AccueilExpressions par MontaigneSommet pour l’emploi : ne pas oublier le dialogue socialL'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.11/01/2012Sommet pour l’emploi : ne pas oublier le dialogue social SociétéImprimerPARTAGERAuteur Angèle Malâtre-Lansac Déléguée générale de l'Alliance pour la santé mentale Aucune réforme d’envergure du marché du travail ne pourra être menée sans un dialogue social de qualité. A quelques jours du sommet sur l’emploi du 18 janvier prochain, une tribune de Vijay Monany, consultant en management, maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris, à lire dans Le Monde daté du 9 janvier : "Des syndicats impuissants".Sans adhérents, la légitimité des syndicats est toute relative La France est le pays de l’OCDE où le taux de syndicalisation est le plus bas. Il est passé en 25 ans de 25 % à environ 7 % aujourd’hui. Avec de véritables déserts syndicaux dans les métiers de service, le bâtiment, le commerce où les taux de syndicalisation seraient au mieux de l’ordre de quelques pourcents. Recruter de nouveaux militants, les fidéliser est essentiel pour l’avenir du dialogue social. D’autant que dans 10 ans, au moins la moitié des responsables syndicaux seront partis à la retraite. Sans reconquête des adhérents et reconstruction de solides bases sociales, le syndicalisme français risque de poursuivre son déclin et de perdre sa légitimité de corps intermédiaire. La question de la légitimité ne se pose pas uniquement pour les organisations syndicales représentant les salariés. Les syndicats patronaux ne pourront pas longtemps éviter le débat éminemment complexe sur les conditions de leur représentativité.Plus de cotisations, moins de subventions La reconquête des adhérents ne suffira cependant pas à légitimer pleinement les syndicats. Leurs ressources financières sont également trop dépendantes de subventions, notamment publiques. Cette situation décourage le recrutement d’adhérents et favorise un syndicalisme d’appareil. Les cotisations constituent pourtant la forme naturelle de financement des syndicats et un gage de leur indépendance.Pas de réforme du marché du travail sans un dialogue social de qualité L’auteur de la tribune publiée par Le Monde le souligne : "C'est au moment où notre pays a besoin d'un dialogue social serein que les syndicats se retrouvent fragilisés. La crise économique et sociale dans laquelle le monde est plongé, et qui plaide pour une restauration du dialogue social, a besoin de syndicats forts et représentatifs". La poursuite du déclin du syndicalisme ne fera qu’accentuer les risques de dérégulation sociale et rendrait encore plus difficile les convergences sur des objectifs d’intérêts généraux. La démocratie sociale a besoin à la fois de plus de syndicalisme mais aussi d’un syndicalisme large dans ses bases sociales assurant à la fois son indépendance économique et la représentation du salariat dans sa diversité, celle des outsiders en particulier. Elle nécessite aussi la transparence financière.Aller plus loin : - Lire la tribune du Monde : "Des syndicats impuissants" - Lire et télécharger le rapport "Reconstruire le dialogue social" (Juin 2011)ImprimerPARTAGER