Rechercher un rapport, une publication, un expert...
Rencontres
April 2015

Les Barbares attaquent… l’environnement !

{"preview_thumbnail":"/ressources/styles/video_embed_wysiwyg_preview/public/video_thumbnails/IFGjM20x8-g.jpg?itok=xKkX3O76","video_url":"https://www.youtube.com/watch?v=IFGjM20x8-g","settings":{"responsive":1,"width":"854","height":"480","autoplay":0},"settings_summary":["Embedded Video (Adaptatif)."]}

Retrouvez les temps forts de la séance du 14 avril 2015 avec Daniel Clément, directeur scientifique adjoint de l’ADEME, Pauline Mispoulet, présidente-directrice générale du Gesec, et Nicolas Colin, cofondateur de TheFamily,

Le modèle de l’économie de masse qui a dicté les choix de production et de consommation au XXe siècle se retrouve aujourd’hui confronté aux limites naturelles de la planète. Un changement de paradigme s’impose. Comment le numérique peut-il accompagner cette transformation et optimiser la politique de l'environnement ? Est-il possible de renouveler les approches traditionnelles à travers la figure de l’entrepreneur ?

Le modèle de l’économie de masse face au défi environnemental  


Le monde est confronté à un défi environnemental sans précédent que nous ne pourrons pas relever sans changer de paradigme économique. Le modèle ancien de "l’économie de masse", basé sur la production de longues séries de produits standardisés, a aujourd’hui atteint sa propre limite et s’étend au prix funeste de la prédation des ressources naturelles.

Mais face à la crise environnementale, convaincre les différents acteurs économiques, des plus grands aux plus petits, de l’importance de leur activité sur la sauvegarde de l’équilibre planétaire n’est pas chose aisée, d’autant plus que l’argument seul de protection de l’environnement s’avère très peu efficace : "tout le monde est d’accord pour protéger l’environnement, mais personne n’est prêt à en payer le prix". 

Numérique et environnement : quel rôle pour les pouvoirs publics ?


Jamais les pouvoirs publics n’ont investi dans l’environnement comme ils ont investi dans les technologies de l’information et de la communication.Ce soutien, ainsi que l’accès au capital risque et l’ouverture des usages, sont pourtant des prérequis au développement d’un entrepreneuriat spécifique à la politique de l’environnement. De plus, l’approche politique des enjeux liés à l’environnement et à la maîtrise de l’énergie a longtemps été punitive, bien que le développement de l’arsenal législatif conséquent que nous connaissons aujourd’hui a permis d’intégrer de nombreuses normes et outils techniques nouveaux, à caractère plus positif.

La loi de transition énergétique reste très fidèle à la politique énergétique française, centrée sur l’offre d’énergie au détriment de la demande : la politique de l’énergie ne peut pas préserver son modèle actuel tout en favorisant un modèle d’affaires innovant qui constituerait une menace pour elle-même. Les pouvoirs publics sont dans une position de défense beaucoup plus que d’ouverture et l’extrême complexité des négociations au Parlement a un effet dissuasif.
 

Les dépenses publiques dans l’environnement sont-elles mal orientées ? 

Beaucoup d’argent public a été investi mais souvent avec trop peu de pertinence, ce qui a généré de nombreux effets pervers et de réelles désillusions. L’ouverture du secteur énergétique à la concurrence est une idée qui continue de susciter une forte opposition, dont les racines sont largement culturelles. 

Ainsi, en l’absence d’une action politique volontariste, la politique de l’environnement souffre de l’absence de transparence sur les données de consommation, ce qui empêche toute évolution des comportements individuels. Le numérique permet de diffuser les données et de les valoriser : il est le meilleur vecteur pour inciter les individus à être responsables de leurs actions. 
 

Politique publique de l’environnement : où sont les entrepreneurs ? 


La politique de l’environnement, dans laquelle des sommes massives d’argent public sont investies, manque d’entrepreneurs qui pourraient les exploiter au mieux afin de développer des activités innovantes.
Pourtant, l’entreprise numérique a ceci de particulier qu’elle se fonde et génère des effets de réseaux gigantesques : plus elle grandit, plus il lui est facile de grandir. Ces effets de réseaux permettent d’avoir in fine un impact sur l’environnement : Uber par exemple rétroagit sur l'achat de voitures, le partage, les transports, mais aussi l'émission de gaz polluants. 

A terme, ces effets de réseaux convergent entre les différents secteurs d’activité. Par exemple, les batteries qui deviendront obsolètes pour les voitures pourront servir aux panneaux photovoltaïques installés sur le toit des maisons, comme le prévoit l’entreprise Tesla, qui compte bien profiter de son expertise dans le domaine des batteries électriques des véhicules pour conquérir le marché de l’énergie au sein des foyers. Associée à des panneaux solaires, ces batteries permettraient de fournir de l’électricité aux particuliers et aux professionnels sans avoir à se raccorder à un réseau ! 

On oppose à tort transition énergétique et transition numérique. Si les datacenter sont en effet de plus en plus énergivores, les entreprises numériques sont également particulièrement attentives à l’optimisation de leurs coûts. C’est ainsi que Facebook a développé sa propre technologie de datacenters (OpenCompute) et, pour l’améliorer de façon continue, l’a mise en open source. On assiste ainsi à une convergence progressive entre environnement et énergie, qui permet notamment d’espérer que le développement des objets connectés et intelligents sera porteur de solutions nouvelles.

Les Barbares du numérique ont d’ores et déjà de nombreux atouts à leur disposition. Comment les pouvoirs publics peuvent-ils en tirer profit et construire les solutions avec eux ?

Recevez chaque semaine l’actualité de l’Institut Montaigne
Je m'abonne