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11/12/2012

"Baissons encore les dépenses publiques", par Pierre-Mathieu Duhamel

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L’Institut Montaigne est convaincu que le rétablissement des comptes publics passe en effet par une réduction de la dépense publique. Pour ce faire, il formule dans un rapport à paraître ce jeudi des propositions concrètes qui permettront d’atteindre 60 milliards d’euros d’économies tout en préservant la qualité de notre service public et de nos prestations sociales.

Tribune de Pierre-Mathieu Duhamel, président du groupe de travail de l’Institut Montaigne "efficience de la dépense publique", actuellement président du comité stratégique de KPMG et notamment ancien directeur du budget au ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, parue dans l'Expansion du 5 décembre 2012.

L'un des traits les plus remarquables de l'alternance qui a eu lieu au printemps, c'est le caractère inchangé des objectifs financiers de notre pays : 3 % de déficit public en 2013, retour à l'équilibre en 2017 au lieu de 2016, à peine une nuance. Et c'est une bonne chose. La ratification très large par le Parlement, au mois d'octobre, du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire a confirmé cette identité de vue entre la nouvelle majorité et l'ancienne.

Il y a accord sur l'objectif, mais débat sur les moyens
Cet accord quant aux objectifs ne dissimule pas l'âpreté du débat quant aux moyens à employer pour les atteindre. Pour l'année qui vient, le gouvernement a choisi de recourir massivement à l'impôt. Au total, ce sont 30 milliards d'euros de prélèvements nouveaux que supporteront les contribuables l'an prochain, pour 10 milliards d'euros d'économies. La moitié de cette hausse fiscale pèsera sur les entreprises, et donc sur leur compétitivité. Au total, le niveau des prélèvements obligatoires sera supérieur à 46 % du PIB dans notre pays l'an prochain. De l'aveu même de certaines autorités gouvernementales, notre pays a épuisé toutes ses marges en la matière. Il existe pourtant une autre voie pour assainir nos comptes : celle de la réduction de la dépense publique, qui absorbe chaque année plus de la moitié de la richesse nationale. Cette voie est moins récessive que celle de l'impôt. Elle mérite d'autant plus d'être explorée que notre niveau de dépense est très supérieur à celui de nos voisins : environ 10 points de PIB de plus que l'Allemagne, par exemple, dont les services et prestations publiques ne sont pas moins performants que les nôtres. Dès lors que les résultats d'évaluations rigoureuses permettent de le mesurer, nos dépenses publiques peuvent, sans dommage pour la croissance, être diminuées, voire supprimées. Ce message commence à être entendu, puisque, dans la foulée du rapport Gallois, le gouvernement a choisi d'asseoir la moitié du financement du crédit d'impôt qui sera consenti aux entreprises sur de nouvelles économies. Il faut maintenant définir et mettre en œuvre, dans tous les compartiments de la dépense publique - l'Etat, les régimes sociaux et les collectivités locales -, l'effort de maîtrise qui favorisera la qualité de nos services publics et contribuera à restaurer notre compétitivité.

Aller plus loin :
- Lire l'article de Challenges "5 idées-chocs de l'Institut Montaigne pour économiser 50 milliards"
- Voir la Minute Montaigne par Pierre-Mathieu Duhamel
- (Ré)écouter Pierre-Mathieu Duhamel sur France Inter

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