs pour développer l’employabilité des salariés et leur offrir plus de souplesse et de sécurité dans leur parcours professionnel. La formation continue notamment, qui mobilise 40 Mds€ chaque année, doit être davantage adaptée aux réalités du marché du travail et ciblée en priorité sur ceux qui en ont le plus besoin. Dans le même esprit, il est urgent d’améliorer l’insertion des jeunes, en particulier des moins qualifiés d’entre eux, par le développement de l’apprentissage, la réforme du système d’orientation et un accompagnement renforcé par les services de l’emploi.Mettre en place une fiscalité au service de la compétitivité Un consensus se dégage autour de la dégradation de notre compétitivité-coût et la nécessité de diversifier les sources de financement de la protection sociale qui ne peut plus reposer sur le seul travail. En distinguant ce qui relève de la solidarité nationale et de la solidarité professionnelle, il est possible de transférer une partie des cotisations sociales, notamment les charges patronales "famille", vers d’autres assiettes, telles que la TVA et/ou la CSG. Couplé au nécessaire allègement de la taxation sur le cycle productif des entreprises, ce transfert permettrait de créer un choc fiscal positif en faveur de l’emploi et de l’investissement.Assurer le financement des entreprises Dans un contexte de croissance économique faible, l’avenir du financement des entreprises, qui conditionne notamment la reprise de l’investissement, est une préoccupation majeure pour tous. Afin de le garantir, il est également indispensable de mieux orienter l’épargne vers le financement des entreprises, notamment en faveur des PME et des entreprises innovantes. Comme le souligne le gouvernement, l’épargne des particuliers pourrait être plus fortement mobilisée. Pour ce faire, l’Institut Montaigne formule deux propositions : diriger une partie de l’épargne salariale vers des fonds dédiés aux PME ; conditionner davantage certains avantages fiscaux de produits d’épargne à la détention longue d’actifs. Un consensus se fait sur l’identification des facteurs qui déterminent la perte de compétitivité des entreprises françaises et les leviers à actionner pour y remédier. Il faut désormais traduire en actes cette vision partagée afin de restaurer, sans plus attendre, le dynamisme de l’économie de notre pays. (1) CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO, CGPME, MEDEF, UPA, "Approche de la compétitivité française", juin 2011.Pour aller plus loin - Choisir les bons leviers pour insérer les jeunes non qualifiés, Note, juin 2012 - Réformer par temps de crise, mai 2012 - Insatisfaction au travail : sortir de l’exception française, Etude, avril 2012 - Une fiscalité au service de la "social compétitivité", Rapport, mars 2012 - Financement des entreprises : propositions pour la présidentielle, mars 2012 - Un CDI pour tous, Etude, novembre 2011 - Formation professionnelle : pour en finir avec les réformes inabouties, Etude, octobre 2011 - De la naissance à la croissance : comment développer nos PME, Rapport, juin 2011 - Reconstruire le dialogue social, Rapport, juin 2011 - 15 propositions pour l’emploi des jeunes et des seniors, Rapport, septembre 2010ImprimerPARTAGER