Innovation et numérique : non, nous ne sommes pas à la traîne !

Forte de neuf "Innovation Awards" remportés lors de l'édition 2015 du CES (Consumer Electronic Show) à Las Vegas en janvier dernier, la France n'a pas à rougir de la représentativité de ses start-up au sein des grandes conférences tech mondiales. Mardi 3 novembre 2015, plus de 190 start-up tricolores ont participé à l'ouverture du  Web Summit 2015 à Dublin, faisant de l'hexagone la quatrième délégation la plus importante, derrière le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'Allemagne.

Les pouvoirs publics et les entreprises ont pris conscience de l’importance décisive du numérique pour la compétitivité de notre économie. Des initiatives telles que le label "French Tech"  ou encore le dispositif "Business France" sont utiles pour promouvoir une image positive et incitative de l’écosystème des start-up françaises. Ce dynamisme se traduit par 759 M€ de fonds levés au premier semestre 2015 par 250 start-up françaises contre 445 M€ au premier semestre 2014.

Toutefois, les entreprises ont encore du chemin à parcourir dans le processus de transformation digitale. En 2014, seulement 17% d’entre-elles avaient entamé une démarche d’exploitation du Big Data, marché qui selon un rapport du gouvernement, représenterait 9Md€ et permettrait de créer ou de consolider près de 137 000 emplois en 2020.

"L’Internet of everything" : une opportunité et un challenge pour l’économie française
Avec quelques 212 milliards d’objets connectés dans le monde à l’horizon 2025, l’Internet des objets représente un potentiel de création de valeur de 138 milliards d’euros pour la France. Dans un cadre européen, notre pays peut devenir un acteur de premier plan à condition qu’une action volontariste, équilibrée et coordonnée des acteurs privés et de la puissance publique soit conduite.



La sécurité des dispositifs : condition sine qua non de la confiance
L’un des enjeux majeurs posé par l’essor du Big Data et des objets connectés est celui de la sécurité : la confiance en la révolution numérique ne peut se faire sans garanties. Selon un sondage Harris Interactive, 7 personnes sur 10 expriment encore des craintes relatives aux failles de sécurité des appareils connectés et à la faible garantie de sécurité pour les données collectées.

La France a les atouts pour devenir le champion des techniques de certification et de protection des données, c’est le sens des propositions portées dans notre rapport Big data et objets connectés : faire de la France un champion de la révolution numérique.
Ce n’est en effet qu’en montrant l’exemple, comme en offrant aux citoyens des Application Programming Interfaces (API) techniquement sécurisées, portées par un droit stable et partagé, que notre pays pourra créer la confiance nécessaire à la diffusion du numérique au sein de son tissu économique.

Par Dimitri Von Buren pour l’Institut Montaigne