AccueilExpressions par MontaigneTourisme : Paris n°1 sur AirbnbL'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.02/03/2015Tourisme : Paris n°1 sur AirbnbImprimerPARTAGERAuteur Alexia de Monterno Directrice adjointe de l'Institut Montaigne Avec 40 000 logements enregistrés, Paris et sa région sont aujourd'hui la première destination mondiale d'AirBnB, le site de logements chez l'habitant. Si ce classement est cohérent avec la place de leader de la France en matière de tourisme international, il révèle en creux un certain nombre de faiblesses de l'hôtellerie traditionnelle comme nous l'indiquions dans notre rapport Rester le leader mondial du tourisme : un enjeu vital pour la France.Si Airbnb s’est implanté et développé à San Francisco, c’est Paris qui est devenu son premier marché en termes d’annonces. Il y a aujourd’hui plus de 40.000 logements parisiens disponibles en ligne sur le site contre seulement 4000 à l’ouverture de l’antenne parisienne, il y a trois ans. Ce constat conforte à la fois l’idée que Paris est bel et bien la première destination touristique mondiale, mais aussi que l’offre hôtelière de la région parisienne est aujourd’hui insuffisante et inadaptée.Une offre hôtelière insuffisante…Il est aujourd’hui indispensable d’étendre la capacité hôtelière. Les taux d’occupation sont en effet très élevés, notamment à Paris, et la capacité actuelle ne permettra pas d’accueillir le nombre croissant de touristes attendu au cours des prochaines années. On estime qu’il faudrait augmenter la capacité de l’hôtellerie de tourisme en Ile-de-France de 30 % à l’horizon 2030 pour accueillir un nombre de touristes étrangers en hausse de près de 70 %… et inadaptée aux besoins de la clientèleLa rénovation des petites structures hôtelières est également indispensable pour avoir une offre de qualité, sans compter la nécessaire mise aux normes des établissements. Depuis plusieurs années en effet, l'hôtellerie doit faire face à de nombreuses évolutions réglementaires qui ont modifié très sensiblement les conditions d'activité des hôteliers. Il s’agit notamment des nouvelles normes de sécurité anti-incendie ainsi que le renforcement des normes d'accessibilité aux personnes handicapées (au 1er janvier 2015).L'ensemble de ces évolutions contribue certes à la rénovation et la montée en gamme du parc hôtelier, notamment francilien, mais implique d'importants investissements, qui peuvent s'avérer lourds pour les établissements indépendants et peuvent constituer un frein au renouvellement de l’offre hôtelière voire à la transmission de ces structures indépendantes. Il faut noter que la France ne dispose pas de véhicules de financement adaptés à ces enjeux.La gamme hôtelière doit également être étendue pour faire place à des offres plus innovantes, pouvant toucher un public plus large. A titre d’exemple, les hostals barcelonaises, qui se sont beaucoup développées, proposent un hébergement peu onéreux, mais sont également des lieux de rencontres et d’échanges sur les activités et événements en cours dans la ville.Ces nouveaux hébergements, et les installations touristiques de manière générale, en particulier ceux destinés à une clientèle jeune, devront être parfaitement "connectés", avec un Wifi gratuit et facile d’accès.Faute de capacités d’investissementsLes hôtels ont vu, en quelques années, leur marge s’effriter sous le triple effet de la prise de parts de marché des OLTA (Online Travel Agents), de la guerre des prix imposée par les comparateurs et du développement de business models de type… AirBnB. Cette pression sur les marges les empêche d’investir suffisamment, ce qui détériore l’attractivité de leur offre. C’est un cercle vicieux qui s’est ainsi enclenché.L’investissement nécessaire au renouveau de l’hébergement hôtelier doit donc être favorisé, notamment pour les petites structures. Quelques pistes de réflexion sur ce thème :- attirer les investisseurs grâce à un projet public – privé dans lequel les pouvoirs publics s’engagent à renouveler l’environnement et les infrastructures publiques pour rassembler autour d’eux les acteurs privés et attirer l’investissement. A titre d’exemple, les Baléares ont su attirer et développer leur tourisme grâce à la volonté d’une agence publique-privée qui, s’engageant à moderniser les accès routiers et à aménager les plages, a attiré nombre d’investisseurs sur le territoire pour créer une offre hôtelière de qualité ;- alléger les normes pesant sur les structures hôtelières, ou raisonner au sein d’une "place" pour imposer un équipement suffisant au niveau d’un groupe d’hôtels plutôt que de chaque établissement ;- favoriser le modèle du "management" dans les groupes hôteliers qui, en rémunérant le propriétaire des murs en pourcentage des revenus, l’oblige à investir au mieux dans le bâti, tout en motivant le management de l’hôtel pour maximiser ses ventes.Consulter le rapport Rester le leader mondial du tourisme : un enjeu vital pour la FranceDécouvrez une infographie inédite sur les propositions formulées dans ce rapportLire la tribune parue dans ''Les Echos'', le 19 juin 2014, signée par Jean-Yves Durance et Nicolas Petrovic, co-présidents du groupe de travail de l'Institut Montaigne sur le tourisme.Plan tourisme : quelles actions prioritaires ? Par Jean-Yves Durance - (Vidéo)ImprimerPARTAGER