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08/12/2008

Plan de relance : point trop n’en faut !

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 Philippe Manière
Auteur
Président-fondateur de Footprint > consultants

Les commentateurs s’entendent pour qualifier d’insuffisant le plan de relance annoncé la semaine dernière par Nicolas Sarkozy ! Pourtant, dépasser 26 milliards d’euros aurait été déraisonnable.

La crise d’avant crise Ce seuil paraît décent dans la mesure où le Président et le gouvernement sont parvenu à éviter d’engloutir trop d’argent, tout en mettant sur pied un plan d’action forcement nécessaire en temps de crise. L’économie est en pleine phase de correction, il était de leur devoir d’essayer d’adoucir cette correction. Par ailleurs, il était urgent de ne pas aggraver la situation. N’oublions pas, en effet, que la France estimait, avant la crise, son déficit à plus de 2,5% (non loin de la limite des 3% autorisés), et cela, en pleine croissance mondiale, et après trois années record consécutives.

Un piètre élève européen D’ailleurs, le gouvernement a déjà annoncé à plusieurs reprises que le déficit serait plus grave que prévu en 2008, et qu’il se creuserait encore en 2009… Il y a encore de cela un an ou deux, lorsque l’on disait : « attention, en cas de crise, nous n’aurons aucune marge de manœuvres », on était inaudible… L’Allemagne, elle est entrée en crise mais avec un déficit de 1,6% du PIB seulement. L’Espagne, l’un des pays les plus affecté par la crise, a réduit son déficit de 0,6% en 2007 par rapport à 2006. Quant à la Suède, ses comptes publics sont tout simplement en excédent. Ces pays sont en bonne position pour lutter plus activement contre la récession, contrairement à la France dont le déficit public devrait atteindre le chiffre inquiétant de 6 à 7%. Proprement hallucinant !  

Une dette de 100 % du PIB Cette situation est d’autant plus dramatique que ce déficit béant viendra s’ajouter aux déficits accumulés depuis 30 ans sans interruption. Au total, notre dette publique a dépassé les 70% du PIB et s’approchera des 100% dans quelques années, comme les plus mauvais élèves de l’Union, la Grèce, l’Italie… De surcroît, cette situation nous condamne à la menace de devoir payer des taux d’intérêt plus élevés.

Si la facture de notre insouciance a été différée, elle sera salée. Ce qui porte à croire qu’un plan de relance encore plus généreux n’aurait été que pure folie !

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