AccueilExpressions par MontaignePIRLS 2011 : les résultats des écoliers français toujours en baisseL'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.12/12/2012PIRLS 2011 : les résultats des écoliers français toujours en baisse ÉducationImprimerPARTAGERAuteur Lucie Piolot Chargée d 'études Alors que Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale, a présenté en début de semaine le contenu du projet de loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'École et qu’il a par ailleurs annoncé que s’ouvrirait début 2013 la "grande négociation" sur le métier des enseignants, les résultats des écoliers français dans PIRLS continuent de chuter.Le PIRLS (Programme international de recherche en lecture scolaire) est organisé par l’Association internationale pour l’évaluation des compétences scolaires (IEA). Tous les cinq ans depuis 2001, il évalue les performances des élèves en lecture à la fin du CM1. Les résultats de la troisième édition de cette enquête internationale confirment le retard des écoliers français et le caractère inégalitaire de notre système éducatif.La maîtrise de la lecture est problématique Les résultats des jeunes Français se dégradent de façon continue depuis 10 ans : 525 points en 2001, 522 en 2006, et 520 en 2011. Dans le classement international, la France occupe cette année la 29eme position sur les 45 pays évalués dont 23 Etats européens. Si la France se place au-dessus de la moyenne internationale (500 points), elle se situe nettement en deçà de la moyenne européenne (534 points). Mais les conclusions les plus préoccupantes de l’enquête concernent la chute du niveau de compréhension des textes informatifs et des compétences les plus complexes. Ainsi, en fin de CM1, une part encore trop importante des élèves a des difficultés en lecture. Ces résultats sont d’autant plus préoccupants que les difficultés qui apparaissent dès l’école maternelle et élémentaire s’amplifient tout au long du parcours scolaire.Les écarts de performance se creusent et les inégalités s’aggravent Les éditions précédentes du PIRLS avaient souligné la différence de maîtrise de la lecture entre les filles et les garçons. Si cet écart s’est réduit en 2011, c’est en raison d’un nivellement par le bas : les filles lisent moins bien, rejoignant ainsi les performances des garçons. De la même façon, les inégalités de performance entre les élèves se réduisent, mais à la faveur d’une diminution du pourcentage d’élèves avancés (5 % en 2011 contre 7% en 2001). Les enseignements du PIRLS 2011 complètent le diagnostic établi par PISA, le Programme international de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves. L’édition 2009 de PISA est venue souligner non seulement la baisse continue du niveau des élèves les plus faibles, mais aussi l’impact particulièrement fort des caractéristiques sociologiques du milieu familial sur les élèves. En d’autres termes, PIRLS comme PISA dressent le portrait d’un système éducatif non seulement inefficace mais aussi injuste.Faire de la lutte contre l’échec scolaire une priorité nationale Le taux d’échec à l’école primaire est un problème fondamental pour la cohésion sociale de notre pays et pour sa compétitivité ; tous les ans ce sont quatre écoliers sur dix, soit environ 300 000 élèves, qui quittent le CM2 avec de graves lacunes. Il n’y a cependant pas de fatalité ; des améliorations sont possibles, comme en témoignent les dispositifs mis en place chez plusieurs de nos voisins européens. Les avertissements lancés par les enquêtes PISA et PIRLS rappellent ce que l’Institut Montaigne souligne depuis plusieurs années : Les dysfonctionnements qui ont lieu à l’école primaire sont à l’origine de ceux du système éducatif dans son ensemble. Dans ses précédentes contributions, l’Institut Montaigne a formulé plusieurs propositions pour lutter contre l’échec scolaire dès l’école primaire : - réallouer des ressources budgétaires du lycée vers l’école élémentaire et la maternelle afin de miser sur le début de la scolarité et d’amplifier le retour sur investissement ; - former les professionnels de la petite enfance aux outils stimulant le développement cognitif et langagier ; - repenser la formation initiale et professionnelle des enseignants pour mettre l’accent sur la pédagogie et les méthodes d’apprentissage de la lecture qui ont fait leurs preuves (méthodes directes et structurées).Pour aller plus loin : - Vaincre l’échec à l’école primaire - Rapport , avril 2012 - Contribution à la concertation sur l’école : priorité au primaire - Note, juillet 2012ImprimerPARTAGER