En France, le transport est à l’origine de 31 % des émissions totales de gaz à effet de serre (GES), ce qui en fait le premier secteur d’émission du pays. De surcroît, il s’agit du seul secteur dont les émissions ont augmenté depuis 1990, et ce largement sous l’impulsion du transport routier, qui représente aujourd’hui 94 % de ces émissions.
Un impératif : accélérer la décarbonation de l’économie
Dans ce contexte, la France n’est pas en passe de respecter ses objectifs climatiques, et notamment celui de réduction de 40 % des émissions territoriales de GES fixé par l’Accord de Paris. Elle l’est encore moins au regard de la récente adoption par la Commission européenne du paquet législatif "Fit for 55", qui prévoit une réduction des émissions du bloc de 55 % à horizon 2030 et devrait donc conduire à un rehaussement de l’objectif français. Ainsi, il convient d’accélérer rapidement les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre au niveau national, et notamment dans le secteur des transports.
Des français encore très dépendants de leur voiture
Ce constat, évident en apparence, se heurte à la réalité de la mobilité du quotidien dans l’Hexagone. En France, la dépendance à la voiture et, plus largement, aux transports routiers, reste très forte : en 2017, 74 % des Français déclarent utiliser leur voiture personnelle pour rejoindre leur lieu de travail. Les premières tentatives de régulation du carbone par la fiscalité se sont d’ailleurs heurtées à une vive contestation sociale, en atteste les mouvements dits des bonnets rouges, en 2013, et des gilets jaunes, en 2018.
Faire de l’accompagnement des usages des citoyens une priorité
Plusieurs réformes et plans d’investissement ont été engagés ces dernières années dans le transport de passagers et de marchandises : Loi d’Orientation des Mobilités (LOM), la loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets (Loi Climat et Résilience), les plans France Relance et France 2030. Néanmoins, ces outils essentiellement axés sur l’offre de transports ne sont pas suffisants pour réussir la transition rapide du secteur des transports. Ils doivent ainsi être complétés par un accompagnement de l’évolution des usages des citoyens.
Face à ce constat, le groupe de travail à l’origine de ce rapport a choisi de se placer au plus près du quotidien des citoyens, pour mieux comprendre leurs habitudes de mobilité et accompagner les changements de pratique. Il formule 12 propositions, réalistes et efficaces à court-terme, à destination des élus nationaux et locaux. Ces leviers d’actions doivent permettre d’éviter l’émission de 25,2 Mt de CO2e à l’horizon 2030.