AccueilExpressions par MontaigneJeunes en prison : redonner une perspective d'avenirL'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.10/10/2008Jeunes en prison : redonner une perspective d'avenir SociétéImprimerPARTAGERAuteur Mathilde Tellier Chargée de communication En moins d'une semaine, une évasion et quatre tentatives de suicide ont été enregistrées dans les prisons pour mineurs dans l'Est de la France. La dernière fois, c'est un adolescent de 16 ans qui s'est donné la mort. Ces enfants cherchaient, selon l'enquête, à améliorer leur condition d'encellulement en risquant leur vie. Si ces faits concernent les quartiers de mineurs dans les prisons, ils nous interpellent plus largement sur l'emprisonnement des jeunes, y compris ceux qui sont majeurs depuis peu.Un encellulement individuel Or, justement, dans un rapport consacré aux jeunes détenus dans les maisons d’arrêt, l’Institut Montaigne publiait il y a deux mois la proposition suivante : « Prévoir un encellulement individuel pour les détenus jeunes, en détention provisoire ou condamnés à une courte peine, et tout particulièrement pour ceux qui subissent une première incarcération, comme l’exigent la loi française et la réglementation européenne. Cette obligation devra être respectée quel que soit le niveau de surpopulation de l’établissement. »Mal être général Dans ce même rapport, il est écrit que de très nombreux détenus – on avance le chiffre de 60% de la population – connaissent des troubles psychologiques qui nécessitent une prescription de médicaments psychotropes. Certains en souffraient dès avant leur incarcération. Mais la majorité des cas est une conséquence des conditions de vie en détention. Au total il y a statistiquement sept fois plus de suicides en prison qu’à l’extérieur. Fait notable, les détenus occupés par un travail, une formation ou des activités sportives ou culturelles ne sont pas ceux qui consultent le plus les médecins.« La prison n’arrange rien » Carlo Di Eiglio, secrétaire général de la CGT-pénitentiaire pour l’Alsace-Lorraine, commentait ce matin ce drame en ces termes : « La question qui se pose derrière est : pourquoi un jeune de 16 ans se retrouve dans une cellule, et pas dans une salle de cours ? S’il est là, c’est qu’il ne va déjà pas bien. Et la prison n’arrange rien. » Effectivement, au lieu de « casser » ces jeunes, la prison devrait avoir pour mission de les aider à se relever, se construire, se réinsérer dans la société pour y trouver leur place.Former les détenus : une priorité Par conséquent, la prison se doit d’être utile à l’individu en échec social et à la société en remettant ces individus sur des rails. Parmi les propositions concrètes que nous avons formulées dans ce cadre, une autre d’entre elles paraît particulièrement à propos : astreindre tout détenu à une occupation et, prioritairement, pour ces jeunes, une formation. La prison doit devenir aussi une opportunité pour ces jeunes d’améliorer ses connaissances dans les disciplines de base et de recevoir une formation professionnalisante.Télécharger le rapport « Comment rendre la prison utile »ImprimerPARTAGER