AccueilExpressions par MontaigneLe "New Deal" numérique ne doit pas attendreL'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.05/03/2013Le "New Deal" numérique ne doit pas attendre TechnologiesImprimerPARTAGERAuteur Institut Montaigne A l’occasion du séminaire interministériel du 28 février dernier, le gouvernement a présenté sa "feuille de route" pour faire du numérique un "levier de transformation globale de la société et de l’action publique", selon les mots du Premier ministre. Si cette ambition est louable, les mesures énoncées pour y parvenir doivent être approfondies.La révolution numérique : un levier de compétitivité Dans son étude Pour un "New Deal" numérique, parue le mois dernier, l’Institut Montaigne formulait plusieurs propositions pour faire du numérique un véritable levier de compétitivité et de modernisation de l'action publique. Les pistes de réformes évoquées par Gilles Babinet, représentant de la France auprès de la Commission européenne pour les enjeux du numérique et auteur de l’étude, rejoignent pour partie celles du séminaire intergouvernemental. Ainsi la volonté de renforcer les formations aux métiers du numérique doit permettre de répondre aux besoins importants de main-d’œuvre dans ce secteur, caractérisé par un taux d’emploi particulièrement élevé [1]. Une réforme fiscale doit également permettre d’aménager un environnement économique plus favorable au développement de l’économie numérique. Le gouvernement propose de "rétablir notre souveraineté fiscale" : les négociations fiscales menées au niveau de l’OCDE pour la définition d’un établissement virtuel stable doivent être soutenues à ce titre.La révolution numérique : un levier de modernisation de l’action publique Le Secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SGMAP) est chargé de formuler d’ici l’été 2013 des propositions pour refonder la stratégie gouvernementale en matière d’identité numérique. A ce titre, il est nécessaire de réfléchir à la création d’un service sécurisé d’authentification des identités pour l’ensemble des services publics en ligne et à la possibilité, pour l’utilisateur, de personnaliser son "service-public.fr". Concernant la politique d’open-data, la feuille de route gouvernementale reste vague. L’ouverture des données publiques est pourtant une priorité pour augmenter la transparence de l’action de l’Etat et la participation active des citoyens à un véritable open gouvernement.L’éducation et la santé : deux secteurs prioritaires pour un "New Deal" numérique L’Institut Montaigne propose de concentrer les efforts de développement du numérique dans deux domaines prioritaires pour l’action publique : l’éducation et la santé. Oubliée de la feuille de route gouvernementale, l’informatisation des données de santé est pourtant essentielle pour augmenter la qualité et la cohérence des soins par le partage d’informations. A cette fin, le dossier médical personnel (DMP), lancé en France en 2004, doit être relancé au miroir des exemples étrangers. La suppression du "double masquage" fait partie des leviers à actionner pour faciliter la mise en place du DMP. Dans le domaine de l’éducation, la formation des enseignants et des élèves aux nouveaux outils du numérique proposée par le gouvernement va dans le bon sens, mais ne saurait porter ses fruits sans une refondation véritable du protocole pédagogique. Alors que les possibilités offertes par le numérique sont aujourd’hui multiples (cours en ligne, suivi facilité pour les parents, etc.), il est nécessaire de favoriser l’expérimentation du numérique à l’école et d’évaluer son impact sur les résultats des élèves. Aujourd’hui, le Royaume-Uni a pris une certaine avance dans le domaine de l’e-commerce, tandis que les Américains excellent dans les réseaux sociaux, le mobile et les plateformes de cloud computing. Face à ces avancées, le chantier de réforme engagé par le gouvernement doit être l’occasion d’une réflexion autour des secteurs spécialisés grâce auxquels la France pourrait parvenir à combler son retard.Notes[1] 88% des diplômés de la filière informatique ont trouvé un emploi huit mois après l’obtention de leur diplôme, soit un taux d’emploi supérieur de 17 points à la moyenne de l’ensemble des filières. (Source : Inspection générale des Finances, "Le soutien à l’économie numérique et à l’innovation", janvier 2012)ImprimerPARTAGER