AccueilExpressions par MontaigneAméliorer la formation des ingénieurs grâce au crowdsourcingL'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.22/06/2011Améliorer la formation des ingénieurs grâce au crowdsourcing ÉducationImprimerPARTAGERAuteur Institut Montaigne Le congrès "Ingénieur et innovation - Comment les meilleurs réussissent ?" a réuni fin mai à Nancy et à Metz des représentants d’universités de haut niveau ainsi que de multinationales en pointe en matière d’innovation et de haute technologie. Cette manifestation a permis de débattre des conditions de réussites des différents modèles d’écoles d’ingénieurs en France et aux Etats-Unis : "mieux appréhender la notion d'innovation, se concentrer sur les ressources humaines, favoriser le développement d'un environnement créatif et y faire émerger les personnes les plus innovantes, etc."Le Nouvel Ingénieur, regroupement d’élèves d’écoles d’ingénieurs, agit pour fédérer les élèves issus de diverses écoles d'ingénieurs afin de proposer des idées concrètes d'évolution des formations aux administrations et à la Commission des titres d'ingénieurs. Pour ce collectif, la place des nouvelles technologies dans l’innovation doit être au cœur des réflexions pour faire évoluer les mentalités au sein des écoles d’ingénieurs et les rendre plus compétitives. Exemple avec le développement du crowdsourcing.Qu’est ce que le crowdsourcing ?Le crowdsourcing (en français, externalisation ouverte) est un néologisme conçu en 2006 sur les mots "outsourcing" (externalisation) et "crowd"(la foule) pour caractériser l'un des domaines émergents du management de la connaissance. A travers des plateformes d’échange ouvertes, le crowdsourcing fait appel à la créativité, à l'intelligence et au savoir-faire d'un grand nombre de personnes pour que des problèmes qui requièrent traditionnellement l'attention d'experts trouvent des solutions originales et rassemblent des personnes motivées pour les mettre en œuvre. La mise en place du crowdsourcing s'appuie sur des outils de communications qui permettent d'intégrer efficacement les différentes contributions. L'outil Google Moderator en est un exemple. Il est utilisé par Le Nouvel Ingénieur depuis janvier 2011 pour offrir aux élèves la possibilité de mener une réflexion collaborative sur l'évolution de la formation en grande école d'ingénieur française. A ce jour, 75 personnes y ont proposé 94 idées d'évolution des formations et ont voté pour faire émerger les meilleures propositions.Qu'apporterait le crowdsourcing en grande école d'ingénieurs ?Les grandes écoles dispensent des formations de très haut niveau à des étudiants préalablement sélectionnés et qui constituent un vivier d’idées neuves et innovantes qui ne demande qu’à être exploité. Une plus grande interaction entre les écoles et leurs étudiants serait bénéfique à tous. Une prise de conscience est en train d’émerger et des propositions ont déjà été formulées, comme par l’Institut Montaigne dans son rapport Adapter la formation de nos ingénieurs à la mondialisation ou encore par l'ISAE Executive Club dans son rapport Réinventer le métier d'ingénieur pour en valoriser le rôle dans la société. Il faut trouver les moyens de mettre ces propositions en pratique sur le terrain, dans les écoles.Et pour les étudiants ?Facebook ou encore Google ont été inventés par des étudiants en premier cycle universitaire, à peine âgés de 20 ans. Au même âge, nos étudiants français en classe préparatoire font du bachotage ce qui ne leur permet pas de prendre du recul par rapport aux enseignements qui leur sont inculqués.L'arrivée en école introduit une rupture après deux années de classe préparatoire. Les étudiants doivent dès lors être encouragés à devenir acteurs de leur formation en étant plus impliqués par exemple dans la compréhension des enjeux auxquels doit faire face leur école. Les anciens élèves constituent également un vivier précieux qu’il conviendrait d’associer au processus puisqu’ils ont notamment plus de recul et plus d’expérience pour formuler des propositions constructives.Le crowdsourcing crée une situation gagnant-gagnant. Les étudiants sont les premiers bénéficiaires des retombées d'un tel système : ils peuvent contribuer à façonner leur parcours pour que celui-ci réponde à leurs attentes et qu’il soit épanouissant. Quant aux écoles, elles tirent profit d'une source d’innovation et de créativité qui leur permet d’être très certainement plus compétitives et plus réactives. Disposer d’une structure d’échange et de dialogue permet en outre de faire évoluer de manière positive les points de frustration que toute école peut rencontrer.Le Nouvel Ingénieur insiste sur la nécessité de pérenniser le système de crowdsourcing et d'effectuer un suivi des idées proposées pour s'assurer qu'elles soient véritablement prises en compte et implémentées dans les écoles. La communication doit avoir lieu dans les deux sens : des élèves vers l'administration pour faire remonter les idées, de l'administration vers les élèves pour rendre compte des idées retenues et effectuer un suivi des évolutions qui en découlent. Aujourd'hui, des étudiants ingénieurs développent une plateforme de crowdsourcing open source intitulée Refresh pour répondre à ce besoin. Le Nouvel Ingénieur guide et accompagne sa mise en place dans plusieurs écoles. Dans chacune d'elle, ce sont des élèves motivés qui l'installent et qui prennent en charge sa gestion. Il faut être plus ambitieux encore et créer une structure dédiée pour assurer la continuité de cette plateforme sur le long terme. La mise en commun au niveau national des retours d'expériences de ces structures locales permettra de diffuser les bonnes idées ainsi que les bonnes pratiques.ImprimerPARTAGER