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19/02/2019

Baromètre des Territoires 2019 / Provence-Alpes-Côte d'Azur & Corse

Un cadre de vie sans égal mais un vivre-ensemble fragile

Baromètre des Territoires 2019 / Provence-Alpes-Côte d'Azur & Corse
 Institut Montaigne
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Parmi les 10.010 personnes qui ont répondu à l’enquête du Baromètre des Territoires, 801 sont des habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ces 801 personnes constituent un échantillon représentatif de la population de Provence-Alpes-Côte d’Azur constitué à partir de quotas sur les variables de genre, d’âge, de catégorie socio-professionnelle et de taille d’agglomération.

Note de lecture : le chiffre entre parenthèse indique le décalage de la région par rapport à la moyenne nationale. Par exemple 60% (+1) vivent dans un endroit qui va bien signifie que 60% des habitants des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur déclarent vivre dans un endroit qui va bien et que ce chiffre est supérieur de 1 point par rapport à la moyenne nationale qui est de 59%.

Bonheur privé et pessimisme social 

  • 73% (=) se disent heureux, et 61% ont le sentiment d’avoir choisi la vie qu’ils mènent (=). 75% (=) estiment qu’en cas de problèmes graves, ils pourraient compter sur leur entourage.
     
  • Mais comme dans la plupart de nos régions, les Provençaux sont pessimistes pour l’avenir de la société française (71%, +1).
     
  • Et ils sont divisés sur l’avenir de leur territoire : 45% sont optimistes (=), 45% pessimistes (+1) et 10% ne se prononcent pas (-1). 

    60% (+1) considèrent qu’ils vivent dans un endroit qui va bien.

Comme partout en France, le pouvoir d’achat sous pression

  • 48% (=) bouclent leurs fins de mois en se restreignant. Dans une région qui accueille plus de retraités que la moyenne nationale, 47% (+4) déclarent que leur situation financière s’est dégradée au cours des douze derniers mois.
  • 39% (+2) ont été à découvert tous les mois ou à plusieurs reprises en 2018.
  • 57% (+7) ont retardé ou renoncé à des soins de santé au cours des 12 derniers mois par manque de moyens financiers.

Et un sentiment d’injustice sociale fortement ressenti

  • 78% (=) considèrent que nous vivons aujourd’hui dans une société injuste et font le récit d’un ascenseur social bloqué. 60% (-3) sont convaincus que la réussite sociale est jouée d’avance et dépend beaucoup de l’origine sociale des gens. Près d’un Provençal sur deux fait le diagnostic d’une aggravation de cette injustice sociale en l’espace de quelques générations, convaincu que la société dans laquelle vivaient ses parents était plus juste (47%, +5 et 42%, -1 estiment qu’elle n’était ni plus juste ni plus injuste). 
     
  • L’écart entre hauts et bas salaires 31% (-6), les inégalités sociales 29% (=) et les incivilités 29% (+2) cristallisent la colère des Provençaux. Près d’un sur quatre (24%, +4) s’indigne également de la corruption. 

Un attachement très fort à son territoire, une région d’adoption

  • Climat (75%, +46) et paysages (64%, +14) sont les joyaux de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Et si les Français vantent leurs paysages dans la plupart de nos régions, c’est en PACA que l’attachement y est le plus fort. 
  • Amoureux de leur cadre de vie, 28% des Provençaux se sont installés dans la région parce qu’ils avaient envie d’y vivre, sans lien particulier avec leur travail ou leur région natale (+6, 1ère région de "choix" parmi les 12). PACA est à l’inverse la région qui compte le moins de natifs : 29% y ont grandi (-4).  
     
  • Territoire d’adoption, PACA est, après la Bretagne, la région dont les habitants expriment l’attachement le plus fort :
    • 67% sont attachés à leur région (+9).
    • 60% sont attachés à leur département (+7).

Un vivre-ensemble fragile

  • Transports (48%, +4) et économie (41%, +8) sont les deux premiers défauts de la région. Ce sentiment de fragilité économique traduit bien la situation dégradée de l’emploi en PACA, qui affiche le 3ème plus fort taux de chômage de France (10,8% au 3ème trimestre 2018).
     
  • Mais PACA se distingue par une fragilité qui ne se retrouve, à niveau comparable, qu’en Ile-de-France : ses habitants. Troisième défaut cité par les Provençaux, il traduit un vivre-ensemble sous tension.  33% (+5) considèrent que les gens se méfient les uns des autres. 23% (+4) jugent qu’il y a trop d’immigrés là où ils vivent et près d’un sur cinq estime qu’il y a des communautés religieuses qui forment des groupes très fermés (19%, +3).

    Seuls 28% (-5) estiment que les habitants prennent des initiatives pour animer la vie locale.
  • Ce vivre-ensemble sous tension se prolonge d’une intense défiance à l’égard des institutions. En PACA, on a moins confiance en son maire 36% (-5), en son Président de région 15% (-3), en son Président de département 15% (-2) que sur le reste du territoire.
     
  • La défiance vis-à-vis de l’Europe s’exprime également plus vivement en PACA : 54% (+3) des Provençaux jugent que l’Union européenne ne maîtrise pas les flux migratoires dans la région. 17% (-3) seulement estiment que l’Union Européenne favorise la prospérité de leur région.

La région et ses mobilités

  • Si cette région est marquée par un dynamisme démographique assez homogène, le dynamisme économique est inégal sur le territoire : Marseille, Nice et les autres villes importantes du littoral portent très largement le dynamisme économique de la région alors que le reste du territoire est plus fragile économiquement, notamment en matière de création d’emplois et de chômage longue durée.
     
  • Le Baromètre des Territoires révèle quatre grands types de trajectoires sociales et territoriales qui coexistent dans notre espace national. Ces quatre groupes sont présents dans tous nos territoires.
     
  • Mais la région PACA se distingue par un très fort ancrage au territoire :
    • On y observe une surreprésentation des "Enracinés" (25%, +3) et des "Assignés" (26%, +2) : si les "Enracinés" sont heureux de vivre là où ils ont choisi de vivre, les "Assignés" subissent de plein fouet les inégalités sociales et territoriales. Ils sont bloqués géographiquement et socialement. Ils dessinent leur avenir et celui de leurs enfants avec pessimisme.   
    • PACA compte également 30% de Français "sur le fil" (-2) et 19% "d’Affranchis" (-2). 
      • Les "Provençaux sur le fil" vivent une forte tension entre leur aspiration à la mobilité sociale et territoriale et une difficulté à s’affranchir de leur situation socio-économique et des inégalités territoriales.
      • Les "Provençaux affranchis" ont peu d’attache territoriale, ils réalisent leur projet de vie sans entrave, ou ont les moyens socioculturels de surmonter les obstacles, de s’emparer des opportunités et de tirer parti des évolutions de notre société, telles que la numérisation de nos vies personnelle, sociale et professionnelle, l’Union Européenne ou la mondialisation.
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