Rechercher un rapport, une publication, un expert...
Rencontres
July 2015

Les Barbares attaquent… la démocratie !

{"preview_thumbnail":"/ressources/styles/video_embed_wysiwyg_preview/public/video_thumbnails/FQHsITYGTdM.jpg?itok=_fRYPFSq","video_url":"https://www.youtube.com/watch?v=FQHsITYGTdM","settings":{"responsive":1,"width":"854","height":"480","autoplay":0},"settings_summary":["Embedded Video (Adaptatif)."]}

La révolution numérique a bouleversé notre vie quotidienne et la société dans laquelle nous vivons. Le modèle démocratique sur lequel elle repose est lui aussi confronté à cette transformation. Comment les Barbares du numérique peuvent-ils l’aider à en sortir renforcé ?

Notre conception de ce qui fait société est aujourd’hui remise en cause : la notion de "peuple un et indivisible" s’estompe avec l’émergence de la "multitude" : réseau d’individus aux interactions permanentes et refusant d’être fondus dans la masse.

La révolution numérique a consacré les notions d’individu et de personnalisation. Mais comment concilier l’intérêt général au service duquel les politiques doivent être conduites et les intérêts particuliers que chacun défend ? Comment la démocratie peut-elle résoudre ce paradoxe ? Les vieilles pratiques démocratiques se périment à toute vitesse et l’essoufflement de notre modèle politique appelle une réponse, sous peine de voir les mouvements contestataires se multiplier.

Les "civic tech" face à la crise de la démocratie 

Que proposent les Barbares du numérique face à cette crise ? Certains d’entre eux se sont d’ores et déjà emparés du sujet : les "civic tech" sont ainsi conçues pour stimuler l’engagement citoyen ou, plus généralement, l’efficacité des services publics. Leur dynamique est encore ralentie par le rythme d’ouverture des données publiques et la simplification des services publics.

La déconnexion des élites

Nos gouvernants, eux, ont pour beaucoup pris conscience de l’enjeu et de la menace qui pèse sur le modèle qui fonde leur mandat. Mais à l’heure actuelle, ils ne promeuvent pas suffisamment activement auprès des citoyens les solutions proposées par le numérique. Nombreux sont ceux qui limitent leur propre usage du numérique à une simple démarche de communication. Le numérique pourrait pourtant rompre le désenchantement profond que subit la démocratie. Aux États-Unis, les frontières sont plus poreuses entre les mondes politique et numérique, les géants de la Silicon Valley ont de plus en plus de poids dans les campagnes électorales et dans les hautes fonctions administratives (Megan Smith, par exemple, ancienne vice-présidente du laboratoire de recherche de Google, aujourd’hui au poste de Chief Technology Officer auprès de Barack Obama).

Les nouvelles technologies pour une démocratie directe

La démocratie indirecte atteint elle aussi ses limites. Le numérique permet de former des communautés expertes sur des sujets particuliers, d’abolir la distance entre les individus, pour fonder une grande agora sur le web. Cependant, les plateformes de collaboration restent aujourd’hui de simples outils, elles ne sont pas encore réellement intégrées aux processus de décision politique.

Le numérique, un second souffle pour la démocratie ? 

Internet est devenu un espace où il est possible de s’exprimer, de discuter et d’interroger ses élus avec plus de facilité. Le numérique créé des liens entre les individus et fonde de nouvelles communautés d’intérêt. Les barrières à l’entrée, moins rigides, peuvent favoriser la participation politique et garantir la transparence nécessaire pour une confiance retrouvée en la décision publique

Le numérique offre, enfin, de formidables outils pour faire émerger des candidats de manière démocratique, faire remonter les avis des citoyens et mobiliser des formes d’intelligence collective nées sur le web. Il leur manque néanmoins aujourd’hui des points d’ancrage et d’influence dans la réalité et le débat démocratique.

Recevez chaque semaine l’actualité de l’Institut Montaigne
Je m'abonne