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20/03/2013

Les Français défiants envers leurs responsables politiques

Les Français défiants envers leurs responsables politiques
 Institut Montaigne
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Institut Montaigne



A l’occasion de l’émission Place aux idées qui a reçu hier soir François Baroin sur le thème "Peut-on encore croire à la politique ?", l’Institut Montaigne et Tilder ont interrogé les Français sur leurs perceptions de la représentation politique (sondage réalisé par Harris Interactive) : quelle confiance ont-ils dans les responsables politiques ? Quelles pistes de réformes sont à envisager pour moderniser la représentation politique ? Faut-il organiser davantage de référendums, notamment sur des réformes sociétales et institutionnelles majeures ?

La défiance des Français envers leurs responsables politiques

Seuls 24% des Français interrogés indiquent aujourd’hui faire confiance aux responsables politiques. A l’inverse, 72% des sondés déclarent ne pas leur faire confiance, dont 29% "pas du tout confiance". Parmi les sondés, les hommes se montrent plus confiants que les femmes à l’égard des responsables politiques (28% contre 21%), ainsi que les membres des catégories supérieures (32%, contre 17% parmi les CSP-). Plus surprenant, les jeunes âgés de 18 à 24 ans sont également plus confiants : 35% contre 24% en moyenne et 19% parmi les 35-49 ans.

Les Français favorables à un renouvellement des responsables politiques

Dans le cadre d’une réforme de modernisation de la représentation politique, les Français sondés soutiennent avant tout des mesures visant à favoriser le renouvellement des responsables politiques, en limitant d’une part le nombre de mandats consécutifs possibles ou d’autre part l’âge maximal pour pouvoir se présenter aux élections. 82% d’entre eux indiquent être favorables à limiter "à deux mandats maximum le nombre de mandats consécutifs autorisés pour les députés, sénateurs et présidents de collectivités territoriales". 79% se montrent ensuite favorables à la "fixation d’une limite d’âge maximale pour pouvoir se présenter à une élection".

Les Français interrogés soutiennent également des mesures permettant d’assurer une plus grande diversité des représentants politiques, en termes de sexe et de parcours professionnels : 67% se disent favorables à ce que soit "imposé aux partis politiques la parité hommes/femmes parmi les candidats pour les élections cantonales, municipales, régionales, législatives et européennes", dont près d’un quart (23%) qui y sont tout à fait favorables. Introduire davantage de diversité parmi les responsables politiques en "fixant aux partis politiques des quotas de personnes issues du secteur privé (entreprises, etc.) parmi les candidats pour les élections municipales, régionales, législatives et européennes" apparaît également comme une mesure souhaitable pour 65% de Français qui indiquent y être favorables (20% "tout à fait").

Malgré tout, seule une minorité soutient la mise en place de quotas de candidats issus de la diversité dans le cadre des élections.

Parmi les sondés, les plus jeunes, âgés de moins de 35 ans, se montrent toutefois moins favorables que l’ensemble des Français à ces réformes, sauf en ce qui concerne le droit de vote des étrangers en situation régulière aux élections nationales, qu’ils soutiennent à hauteur de 43% pour les 18-24 ans et 35% pour les 25-34 ans contre 28% en moyenne.

Un recours au référendum soutenu par les Français, tant sur des sujets relatifs aux questions institutionnelles ou sociétales

Comme le souligne Harris Interactive, si dans le cadre de sa campagne électorale, François Hollande indiquait "ne pas être pas favorable à ce que l'on puisse, sur des sujets qui relèvent du Parlement, qui relèvent de débats qui doivent être maîtrisés, que l'on aille consulter le peuple dans n'importe quelle condition" [1], les Français jugent de leur coté important qu’on les consulte par référendum, et pas seulement dans le cadre d’un changement institutionnel majeur ou d’un transferts de souveraineté importants vers l'Europe, les deux sujets pour lesquels François Hollande estime que le recours au référendum peut être justifié.
En effet, interrogés sur l’opportunité de soumettre à référendum différents sujets, institutionnels ou sociétaux, que le Gouvernement pourrait être amené à faire évoluer, les Français sondés estiment qu’il serait important qu’ils soient consultés plutôt que ces évolutions ne soient présentées qu’au Parlement.

En termes d’évolution sociétale, la modification des conditions d’autorisation de l’euthanasie est le sujet sur lequel les sondés considèrent le recours au référendum comme le plus important (68%). D’autre part, parmi les évolutions institutionnelles présentées, "l’instauration du vote des étrangers aux élections locales" est le sujet qui justifierait le plus le recours au référendum selon les personnes interrogées, 65% estimant qu’il serait important d’utiliser la voie référendaire dans le cadre d’une telle réforme.

L’importance accordée à la ratification par référendum de ces évolutions institutionnelles et sociétales varie également selon l’âge et la catégorie socio-professionnelle : les plus jeunes privilégient globalement davantage que l’ensemble des Français une ratification par le Parlement, tandis que les membres des catégories populaires ont tendance à accorder davantage d’importance à ce que ces évolutions, qu’elles soient sociétales ou institutionnelles, soient ratifiées par voie référendaire.

- Télécharger l’intégralité du sondage

Notes

[1] Interview de François Hollande par Jean-Jacques Bourdin sur RMC, le mardi 14 février 2012.

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