AccueilExpressions par Montaigne« ¿Hablas Español? » ou comment favoriser la mobilité géographique en EuropeL'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.30/03/2007« ¿Hablas Español? » ou comment favoriser la mobilité géographique en EuropeImprimerPARTAGERAuteur Gunilla Björner Ancienne responsable des relations institutionnelles de l'Institut Montaigne L'année 2006 a été proclamée « Année européenne de la mobilité professionnelle » par la Commission européenne. Pourtant, en Europe, la mobilité professionnelle et sociale reste très faible. Cela est encore plus vrai en ce qui concerne la mobilité géographique. Selon Eurostat, moins de 2 % des citoyens européens vivent et travaillent dans un Etat membre autre que le leur et ce pourcentage n'a guère changé depuis 30 ans ! Pourtant, des études montrent que la mobilité géographique est souvent favorable à la mobilité professionnelle ascendante et donc à l’accès à de meilleures conditions de vie et de travail. Alors, comment expliquer ce faible taux de mobilité géographique ? Selon un sondage d’Eurobaromètre, 50% des personnes interviewées considèrent la maîtrise des langues comme étant le premier obstacle à la mobilité géographique intra-européenne (bien avant la difficulté de s’adapter à une autre culture (environ 20%) ou l’accès à la sécurité sociale (moins de 15%). Les Français se trouvent dans la moyenne européenne en ce qui concerne la mobilité géographique vers un autre pays de l’Union européenne, mais ils semblent peu motivés par la mobilité vers un pays étranger dont la langue n’est pas la leur. En effet, seulement 14% des Français se disent « tout à fait disposés » à vivre dans un autre pays de l’Union où la langue n’est pas le français, contre 47% qui se déclarent « pas du tout disposés » à le faire. La mobilité professionnelle est donc pour une grande partie des Français limitée à des pays ou des entreprises où le français est la langue de travail. Les Français sont aussi plutôt réticents à l’idée d’apprendre une langue étrangère, car 43% déclarent qu’ils ne sont pas prêts à le faire (contre par exemple 12% des Luxembourgeois et 15% des Suédois).(voir lien 1) Et moins d’un Français sur deux se dit en effet capable de participer à une conversation dans une langue étrangère. (voir lien 2) Alors comment réconcilier les Français avec les langues et leur redonner la confiance nécessaire pour oser, plus tard, réaliser un parcours professionnel en dehors des frontières françaises ? L’Institut Montaigne propose, dans la note « Sortir de l’immobilité sociale à la française » de développer un enseignement des langues plus diversifié et moins académique, dès l’école primaire. Cela impliquerait de recourir plus fréquemment aux enseignants étrangers, de généraliser les stages linguistiques pour les enseignants français, ou -pourquoi pas !- mettre en place un enseignement des langues en dehors de l’école dispensé par des étudiants étrangers du programme Erasmus. La mobilité professionnelle et géographique présente l’opportunité pour les travailleurs européens d’acquérir de nouvelles compétences, de s’adapter à un marché du travail de plus en plus fluctuant et d’accéder à de meilleures conditions de vie et de travail. Mais pour ce faire, il faut « hablar espanol », « tala svenska », « parlare l’italiano » ! Lien 1 : Eurobaromètre 54 spécial "Les Européens et les Langues", Février 2001 Lien 2 : Eurobaromètre 63.4 « Les Européens et les langues », 2005. ImprimerPARTAGER