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15/02/2008

Formation : donner plus à ceux qui en ont eu moins

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 Philippe Manière
Auteur
Président-fondateur de Footprint > consultants

Ca peut paraître incroyable, mais c’est la réalité statistique : plus on a bénéficié d’une solide formation de base, et plus on bénéficiera, ensuite… d’une formation professionnelle abondante !

Cela s’explique assez bien puisque de meilleures études conduisent souvent à la possibilité de devenir cadre et d’intégrer une grande entreprise - deux éléments qui ouvrent plus de possibilités d’avoir recours à la formation permanente. Mais ce n’est pas parce que cela s’explique que cela est acceptable ! Qui peut admettre que l’on donne toujours plus à ceux qui ont eu moins au départ ?

Pour corriger ce problème, l’Institut Montaigne propose que l’on favorise, par un dispositif de droits modulables, la formation professionnelle de ceux qui n’ont pas eu la chance de faire des études poussées. A cet effet, nous proposons de créer un système de« compte épargne compétence », à l’instar de celui développé dans plusieurs grandes entreprises étrangères, alimenté par le salarié et abondé par l’employeur. Le salarié et l’employeur décideront ensemble de l’utilisation des fonds.

Ce compte « développement des compétences », propriété de l’individu, lui permettrait d’investir, dans le cadre d’une démarche individuelle (purement volontaire ou en liaison avec son entreprise), dans des actions de développement de ses compétences, afin de garantir son employabilité. Et l’on peut tout à fait imaginer que l’abondement du compte individuel réalisé par l’Etat (ou par la région) se fasse au moyen d’un crédit « formation initiale » inversement proportionnel à la durée de la formation initiale dont a bénéficié l’intéressé.

Avec un tel dispositif, on corrigerait pour partie les inégalités d’opportunité de carrières que l’on constate au détriment de ceux qui, souvent pour des raisons qui n’ont rien à voir avec leur talent, n’ont pas pu bénéficier d’une bonne formation de base. Pourquoi ne pas tenter, pour commencer, une expérience pilote au niveau régional ?

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