AccueilExpressions par MontaigneLaurent Bigorgne : "Il faut refonder la formation des maîtres"L'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.03/12/2013Laurent Bigorgne : "Il faut refonder la formation des maîtres" ÉducationImprimerPARTAGERAuteur Laurent Bigorgne Ancien directeur Interview de Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne, par Marie-Christine Corbier, parue dans Les Echos du 3 décembre 2013.Quel état des lieux de l'école dressez-vous aujourd'hui ? La France est un pays dont les compétences, en lecture et en mathématiques, se sont abîmées depuis 2000. Donc, il y a d'abord un problème de performance globale. La proportion d'enfants les plus faibles a augmenté significativement. Dans un pays qui présente la particularité de scolariser très tôt et où la dépense d'éducation est considérable, c'est un vrai paradoxe, d'autant que l'échec scolaire massif est en progression. Or, la France est la cinquième puissance du monde. La place qu'elle occupe dans Pisa n'est pas celle d'un pays qui a notre histoire intellectuelle, notre puissance économique, notre savoir-faire, et ce n'est pas la place qu'on peut attendre pour exister demain dans une économie qui sera encore plus compétitive. On n'imaginait pas, par exemple, qu'un jour la France serait dépassée par les Etats-Unis dans les compétences en lecture. C'est maintenant le cas. Ensuite, il y a un vrai problème d'inéquité. Il est impossible de continuer à avoir des élèves de onze ans - donc après huit ans de scolarité - qui entrent en 6e sans savoir lire, écrire, compter ! On n'a plus le choix !Comment en est-on arrivé là ? Notre financement du système éducatif est contraire au fonctionnement d'une économie ouverte : on ne finance pas suffisamment le primaire, on surfinance le secondaire de 20 % par rapport aux autres pays de l'OCDE et on sous-finance l'enseignement supérieur. Or une économie ouverte doit avoir un financement inversé. Pour permettre l'intégration de la population d'origine étrangère, il faut très bien financer les premières années, qui correspondent aux apprentissages fondamentaux, se soucier un peu moins du secondaire et financer massivement l'enseignement supérieur.Lire l'intégralité de l'interviewConsulter la Note ''Contribution à la concertation sur l'école: priorité au primaire'' - Juillet 2012ImprimerPARTAGER