Depuis les crises financières et bancaires de 2008-2011, le sujet des "classes moyennes françaises" cristallise les débats et fait figure d’incontournable dans les discours politiques. Qu’en est-il vraiment ?
Alors que les grandes puissances adoptent désormais le langage de la sécurité économique, cette note identifie cinq grands enjeux stratégiques qui méritent d’être placés au cœur des débats.
L'Europe doit agir rapidement pour assurer sa sécurité économique face aux menaces actuelles. La Commission européenne a proposé des mesures défensives, mais des débats persistent sur la meilleure approche. Comment l'Europe peut-elle coordonner efficacement ses actions pour garantir sa sécurité économique, et quel rôle joue la coopération internationale dans cette stratégie ?
La montée des partis nationaux-populistes pose un défi pour l'avenir de l'UE. Quelle influence réelle ces partis peuvent-ils exercer sur les politiques européennes et quelles sont leurs visions divergentes de l'avenir de l'UE ?
Le mercredi 4 octobre, l'Institut Montaigne a organisé une table ronde autour du Dr Marie-Hélène Certain, médecin généraliste, Fédération des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (FCPTS), Dr Adeline Dumas, psychiatre, Centre hospitalier de Versailles, Emmanuelle Laplanche, infirmière SÉSAME, Pr Christine Passerieux, psychiatre, Centre hospitalier de Versailles, Pr Lucia Romo, psychologue clinicienne, Université Paris Nanterre. Les échanges étaient modérés par Johanna Couvreur, responsable de projets - Santé Mentale à l’Institut Montaigne.
Les enjeux des troubles de santé mentale en soins primaires
Les troubles de santé mentale représentent un réel enjeu pour le système de santé français. De façon générale, on estime que 35% de la patientèle d’une médecin généraliste souffre d’un trouble psychique. Si la fréquence de ces troubles est connue, on connaît bien moins leur grande diversité. Il est donc important de bien identifier les divers besoins des patients et d’adapter leur prise en charge. Il existe de fait un réel enjeu d’amélioration de l’accès aux soins de santé mentale. Aujourd’hui, 50% des personnes souffrant de troubles psychiques ne sont ni dépistées ni prises en charge. Le travail de dépistage et de caractérisation doit se faire en soins primaires, afin de pouvoir orienter les patients correctement.
Le modèle SÉSAME
Le modèle SÉSAME, inspiré du modèle de soins collaboratifs développé par l’Université de Washington (Seattle) propose une prise en charge protocolisée par une équipe spécialisée, en communication étroite et organisée autour du médecin généraliste. Le dispositif s’adresse aux patients adultes en médecine générale atteints de troubles mentaux fréquents (dépression et anxiété).
Le parcours de soins du patient au sein du dispositif SÉSAME est constitué d’un dépistage par le médecin généraliste, puis d’une consultation appelée évaluation initiale avec l’infirmière SÉSAME. L’évaluation est adressée au psychiatre, qui formule des recommandations lors des revues de cas hebdomadaires avec l’infirmière. Dans un premier temps de la prise en charge, l’infirmière voit le patient tous les 15 jours. En fonction de l’évolution des symptômes, les consultations deviennent mensuelles. Dans les cas où les troubles ne relèvent pas des soins primaires, l’infirmière réalise un travail d’adressage aux ressources adaptées.
Le modèle SÉSAME insiste également sur la coordination entre les professionnels de santé et les psychologues, en veillant à ce que leurs compétences ne se recouvrent pas, mais se complètent. Le gouvernement promeut un duo médecin généraliste-psychologue, à travers deux mesures que sont Mon soutien psy, qui propose un remboursement de séances de consultation, et la mesure 31 du Ségur de la santé, qui place des psychologues dans les maisons de santé. Le modèle SÉSAME se propose comme un modèle complémentaire à ces mesures pour les patients atteints de troubles plus sévères.
Les freins et perspectives d’évolution pour le déploiement du modèle SÉSAME
Une des forces du modèle SÉSAME est sa souplesse face à la réalité du terrain. Un des enjeux du déploiement sera de conserver cette souplesse, tout en répondant aux critères de l’Article 51. Le deuxième enjeu sera la pérennisation des financements, notamment celui des séances de psychothérapie. Enfin, le projet SÉSAME devra être adopté par les professionnels de santé, dont les pratiques tendent à évoluer vers plus de coopération interprofessionnelle.