AccueilSociétéFractures françaises 2024 : anatomie d'une chute ? Opération spéciale Décembre 2024Fractures françaises 2024 : anatomie d'une chute ? SociétéPARTAGER Sommaire 1. Niveau de satisfaction générale, marqueurs identitaires et place de la religion : les Français par eux-mêmes 2. Confiance dans les institutions et perception de la vie politique : le malaise démocratique 3. Les Français, le niveau de vie et l'économie Télécharger Sondage - Fractures françaises 2024 (133 pages) L'enquête annuelle Fractures françaises réalisée sur un échantillon national représentatif de 3000 personnes du 14 au 21 novembre 2024 par Ipsos Sopra/Steria pour Le Monde, le Cevipof, la Fondation Jean Jaurès et l'Institut Montaigne permet d’appréhender les différentes tendances de fond qui structurent la société française et de suivre leur évolution. À l'issue d'une année marquée par les crises politiques, comment les Français se définissent-ils ? Quelle est leur perception des institutions, des décideurs politiques et des acteurs économiques ? Comment appréhendent-ils la situation économique, alors que, malgré son ralentissement, l'inflation, conjuguée aux incertitudes politiques, suscite de fortes inquiétudes ?Niveau de satisfaction générale, marqueurs identitaires et place de la religion : les Français par eux-mêmesPlus de la moitié des Français se disent mécontentsPlus de la moitié des Français (54 %) expriment leur mécontentement, en hausse de 3 % en un an. Seuls 3 % se déclarent satisfaits et apaisés (- 6 % depuis 2021). La France en colère et contestataire s’élève à 43 %, un nombre plus élevé chez les électeurs de la France insoumise (54 %) et du RN (61 %). Nationalité et génération, des marqueurs identitaires fortsLes trois éléments choisis par les sondés comme les définissant le mieux sont la nationalité (40 %), la génération (38 %) et les relations amicales (33 %), avec des différences selon les affiliations partisanes : la nationalité est ainsi l'élément définitoire en tête chez 58 % des électeurs LR et chez 55 % des électeurs du RN. C'est également un trait davantage cité chez les retraités (52 %), tandis qu'il est minoritaire chez les moins de trente-cinq ans (27 %). Le milieu social est davantage cité comme marqueur d'identité chez les électeurs LR (43 %), où il arrive en 2e position (en 5e, à 30 %, si l’on considère la moyenne des Français). L'opinion ou l'engagement politiques sont des traits particulièrement distinctifs pour les électeurs du PCF (34 %) ou de EELV (32 %), là où seuls 18 % de la moyenne des Français se définissent par rapport à eux. La religion : une place relativement marginale dans la vie des FrançaisAlors que le Baromètre du fait religieux en entreprise indique que plus de 70 % des personnes interrogées constatent des situations marquées par le fait religieux dans leur environnement de travail, un phénomène en hausse qui atteint son niveau le plus élevé depuis le lancement de l’étude en 2013, 76 % des Français n’accordent que peu (25 %) ou pas (51 %) de place à la religion dans leur vie personnelle. Les moins de trente-cinq ans sont néanmoins plus soucieux de religion que leurs aînés (33 % la jugent importante, contre 24 % dans la population en générale). Confiance dans les institutions et perception de la vie politique : le malaise démocratiqueAlors que les Français ont été appelés à trois reprises aux urnes cette année (un tour d’élection européennes et deux tours - surprise - d’élections législatives), la confiance dans les institutions s’érode. L'UE : en haut dans l’actualité, en bas dans les sondages ?Après les élections du Parlement européen le 9 juin et alors que le nouveau collège des commissaires vient d’être investi par le Parlement ce 27 novembre, la confiance dans l'Union européenne est en baisse de 5 % par rapport à 2023, avec seulement 38 % des sondés qui tiennent en estime l'institution. Un sondage de mars 2024 indiquait que 54 % des sondés étaient favorables au projet européen s'il était réformé, et 19 % en étaient satisfaits en l’état. 4 mois après les législatives, la confiance dans l'Assemblée en net reculAlors que la confiance dans les élus locaux reste importante (les maires disposent d’un taux de confiance de 70 %), celle que les Français placent dans leurs députés connaît un recul notable : à 22 %, elle perd 7 % en un an. La confiance dans les partis politiques connaît une baisse comparable : elle s’établit à 14 %, en recul de 3 %. Ceci se comprend, plus généralement, à travers la perception détériorée de la stratégie des partis à l’Assemblée, après un été et une rentrée marqués par les errements et le lanternement de la nomination du Premier ministre et les difficultés d’un gouvernement sur le fil. Le RN connaît la désapprobation la moins forte (63 %), tandis qu’elle culmine envers LFI (68 %) et se maintient à un niveau élevé à l’égard d’Horizon (51 %), du PC (57 %) et de LREM (58 %). Les stratégies partisanes à l’Assemblée jugées sévèrement Dissolution législative, démission présidentielle : la politique dans une impasse ? Conséquence de cette insatisfaction : 31 % des sondés souhaitent la convocation de nouvelles élections législatives. Les chiffres montent à 43 % pour les électeurs de LFI et à 48 % chez les électeurs du RN. 52 % des Français sont également favorables à la démission d'Emmanuel Macron, préférence nettement prévalente chez les électeurs LFI (74 %) et du RN (81 %). Les acteurs économiques : des relais de confiance Face à cette défiance dans les institutions et décideurs politiques, et malgré la multiplication des restructurations (le nombre de procédures collectives ouvertes est au plus haut depuis quinze ans), les Français placent leur confiance dans les entreprises ou d'autres institutions. 82 % ont confiance dans les PME, 80 % dans l'armée et dans les scientifiques, 75 % dans la police. La confiance dans les grandes entreprises, si elle reste minoritaire (48 %), atteint néanmoins le plus haut niveau jamais enregistré. Les Français, le niveau de vie et l'économieNiveau de vie : le sentiment d’un déclin70 % des sondés estiment que leurs conditions de vie se détériorent, 63 % jugent ne pas recevoir le respect qui leur est dû et seuls 31 % pensent disposer de plus d’avantages que les autres au sein de la société française. Les électeurs du RN sont même 80 % à évoquer des conditions de vie de moins en moins bonnes ; les ouvriers sont également plus nombreux que la moyenne (77 %) à partager cette opinion. Justice sociale, village global : répartition, protection, demandent les FrançaisFace à cette détérioration perçue, les Français sondés veulent une plus forte répartition des richesses : 63 % (+ 6 % par rapport à 2023), soit le plus haut niveau jamais enregistré, sont désireux de "prendre aux riches pour donner aux pauvres". Le nombre monte à 86 % auprès des électeurs LFI et à 80 % chez les électeurs socialistes. Les électeurs du RN y sont un peu moins favorables que la moyenne (59 %). L’adhésion à la théorie du ruissellement est légèrement minoritaire, avec une forte disparité selon les affiliations partisanes : 64 % des électeurs LREL, 66 % des électeurs LR et 54 % des électeurs RN jugent que "plus il y a de riches, plus cela profite à l’ensemble de la société". Enfin, dans le contexte récent des négociations du Mercosur et de la colère des agriculteurs, on observe une montée de la défiance envers la mondialisation, qui culmine au taux le plus élevé jamais mesuré depuis 2013 : 64 % des sondés estiment que la mondialisation est une menace pour la France (+ 4 % depuis 2023). Les électeurs du RN sont les plus nombreux à avoir une opinion défavorable (81 %). Seuls les électeurs sont majoritaires à juger que la mondialisation représente une opportunité : 62 % (mais en perte de 10 % par rapport à 2023). ImprimerPARTAGERTélécharger Sondage - Fractures françaises 2024 (133 pages)contenus associés à la uneNovembre 2024Religion au travail Baromètre du fait religieux en entreprise 2024Depuis le début de la décennie 2010, le fait religieux est apparu comme une des questions sensibles dont le management des entreprises doit se saisir. La présence de la religion dans les situations de travail se confirme et sept entreprises sur dix rencontrent des situations marquées par des actes, des comportements ou des demandes ayant une dimension religieuse. Ce baromètre aide à mieux comprendre comment résonne la question de la place de la religion dans les organisations et collectifs de travail.Consultez l'Opération spéciale