Rechercher un rapport, une publication, un expert...
L'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.
06/01/2009

Universités : gouvernance ?

Imprimer
PARTAGER
Universités : gouvernance ?
Auteur


Une prise de position intéressante dans "le Monde" du 6 janvier : des universitaires, d’affinités partisanes diverses, contestent la loi Pécresse sur l’autonomie des universités. Ils dénoncent, en particulier, la concentration de tous les pouvoirs aux mains des présidents d’université. Cela, pour mieux souligner le fait que « "dans les universités des pays comparables, si le pouvoir de gestion est entièrement confié à la présidence (… ), celle-ci ne détient pas légitimement le pouvoir académique qui relève des universitaires." »

L’Institut Montaigne avait fait observer, lors de la discussion de la loi Pécresse devant les assemblées, pendant l'été 2007, le danger qu’il y avait de ne pas associer les personnalités extérieures (celles sensées représenter la cité, qui siègent aux conseils d’administration) à la désignation du président de l’université, limitant ainsi la légitimité de ces derniers.Je vous renvoie d'ailleurs à l'article que j'avais rédigé alors à ce sujet.

Une gouvernance, articulée autour d’un conseil d’orientation représentant la cité (analogue au Board of trustee des universités anglo-saxonnes ou du consego social des universités espagnoles) et d’un conseil d’administration nous paraît mieux à même d’accompagner la nécessaire évolution de nos universités. Fort heureusement, dans le cadre de l’autonomie qui leur est dévolue aujourd’hui, rien n’interdit aux universités de se doter d’un tel conseil d’orientation. Dans la même veine, rien ne les empêche non plus de créer en leur sein des instances à même de représenter les « universitaires », dans leur globalité ou département par département. De telles instances, si elles étaient mises en place, permettraient d’éviter que « des universités soient abandonnées au féodalisme et au clientélisme d’administrateurs locaux », pour paraphraser les termes des signataires de l’article précité.

Mais cela suppose, il est vrai, que les universités s’approprient vraiment - et totalement - l’autonomie dont elles bénéficient aujourd’hui, et, pourquoi pas, qu’elles en élargissent progressivement le périmètre…

Recevez chaque semaine l’actualité de l’Institut Montaigne
Je m'abonne