AccueilExpressions par MontaigneBertrand Martinot reçoit le Prix "Edouard Bonnefous" pour l’ouvrage "Chômage : inverser la courbe"L'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.02/12/2014Bertrand Martinot reçoit le Prix "Edouard Bonnefous" pour l’ouvrage "Chômage : inverser la courbe"ImprimerPARTAGERAuteur Institut Montaigne Bertrand Martinot a reçu lundi dernier à l'Institut de France le Prix "Edouard Bonnefous" de l'Académie des sciences morales et politiques pour son ouvrage Chômage : inverser la courbe publié par l'Institut Montaigne aux Éditions Manitoba/Les Belles Lettres (2013).Il a aussi reçu le Prix Turgot en mars dernier du meilleur livre d’économie financière, remis par Bernard Cazeneuve, alors ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargé du budget. Bertrand Martinot a également publié avec l’Institut Montaigne : - Réforme de la formation professionnelle: entre avancées, occasions manquées et pari financier (septembre 2014), - Emploi : le temps des (vraies) réformes ? Propositions pour la conférence sociale de juillet 2014 - Une nouvelle ambition pour l’apprentissage (janvier 2014), - Améliorer l’équité et l’efficacité de l’assurance chômage (décembre 2013). Il publiera dans les prochaines semaines avec l’Institut Montaigne une étude inédite sur l’apprentissage dont le prisme comparatif découle d’un séjour en Allemagne organisé spécifiquement pour cette mission. --------------------------------------------------------------------------------------------------- Dans Chômage : inverser la courbe, Bertrand Martinot questionne les logiques et les blocages qui caractérisent l’arsenal anti-chômage de la France. Chiffres et comparaisons internationales à l’appui, il évalue ces politiques, leurs succès et leurs échecs. Pour la première fois, cet enjeu est abordé sous tous ses angles – politique, économique, social – dans une analyse qui s’attache à poser les vrais débats : contrats aidés, emploi des jeunes, assurance chômage, taxation et coût du travail, service public de l’emploi, place du dialogue social.Un échec collectif Touchant plus de 10 % de la population active, le chômage en France a dépassé tous les niveaux connus depuis l’apparition des premières statistiques sur le sujet ; avec une spécificité qui constitue le "mal Français" : depuis trente ans, le chômage n’est jamais descendu en-deçà de 8 %, même en période de forte croissance, contrairement à la plupart de nos voisins européens. La société française est à la fois anesthésiée et fataliste face à ce phénomène. Et malgré 50 milliards d’euros injectés chaque année dans la lutte contre le chômage, tout se passe comme si nous nous étions finalement résignés face à un chômage considéré comme "normal" et sans illusion sur le retour au plein emploi.Des propositions pour un retour au plein emploi En deux cent pages, l’auteur dresse un constat aussi complet que clair de la situation du marché de l’emploi et propose un plan d’actions pour s’attaquer aux causes structurelles du chômage et inverser durablement sa courbe : - Réformer le SMIC : "Politiquement très incorrecte, une politique de forte modération du SMIC doit être poursuivie pendant plusieurs années." (P.93) - Réformer l’indemnisation chômage : "Il est urgent de sortir d’une vision essentiellement comptable de l’assurance chômage." (p.94) - Réformer la politique de l’emploi : "Moins d’obligations de moyens, plus de qualité, davantage de pilotage par la performance, plus de cohérence entre les acteurs, telles sont les voies que doit emprunter la politique de l’emploi pour apporter sa contribution à une baisse durable du chômage." (p.99) - Définir les contours d’une "flexisécurité à la française" : "une flexisécurité à la française devrait consister à supprimer le surcroit de réglementation dans le cas des licenciements collectifs." (p.100) - Réformer la régulation de l’emploi : "il faut définir d'une part ce qui relève de la loi, qui reste naturellement de la compétence de l’État sous réserve du respect des règles du dialogue social et d'autre part réserver une sphère d'autonomie normative aux partenaires sociaux, sphère dans laquelle l’État ne devrait pas intervenir, sauf motif impérieux d'intérêt général." (p.103) - Dépenser moins pour taxer moins : "La résolution de la question du chômage en France, c’est la compétitivité du secteur public. De notre capacité à réformer nos institutions, centrales et décentralisées, à revoir leur champ et leurs modalités d’action dépendra le succès ou l’échec de la lutte contre le chômage dans les années qui viennent." (p.108)A propos de Bertrand Martinot Économiste, conseiller social à la Présidence de la République de 2007 à 2008, puis délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) de 2008 à 2012, Bertrand Martinot est l’un des meilleurs spécialistes français de la question du chômage, des politiques de l’emploi et du dialogue social.ImprimerPARTAGER