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19/02/2019

Baromètre des Territoires 2019 / Nouvelle-Aquitaine

Un attachement au territoire plus fort que les inégalités territoriales

Baromètre des Territoires 2019 / Nouvelle-Aquitaine
 Institut Montaigne
Institut Montaigne

Parmi les 10.010 personnes qui ont répondu à l’enquête du Baromètre des Territoires, 800 sont Néo-Aquitains. Ces 800 personnes constituent un échantillon représentatif de la population de la région Nouvelle-Aquitaine constitué à partir de quotas sur les variables de genre, d’âge, de catégorie socio-professionnelle et de taille d’agglomération. 

Note de lecture : le chiffre entre parenthèse indique le décalage de la région par rapport à la moyenne nationale. Par exemple 61% (+2) considèrent vivre dans un endroit qui va bien signifie que 61% des habitants de la région Nouvelle-Aquitaine considèrent vivre dans un endroit qui va bien et que ce chiffre est supérieur de 2 points par rapport à la moyenne nationale qui est de 59%.

Bonheur privé mais sentiment de déclassement et pessimisme social

  • 72% (-1 par rapport à la moyenne nationale) se disent heureux, et 66% (-1) sont satisfaits de l’équilibre de leur temps de vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle.
     
  • Ils sont plus nombreux que dans la plupart des régions à considérer qu’ils vivent dans un endroit qui va bien : 61% (+2).
     
  • Pourtant, un certain pessimisme s’exprime parmi les Néo-Aquitains : 46% (+3) sont pessimistes pour leur avenir personnel. Et une majorité fait le récit d’un déclassement social : 54% (+2) considèrent que leurs parents vivaient mieux qu’eux quand ils avaient leur âge, et 49% (+4) que leurs enfants vivront moins bien. 
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  • Ce pessimisme personnel se prolonge d’un profond pessimisme social : 72% (+2) sont pessimistes pour l’avenir de la société française. 

En Nouvelle-Aquitaine, le pouvoir d’achat fortement sous pression

  • Ce pessimisme social est alimenté par la crise du pouvoir d’achat qui touche durement le territoire. 50% (+2) des Néo-Aquitains bouclent leurs fins de mois avec difficulté. 44% (+1) estiment que leur situation financière s’est dégradée au cours des douze derniers mois, 42% (=) qu’elle est restée stable. 
     
  • 39% (+2) ont été à découvert tous les mois ou à plusieurs reprises en 2018.
     
  • 52% (+2) ont retardé ou renoncé à des soins de santé par manque de moyens financiers en 2018.
     
  • La vigilance au prix est une nécessité : 57% (-1) font attention aux prix sans trop se restreindre mais 36% (+4) cherchent presque systématiquement les prix les plus bas et se privent lorsqu’ils font leurs courses alimentaires. Vêtements, chaussures, équipement de la maison sont sacrifiés : 54% (+4) cherchent systématiquement les prix les plus bas. 
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Mais une bonne qualité de vie

  • 69% (+3) des Néo-Aquitains trouvent qu’il fait bon vivre dans leur quartier, dans leur commune. 

    28% (+3) des Néo-Aquitains estiment même que l’endroit où ils vivent n’a aucun défaut !
    • Les paysages sont la première qualité de leur territoire (59%, +9), devant le climat (49%, +20) et la situation écologique (29%, +6). 67% (+13) jugent que leur environnement de proximité est épargné par les pollutions.
    • La gastronomie est davantage citée qu’ailleurs en France comme une qualité de la région (21%, +10, 2ème région avec le score le plus élevé). 
    • 74% (+7) des Néo-Aquitains se sentent en sécurité là où ils vivent, et 54% (+3) font confiance aux gens qui vivent autour d’eux.  
       
  • Ils sont 38% (=) à vivre en Nouvelle-Aquitaine parce qu’ils sont venus y travailler ou étudier, 29% (-4) parce qu’ils y sont nés et 26% (+4, 2ème région avec le score le plus élevé) parce qu’ils avaient envie d’y vivre.

Un fort attachement au territoire

  • Cette bonne qualité de vie se traduit par un solide attachement au territoire, plus prononcé que dans les autres régions métropolitaines : 61% (+3) se disent attachés à leur région et 57% (+4) à leur département.
     
  • 60% (+8) affirment qu’ils ne déménageraient pas dans une autre région s’ils en avaient la possibilité. La mobilité au sein de la commune est très peu envisagée : 71% (+4) ne quitteraient pas leur quartier pour un autre quartier dans la même commune.
     
  • Enfin, 47% (+6, 1ère région) souhaiteraient que leurs enfants grandissent là où ils vivent.
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Mais un sentiment d’éloignement des services qui entrave le quotidien

  • Pour les Néo-Aquitains, les trois principaux défauts de leur région sont ses transports (57%, +13, 1ère région), ses commerces (39%, +7) et son économie (39%, +6). 
     
  • 41% (+4) jugent que les services publics disparaissent près de chez eux. Ce recul de l’Etat se traduit par une difficulté d’accès aux services essentiels : seuls deux Néo-Aquitains sur cinq (43%, -7) jugent qu’ils ont un accès facile et rapide à une série de huit services (formation, culture, divertissement, soins, déplacement, information, courses alimentaires et démarches administratives). 
     
  • C’est sur les transports que la carence est perçue la plus forte. Moins d’un tiers (31%, -13, 2ème région avec le score le plus bas) considère que l’endroit où ils vivent est bien desservi par les transports en commun.
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  • 68% (+7) estiment que les jeunes doivent s’éloigner de chez eux pour suivre une formation qui leur permette de réussir leur vie professionnelle, dont 25% (+8, 1ère région) jugent qu’ils n’ont pas le choix. 
     
  • 59% (+5) trouvent qu’il est de plus en plus difficile de trouver un emploi près du lieu où ils vivent.

Les carences du territoire accentuent le sentiment d’injustice sociale

  • Les habitants de Nouvelle-Aquitaine sont 84% (+6) à considérer que l’on vit dans une société injuste.
     
  • Les trois sujets qui indignent le plus les Néo-Aquitains sont l’écart entre les hauts et les bas salaires (41%, +4, 2ème région avec le score le plus élevé), les inégalités sociales (32%, +3) et la fraude fiscale, la fraude aux aides sociales et les incivilités ex æquo (25%). 
     
  • Ce sentiment d’injustice sociale fragilise le consentement à l’impôt : 68% (+3) estiment plus contribuer au système qu’ils n’en bénéficient. 39% (+5, région avec le score le plus élevé) considèrent que l’impôt est inutile, traduisant un sentiment d’inefficacité de la redistribution. Les Néo-Aquitains seraient en effet prêts à payer plus d’impôts s’ils permettaient de réduire la pauvreté (39%, +3), d’avoir un meilleur système de santé (33%, +2) et une meilleure éducation (22%, +1). 
     
  • 19% (=) d’entre eux ne seraient en aucun cas prêts à payer plus d’impôts et de taxes.
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La région et ses mobilités

  • Le Baromètre des Territoires révèle quatre grands types de trajectoires sociales et territoriales qui coexistent dans notre espace national. Ces quatre groupes sont présents dans tous nos territoires.
     
  • Mais la Nouvelle Aquitaine se distingue par une surreprésentation des "Enracinés" (26%, +4). Ce groupe concentre une proportion importante de jeunes retraités. Il réunit des Néo-Aquitains qui ont choisi de s’installer dans la région. Elle est l’écrin d’une vie sociale riche et de bonne qualité. Ce résultat illustre bien la composition démographique de la région, qui est la plus âgée de France (28% de sa population a plus de 65 ans contre 24% en moyenne). 
     
  • Les "Sur le fil" et les "Assignés" sont présents en Nouvelle-Aquitaine dans les mêmes proportions que dans l’espace national : 25% et 32%.
    • Les "Néo-Aquitains sur le fil" vivent une forte tension entre leur aspiration à la mobilité sociale et territoriale et une difficulté à s’affranchir de leur situation socio-économique et des inégalités territoriales.
    • Les "Assignés" subissent de plein fouet les inégalités sociales et territoriales. Ils sont bloqués géographiquement et socialement. Ils dessinent leur avenir et celui de leurs enfants avec pessimisme.
       
  • La région compte légèrement moins d’"Affranchis" qu’en moyenne (17%, -4). Ils ont peu d’attache territoriale, ils réalisent leur projet de vie sans entrave, ou ont les moyens socioculturels de surmonter les obstacles, de s’emparer des opportunités et de tirer parti des évolutions de notre société, telles que la numérisation de nos vies personnelle, sociale et professionnelle, l’Union Européenne ou la mondialisation.
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