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20/06/2008

Un coup de jeune pour l'Europe

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 Gunilla Björner
Auteur
Ancienne responsable des relations institutionnelles de l'Institut Montaigne

Ce jeudi l’Europe était la Une. Entre les retombées du non irlandais au traité de Lisbonne la semaine dernière, le conseil européen ces jeudi et vendredi, et la présidence française de l’Union qui commence dans 10 jours, l’agenda était particulièrement chargé.

L’inquiétante déconfiture européenne Il faut bien avouer qu’il y a ces jours-ci du désarroi chez les eurocrates mais aussi – et surtout - chez les europhiles de tout le continent, ce qui se comprend aisément, car les Irlandais ont à peu près autant secoué la maison commune en 2008, que les non français et néerlandais en 2005. Tout cela promet d’abord un beau casse-tête juridique (faut-il faire revoter l’Irlande, faut-il continuer le processus de ratification, ce qui paraît difficile, faut-il réécrire le traité de Lisbonne – ce qui paraît impossible…). Mais, au-delà, le "non" irlandais montre une fois de plus le fossé qui existe et qui se creuse entre l'Union européenne et les peuples des Etats-membres.

Les conséquences pour la présidence française Pour Nicolas Sarkozy, qui prendra dans 10 jours la présidence de l'Union européenne, le "non" irlandais est un vrai défi, évidemment ! Officiellement, la France estime que les priorités de sa présidence : l'énergie et le climat, l'adoption d'un pacte européen pour l'immigration, la relance de l'Europe de la défense, sont en quelque sorte validés par le vote irlandais, parce que ces thématiques répondent aux vraies préoccupations des Européens. Mais en même temps, Nicolas Sarkozy se serait probablement bien passé de cette « validation », car commencer une présidence au moment où l’Union s’enfonce dans la crise, n’est pas idéal...

D’abord sortir de la crise Une chose est sûre : de cette présidence doit venir du concret. Or, c’est un conseil européen très conceptuel, un conseil de tous les dangers qui se tient à Bruxelles puisque les chefs d’Etat et de gouvernement consacre une bonne partie de leur temps à la recherche d’une sortie de crise institutionnelle, d’un consensus permettant de redémarrer tout en respectant le non irlandais. Difficile, par conséquent, d’affirmer que cela s’annonce sous les meilleures auspices…

Un coup de jeune pour l’Europe Mais si les temps sont durs, nous restons très optimistes à l’Institut Montaigne, mais optimistes sous condition… Notre sentiment, c’est qu’on peut réveiller l’amour des peuples pour la construction européenne, mais seulement si on change, justement, la façon de construire l'Europe, si on la rend plus proche des citoyens. Une de nos propositions principales, consiste d’ailleurs à commencer ce travail de raccomodage avec les jeunes, tout simplement parce qu’ils sont l’avenir de l’Europe. Nous proposons donc la création d’un service civique européen permettant à chaque jeune de découvrir au moins un pays de l’Union en dehors du sien dans le cadre d’un engagement de quelques mois au service de la solidarité.

Du parlement à la commission : Amicus en route Cette bonne idée pourrait générer une identité européenne commune, une idée semble-t-il suffisamment pertinente, d’ailleurs, pour que le Parlement européen s’y intéresse et demande à la Commission de lancer une expérience pilote. Il a même repris pour ce projet l’appellation que nous avions lancée - AMICUS. Amicus, un nom sympa, qui signifie « ami » en latin, et qui est l’acronyme de Association of memberstates implementing a community universal service.

Ce jeudi (hier), d’ailleurs, se tenait à Paris un séminaire sur ce sujet, organisé par l’Institut Montaigne. On y a vu Bertrand Delanoë, Luc Ferry, Louis Schweitzer, Jean-Marc Ayrault, Laurent Joffrin, James Elles et aussi Roselyne Bachelot. C’est dire à quel point ce projet Amicus intéresse largement et fait son chemin, en France, comme en Europe !

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