AccueilExpressions par Montaigne5 MDS € : c'est ce que coûterait chaque année le non-respect des ordonnancesL'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.01/08/20145 MDS € : c'est ce que coûterait chaque année le non-respect des ordonnances SantéImprimerPARTAGERAuteur Angèle Malâtre-Lansac Déléguée générale de l'Alliance pour la santé mentale Tribune d'Angèle Malâtre-Lansac, directrice des études de l'Institut Montaigne, parue dans Le Figaro Magazine le 1 août 2014Selon une récente étude (Jalma, 2014) entre un tiers et la moitié des patients ne respecteraient pas la posologie prescrite par leur médecin pour leur traitement. Les conséquences de cette mauvaise observance nuisent à la santé des personnes, à l'efficacité de notre système de soins comme à son équilibre financier. Le non-respect des traitements générerait chaque année 475 000 hospitalisations et 12 000 décès dans notre pays, pour un coût annuel de près de 5 milliards d'euros.Dès 2003, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) soulignait qu'améliorer l'observance des traitements aurait un impact bien plus important sur la santé des patients que toute découverte de nouveaux médicaments. Ce sujet est déjà connu dans d'autres pays, notamment aux États-Unis et en Grande-Bretagne, où la lutte contre la non-observance constitue une priorité des politiques de santé. Alors que le gouvernement a récemment annoncé un plan de 10 milliards d'euros d'économies en trois ans sur l'assurance-maladie, dont le déficit, proche de 7 milliards d'euros en 2013, pourrait atteindre 30 milliards d'ici à 2030, la lutte contre la non-observance des traitements devrait être un des enjeux de ce plan.Pour être efficace, cette action passera par une réorganisation de notre système de soins, insuffisamment tourné vers la prévention et l'éducation thérapeutique, ainsi que par une responsabilisation accrue des professionnels de santé et des patients. C'est dans cette perspective que le NICE britannique, organisme public chargé de veiller à la qualité des soins, publie des directives à destination des médecins afin qu'ils adaptent leurs discours et leur pratiques en vue d'améliorer l'observance. Du côté des patients, plusieurs pistes doivent être approfondies, comme l'amélioration de l'éducation thérapeutique et la meilleure compréhension du traitement, mais également la modulation de la prise en charge en fonction d'objectifs de meilleur respect du traitement définis en concertation avec les associations de malades et les professionnels de santé.ImprimerPARTAGER