AccueilExpressions par MontaigneBaisse du chômage : éclaircie passagère ou futur radieux ?L'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.26/01/2017Baisse du chômage : éclaircie passagère ou futur radieux ? Action publiqueImprimerPARTAGERAuteur Marc-Antoine Authier Chargé d'études - Energie, Développement durable Les derniers chiffres du chômage pour l'année 2016 viennent d'être dévoilés. Certes, le nombre d'inscrits à Pôle Emploi en catégorie A a augmenté en décembre (+26 100) après la performance du mois de novembre (-31 800). Mais cette ultime fausse note ne gâte pas l'amélioration de la situation : en 2016, le nombre de demandeurs d'emploi en recherche active, disponibles et sans emplois a diminué. Le chômage n'avait pas cessé d'augmenter depuis la crise de 2008.Source : INSEEEnfin l’inversion de la courbe ?Alors que le taux de chômage s’est établi au troisième trimestre 2016 à 10,0 % en France métropolitaine, cette dynamique annuelle apparaît comme une bonne nouvelle. D’autant plus que des signes positifs laissent présager une tendance prolongée à la baisse. Ainsi, les déclarations d’embauche de plus d’un mois ont progressé de 6,4 % sur l’année 2016 selon l’Acoss, portées par les embauches en CDI (+ 9,5 %). Cette dynamique à l’oeuvre sur le marché de l’emploi témoigne d’un regain d’activité pour le pays.Autre bonne nouvelle : la situation des jeunes s’est améliorée lors du dernier trimestre 2016. Ainsi, le nombre de jeunes demandeurs d'emploi inscrits à Pôle Emploi en catégories A, B et C en France métropolitaine a diminué de plus de 5 000 entre fin novembre et fin décembre. Mais derrière cette embellie de fin d’année se cache une situation préoccupante : près d’un jeune sur quatre est encore au chômage.Source : INSEELe chômage chez les moins de 25 ans demeure particulièrement préoccupant depuis le début de la crise financière de 2008. Mais nous sommes persuadés que, les difficultés d’insertion des jeunes sur le marché de l’emploi ne dépendent pas seulement de la situation globale du marché de l’emploi. Elles révèlent aussi l’inadaptation du système de formation initiale aux réalités du marché du travail.L’apprentissage : un pari sur le long termeSi l’apprentissage ne règle pas le problème du “stock” de demandeurs d’emploi peu qualifiés, il améliore la situation du “flux” d’arrivants sur le marché du travail. Aussi constitue-t-il une solution efficace pour inverser durablement la courbe du chômage, et les jeunes en seront les premiers bénéficiaires. En France, le consensus existe déjà sur la nécessité de développer ce dispositif de formation en alternance. Les entrées en apprentissage ont d’ailleurs progressé de 3,6 % en novembre par rapport à novembre 2015 (+44 900 contrats).Cependant, le dispositif demeure marginal. La comparaison avec l’Allemagne est à cet égard édifiante. Ainsi, seulement 5% des jeunes Français optent pour l'apprentissage contre 16 % outre-Rhin. Dans l’étude L’apprentissage : un vaccin contre le chômage des jeunes, Bertrand Martinot compare les deux systèmes et identifie les leviers qui pourraient permettre à la France de ramener le taux de chômage des moins de 25 ans à un niveau comparable à celui de l’Allemagne (autour de 7 %). Il formule pour l’Institut Montaigne des propositions concrètes qui permettent de faire de l’apprentissage la voie normale de formation pour les jeunes, notamment pour ceux qui s’engagent dans des cursus professionnels. Et si on prenait cette nouvelle voie ?ImprimerPARTAGER